DUBAÏ: Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), «devrait se rendre bientôt» en Iran, déclare lundi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, au moment où Téhéran et les puissances mondiales s’apprêtent à reprendre les pourparlers sur la relance de l’accord nucléaire iranien de 2015.
«M. Grossi a été invité à se rendre à Téhéran. Une date est prévue à cet égard et nous attendons sa réponse. Il devrait se rendre bientôt en Iran», affirme Saïd Khatibzadeh lors d’une conférence de presse hebdomadaire.
«Rafael Grossi rencontrera le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, ainsi que le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, au cours de sa visite.»
M. Khatibzadeh n’a pas précisé si le voyage de M. Grossi aurait lieu avant la réunion du Conseil des gouverneurs de l’AEIA qui regroupe trente-cinq pays et devrait se tenir la semaine prochaine.
Les puissances occidentales ont abandonné le projet d’une résolution critiquant l’Iran après que Téhéran a accepté le 12 septembre de prolonger la surveillance de certaines activités nucléaires, invitant Rafael Grossi à se rendre à Téhéran pour tenir des discussions sur les questions en suspens.
Cependant, elles exigent toujours que Téhéran fournisse des explications sur deux questions centrales – justifier les traces d’uranium retrouvées sur trois sites non déclarés et autoriser les inspecteurs de l’AEIA à accéder à l’atelier de fabrication de composants de centrifugeuses Tesa, situé à Karaj, pour remplacer les caméras.
L’atelier a été saboté en juin dernier. L’une des quatre caméras de l’AEIA a été détruite. L’Iran n’a pas rendu le «support de stockage de données» de cette caméra et l’agence a déclaré qu’elle avait demandé à l’Iran de le localiser et de fournir des explications.
La tension croissante entre Téhéran et l’agence sur des questions non réglées pourrait nuire aux pourparlers entre Téhéran et les grandes puissances, qui devraient reprendre le 29 novembre, et porteront sur la relance de l’accord sur le nucléaire iranien.
Les négociations pour sauver le pacte, qui ont commencé en avril, ont été interrompues à la suite de l’élection en juin du partisan de la ligne dure, Ebrahim Raïssi, au poste de président.
Le président américain, Donald Trump, a abandonné l’accord et réimposé des sanctions à l’Iran, qui a progressivement violé l’accord en reconstituant des stocks d’uranium enrichi, en les raffinant à une pureté fissile plus élevée et en installant des centrifugeuses avancées pour accélérer la production.
Après six cycles de discussions indirectes, Téhéran et l’administration du président américain, Joe Biden, n’ont toujours pas réussi à se mettre d’accord sur les mesures à prendre et à quel moment, les questions clés étant les limites nucléaires que Téhéran se résignera à accepter et les sanctions que Washington lèvera.