Pour son film «Belfast», Branagh a puisé dans son expérience du «confinement»

(De gauche à droite) Le réalisateur Kenneth Branagh, les acteurs Ciaran Hinds, Caitriona Balfe, Jude Hill et Jamie Dornan assistent à la première de «Belfast» de Focus Features à l'Academy Museum of Motion Pictures à Los Angeles le 8 novembre 2021. (AFP)
(De gauche à droite) Le réalisateur Kenneth Branagh, les acteurs Ciaran Hinds, Caitriona Balfe, Jude Hill et Jamie Dornan assistent à la première de «Belfast» de Focus Features à l'Academy Museum of Motion Pictures à Los Angeles le 8 novembre 2021. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 10 novembre 2021

Pour son film «Belfast», Branagh a puisé dans son expérience du «confinement»

  • «J'ai voulu serrer la main à cet enfant de neuf ans et aussi tenter de comprendre ce que mes parents avaient traversé», a expliqué Kenneth Branagh
  • «Belfast» s'ouvre sur une scène de violence de rue durant l'été 1969, lorsque des militants protestants attaquent des familles catholiques pour les chasser de ces rues où les deux communautés avaient si longtemps cohabité.

LOS ANGELES: "Belfast", favori des prochains Oscars tourné en pleine pandémie, a été inspiré par un autre genre de "confinement", celui vécu enfant par Kenneth Branagh lors du conflit en Irlande du Nord, a expliqué mardi le réalisateur.

"J'ai voulu serrer la main à cet enfant de neuf ans et aussi tenter de comprendre ce que mes parents avaient traversé", a expliqué Kenneth Branagh en présentant à Los Angeles ce long-métrage tout en noir et blanc, qui sort vendredi aux Etats-Unis.

Le tournage de "Belfast" avait commencé en août 2020, avec des tests de dépistage du Covid quotidiens et une organisation quasi militaire pour permettre aux divers techniciens de préparer le plateau à l'écart du reste de l'équipe.

"Durant cette pandémie, beaucoup de gens ont consenti à d'énormes sacrifices. Et je pense que c'était aussi le cas chez ces gens-là à cette époque "des +Troubles+" nord-irlandais, poursuit-il.

Le film "vient de ce silence auquel beaucoup d'entre nous ont été confrontés au début du confinement, et qui m'a certainement renvoyé à cet autre confinement que nous avons subi lorsque les deux extrémités de notre rue étaient barrées" par des barricades, souligne le réalisateur britannique.

L'acteur vedette passé derrière la caméra avait déménagé en Angleterre avec sa famille à la fin des années 1960 pour échapper au conflit entre protestants et catholiques qui embrasait l'Irlande du Nord.

"Belfast" s'ouvre sur une scène de violence de rue durant l'été 1969, lorsque des militants protestants attaquent des familles catholiques pour les chasser de ces rues où les deux communautés avaient si longtemps cohabité.

"J'avais 16 ans en 1969 et je me souviens de l'excitation provoquée par cette explosion. Ce n'est que le lendemain que j'ai commencé à voir la menace que cela représentait", explique Ciaran Hinds, qui a grandi à Belfast comme de nombreux autres acteurs du film.

"Mon enfance à l'époque, c'était le bruit de cette ville la nuit, et les explosions au loin qui se répercutaient sur les collines de Belfast, ou les coups de feu nocturnes", raconte-t-il.

Ces "troubles" allaient plomber cette province britannique pendant les trente années à venir, dressant une communauté contre l'autre selon des lignes de fracture autant religieuses que nationalistes.

«Libération émotionnelle»
Le film a pour toile de fond ces violences et suit un jeune père (Jamie Dornan) qui quitte à son corps défendant Belfast pour donner à sa famille un avenir plus radieux.

Mais son épouse (Caitriona Balfe) et son jeune garçon Buddy (Jude Hill) veulent rester dans le quartier où ils ont leurs racines et leurs amis. 

