LONDRES : Deux grandes librairies israéliennes ont cessé de vendre l'œuvre de l'écrivaine irlandaise Sally Rooney après avoir refusé l'offre d'un éditeur israélien de traduire son nouveau roman en hébreu.
Elle a affirmé qu'elle avait rejeté la traduction de l'un des plus grands éditeurs israéliens pour soutenir les appels au boycott d'Israël pour sa politique envers les Palestiniens.
Sa position, annoncée le mois dernier, a suscité à la fois des éloges et des condamnations sur les réseaux sociaux.
Jeudi, les libraires israéliens Steimatzky et Tzomet Sefarim ont annoncé qu'ils retireront les livres de Rooney de leurs succursales et sites en ligne. Les sociétés ont plus de 200 points de vente à travers Israël.
C'est la première décision de ce type depuis que Rooney a rejeté une offre de l'éditeur israélien Modan pour les droits de traduction de son nouveau roman, «Beautiful World, Where Are You» (Beau monde, où es-tu), en hébreu.
L'un des livres précédents de Rooney, «Normal People» (Personnes ordinaires), a été adapté dans une série télévisée populaire de la BBC.
Rooney a révélé qu'elle était «très fière» que ses deux romans précédents aient été traduits en hébreu, mais «pour le moment, j'ai choisi de ne pas vendre ces droits de traduction à une maison d'édition basée en Israël».
Rooney a pris sa décision en faveur du mouvement Boycott, Divest, Sanction (BDS), qui vise à faire pression sur le gouvernement israélien pour qu'il cesse ses politiques et actions atroces envers le peuple palestinien.
Rooney a souligné qu'elle ne signera pas de contrat avec une entreprise israélienne «qui ne prend pas publiquement ses distances avec l'apartheid et ne soutient pas les droits du peuple palestinien énoncés par l'ONU».
Sa décision a été accueillie avec fureur par certains politiciens israéliens éminents.
Le ministre israélien de la diaspora, Nachman Shai, a répliqué : «Le boycott culturel d’Israël n’est que de l’antisémitisme sous une nouvelle forme».
Pendant ce temps-là, la campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d'Israël a précisé que les Palestiniens «ont chaleureusement accueilli» la décision de Rooney, tandis que d'autres ont reconnu qu'elle avait été faussement présentée.
L'auteure primée a affirmé que ce serait toujours «un honneur» d'avoir «Beautiful World, Where Are You» traduit en hébreu par une entreprise qui partage sa position politique.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com