LONDRES: Le mari d'une Britannico-Iranienne retenue par la justice iranienne depuis 2016 a annoncé samedi mettre fin à sa grève de faim entamée il y a 21 jours pour alerter sur son sort, expliquant que leur fille Gabriella "avait besoin de ses deux parents".
"Aujourd'hui j'ai promis à Nazanin de mettre fin à la grève de la faim", a déclaré Richard Ratcliffe dans un tweet, en référence à son épouse Nazanin Zaghari-Ratcliffe. "Gabriella a besoin de deux parents", a-t-il ajouté, remerciant ses soutiens pour leurs "débordantes attentions ces trois dernières semaines".
Ce tweet était accompagné d'une photo le montrant visiblement fatigué, se tenant debout devant le ministère des Affaires étrangères à Londres, où il a mené son action de protestation ces dernières semaines.
M. Ratcliffe a expliqué dans un message posté sur le même réseau social qu'il se rendrait dans l'après-midi à l'hôpital pour effectuer un "bilan complet" de son état de santé.
Cheffe de projet pour la Fondation Thomson Reuters, branche philanthropique de l'agence de presse du même nom, Nazanin Zaghari-Ratcliffe avait été arrêtée en 2016 à Téhéran, où elle venait rendre visite à sa famille. Elle avait été accusée de complot pour renverser la République islamique, ce qu'elle nie farouchement, et condamnée à cinq ans de prison.
Après avoir purgé sa peine, elle a été de nouveau condamnée fin avril à un an de prison pour avoir participé à un rassemblement devant l'ambassade d'Iran à Londres en 2009.
Mi-octobre, Mme Zaghari-Ratcliffe a perdu son appel, faisant craindre à ses proches un retour imminent en prison, d'où elle avait été autorisée à sortir avec un bracelet électronique en mars 2020, à cause du Covid-19.
Jeudi une délégation menée par le haut diplomate iranien Ali Bagheri Kani s'est rendue au Foreign Office à Londres.
Richard Ratcliffe a jugé "assez déprimant" le compte-rendu qu'on lui en a ensuite fait.
"Je ne pense pas qu'un message assez clair ait été envoyé sur le fait que ce n'est pas bien de prendre des otages. Je ne pense pas que l'Iran subisse de quelconques conséquences pour continuer à prendre en otage des citoyens britanniques", a-t-il déclaré.
Tulip Siddiq, députée représentant la circonscription londonienne de Hampstead et Kilburn où vit M. Ratcliffe a indiqué vendredi sur Twitter avoir obtenu la tenue d'un débat mardi au Parlement sur la situation de Mme Zaghari-Ratcliffe.