NEW YORK: Les experts des droits de l’homme de l’ONU ont condamné mercredi l’approbation récente par le gouvernement israélien de plans visant à construire plusieurs milliers de nouveaux logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, réaffirmant que les colonies constituent «un crime de guerre présumé en vertu du Statut de Rome de la Cour pénale internationale et devraient être traitées comme tel par la communauté internationale».
Les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés constituent une «violation flagrante du droit international, et l’illégalité est l’une des questions les plus largement acceptées dans le droit international moderne», selon les experts.
Pour la première fois depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre israélien, Naftali Bennett, en juin, le gouvernement israélien a proposé, la semaine dernière, des plans visant à construire plus de 3 000 nouvelles unités de peuplement, principalement au cœur de la Cisjordanie occupée.
«La véritable raison d’être des colonies israéliennes en territoire occupé, à savoir la création de faits démographiques sur le terrain pour renforcer une présence permanente, consolider un contrôle politique étranger et revendiquer illégalement la souveraineté, foule aux pieds les préceptes fondamentaux du droit humanitaire et des droits de l’homme», expliquent les experts.
Michael Lynk, rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, et Balakrishnan Rajagopal, rapporteur spécial sur le droit à un logement convenable, figuraient parmi les experts.
De nouveaux plans d’expansion pour environ 15 000 unités de logement réparties dans diverses colonies de Jérusalem-Est sont également proposés.
Les experts ont précisé qu’environ 700 000 colons israéliens vivent actuellement dans des colonies illégales à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, ajoutant que ces colonies constituent le «moteur de l’occupation».
«(Les colonies) sont à l’origine de nombreuses violations des droits de l’homme à l’encontre des Palestiniens, notamment la confiscation des terres, l’aliénation des ressources, les restrictions sévères à la liberté de circulation, la violence croissante exercée par les colons et la discrimination raciale et ethnique», ont-ils souligné.
«Le plus grave c’est le fait que l’objectif de l’implantation des colons — la rupture de la relation entre un peuple autochtone et son territoire — est le déni du droit à l’autodétermination qui est au cœur même du droit moderne des droits de l’homme.»
Si les experts saluent les critiques internationales à l’encontre des plans d’expansion israéliens, notamment de la part des États-Unis et de l’Union européenne, ils mettent en garde contre l’impunité dont jouit actuellement Israël.
«Les critiques sans conséquences ne signifient pas grand-chose dans ces circonstances», ont-ils affirmé. «Israël a payé un coût minime au cours des cinq dernières décennies pour construire ses 300 colonies et bafouer le droit international.»
Les experts ont exhorté la communauté internationale à soutenir l’enquête en cours, menée par la Cour pénale internationale, sur les colonies israéliennes.
«Une puissance occupante qui met en place et étend des colonies civiles au mépris du droit international et du Statut de Rome ne peut pas prendre la paix au sérieux», ont déclaré les experts.
«De même, une communauté internationale qui n’impose pas de mesures de responsabilisation à une puissance occupante rebelle violant le droit international ne peut pas prendre ses propres lois au sérieux.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com