Le film mêle humour et émotions, par exemple lors de scènes familiales où s'illustrent Ciaran Hinds et Judi Dench, qui jouent les grands-parents de Buddy et ont été loués par la critique.

"Je pense que c'est lié au fait que nous ne sommes peut-être pas complètement retombés sur nos pieds après ce que nous avons traversé" durant la pandémie, estime Kenneth Branagh pour expliquer cet enthousiasme des premier spectateurs. "Peut-être que nous avons besoin d'une sorte de libération émotionnelle, et les histoires aident toujours à cela", dit-il.

"Belfast" est une chance pour l'acteur-réalisateur, âgé de 60 ans, de remporter le premier Oscar de ses multiples carrières, après déjà cinq nominations.

Il avait été sélectionné pour la première fois en 1990 en tant qu'acteur et réalisateur pour "Henry V". Quelques années plus tard, il était de nouveau en lice pour le court-métrage "Swan Song" puis encore pour son adaptation de "Hamlet".

Branagh avait perdu son accent irlandais durant l'enfance car il "ne voulait pas se faire remarquer" en Angleterre et il se rend compte à présent que le théâtre et le cinéma sont une façon pour lui de renouer avec ses racines.

"Je me suis certainement perdu pendant pas mal de temps, je crois. Ça m'a pris du temps pour retrouver mon chemin jusqu'à la maison, et avec ce film j'y suis arrivé", dit Branagh.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
Short Url
  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).


Les Marionnettes enchantent Dubaï: une scène multilingue et inclusive pour les enfants

Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
Short Url
  • Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe
  • «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella, la fondatrice

DUBAÏ: À Dubaï, dans un paysage dominé par les écrans et les technologies dernier cri, un petit théâtre de marionnettes attire l’attention des familles en quête d’activités culturelles pour leurs enfants. Fondé par Gabriella Skaf, Les Marionnettes propose une expérience ludique, éducative et multilingue qui séduit aussi bien les enfants que leurs parents.

Une idée née d’un besoin personnel

Gabriella Skaf, franco-libanaise et ancienne juriste en droit bancaire, a quitté les salles d’audience pour donner vie à un tout autre théâtre: celui des marionnettes.

«J’ai toujours rêvé de créer quelque chose qui me ressemble, mais je n’avais pas encore trouvé la bonne idée», confie-t-elle avec sincérité.

C’est lors de vacances en France que tout a commencé: «Nous emmenions souvent nos enfants voir des spectacles de marionnettes, et ils étaient fascinés. Mon fils n’avait même pas deux ans, mais il restait captivé du début à la fin. À Dubaï, rien de tel n’existait», raconte Gabriella.

De retour aux Émirats, elle décide alors de donner vie à ce manque. «Au départ, c’était une petite idée… Puis les choses se sont enchaînées: nous avons trouvé un local, pris contact avec des marionnettistes en France, et après plusieurs mois de préparation, le théâtre a ouvert ses portes en novembre 2024.»

--
Les Marionnettes propose des spectacles interactifs pour enfants en plusieurs langues (français, anglais, arabe, russe…).

Une programmation multilingue et interactive

Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe. «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella.

Le théâtre offre deux formats principaux:

  • Les spectacles de marionnettes, qui durent environ une heure avec une pause au milieu.
  • Le storytelling, plus court (30 minutes), où un animateur lit un livre, parfois accompagné de marionnettes, suivi d’une activité créative comme du bricolage, du dessin ou la fabrication de masques.

«L’objectif, c’est de rendre la lecture vivante et de faire participer les enfants. On essaie aussi de varier les langues: italien, arabe, français, russe… bientôt l’espagnol.»

Une activité éducative qui séduit les écoles

Les écoles ont rapidement adhéré au concept. «Les retours sont extrêmement positifs, confie Gabriella. Les enseignants apprécient le fait que ce soit à la fois pédagogique et ludique. Les enfants participent activement, posent des questions, interagissent avec les marionnettes… et surtout, ils gagnent en confiance.»

La différence entre les visites scolaires et familiales est notable. «À l’école, les enfants sont plus calmes, attentifs, et respectent davantage les consignes. Lorsqu’ils viennent avec leurs parents, ils se montrent plus spontanés, plus libres… mais tout aussi enthousiastes. Ce sont deux énergies différentes, et chacune a son charme.»

Les enfants sont encouragés à s’exprimer pendant les spectacles. «Les marionnettes posent des questions, les enfants répondent. Même les plus timides finissent par participer.»

Un message fort autour de l’inclusion

Le 30 avril, Les Marionnettes lancera un spectacle inédit en partenariat avec Sanad Village, une organisation qui accompagne les enfants à besoins spécifiques. «C’est une histoire sur l’inclusion. Le but, c’est d’apprendre aux enfants à accepter les différences, à être gentils et ouverts aux autres», explique Gabriella.

Le spectacle sera présenté en anglais, en français et en arabe, et proposé aux écoles ainsi qu’au grand public.  C’est un sujet important. On veut que les enfants comprennent qu’il ne faut pas avoir peur de ce qui est différent.»

Une ambition régionale

L’objectif de Gabriella ne s’arrête pas à Dubaï. «On aimerait bien développer le concept dans d’autres pays de la région: Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, Liban. Il existe un véritable besoin pour ce type d’activité culturelle.»

Pour rendre le projet plus mobile, un théâtre itinérant est en préparation. «On pourra l’emmener dans les écoles, dans d’autres villes, et même l’utiliser pour des événements privés ou des anniversaires.»

--
Gabriella Skaf - Fondatrice, Les Marionnettes. (photo: fournie)

Une programmation à découvrir en famille

Les spectacles ont lieu les week-ends – vendredi, samedi et dimanche – tandis que les séances de storytelling se déroulent en semaine. Une activité pour les tout-petits, appelée «Bright Minds», est aussi proposée le lundi matin.

«Le programme change chaque mois et on publie les détails chaque semaine sur notre site et nos réseaux sociaux. Les gens peuvent réserver en ligne ou acheter leurs billets sur place», précise Gabriella.

Prochaine étape: un club de lecture pour enfants, des ateliers théâtre et même des cours pour apprendre à créer ses propres marionnettes.


Les îles Farasan célèbrent l'arrivée annuelle du hareng

Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
Short Url
  • Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.
  • Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

RIYAD : Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.

Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

Reconnaissable à son bec de perroquet et à ses couleurs vives, le harid prospère dans les habitats riches en coraux, avec plus de 90 espèces, chacune ayant des formes et des couleurs uniques.

Farasan, un groupe d'îles coralliennes situées à 40 km de la côte de Jazan, devient le site de cet événement naturel lorsque de vastes bancs de poissons harid se rassemblent, selon l'agence de presse saoudienne. 

Les habitants peuvent prédire l'arrivée du poisson grâce à une odeur distincte qui se dégage de la mer après le coucher du soleil, le 15^e jour du mois lunaire.

La pêche annuelle au harid, célébrée à la fin du mois d'avril, est une tradition qui reflète l'héritage culturel des îles et qui fait la joie des habitants des îles Farasan depuis des siècles.

Reconnaissant l'importance culturelle et touristique de cette pêche, le prince Mohammed bin Nasser, gouverneur de Jazan, a inauguré le premier festival du harid des îles Farasan en 2005.

La 21^e édition du festival a été lancée lundi, mettant en avant les îles comme une destination prometteuse pour les touristes et les investisseurs. 

Le festival met en avant les coutumes, les traditions, les jeux folkloriques, l'artisanat et les sites historiques uniques de Farasan, tout en présentant l'artisanat local, comme les pièges à pêche, le tissage de palmiers, la création de sacs et de tapis, ainsi que le tricotage de chapeaux. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com