DUBAÏ: Riz Ahmed, nominé dans la catégorie du meilleur acteur des Oscars, fait la une du magazine britannique GQ ce mois-ci. Dans l’article qui lui est consacré, l’acteur britannique d’origine pakistanaise explique qu’il est nécessaire que les musulmans soient mieux représentés dans les médias.
Évoquant l’absence de diversité à l’écran, l’acteur déclare à GQ: «C’est un angle mort présent partout dans notre culture. Et cela coûte des vies. Les pays sont envahis, les crimes motivés par la haine augmentent, des lois injustes sont adoptées. Cela nous pousse à nous interroger sur ce dont nous avons besoin pour changer la donne. En réalité, il faudrait donner aux gens les moyens de raconter leur propre histoire.»
La vedette de Sound of Metal est un ardent défenseur de la représentation.
Il a lancé l’initiative Blueprint For Muslim Inclusion, qui a pour objectif de garantir une meilleure représentation des musulmans dans les médias. Elle se base sur un rapport selon lequel, entre 2017 et 2019, moins de 10% des films les plus rentables comprenaient un personnage musulman; or, les musulmans constituent 24% de la population mondiale. En outre, Riz Ahmed s’est associé au Pillars Fund pour lancer le programme Pillars Artist Fellowship, qui accorde aux artistes musulmans une subvention de 25 000 dollars (1 dollar = 0,86 euro) sans restriction et leur assure un tutorat individuel.
«C’est sans restriction parce que, si les gens ne pensent pas à la question des classes, plus de la moitié des musulmans au Royaume-Uni vivent sous le seuil de pauvreté. Par ailleurs, parmi tous les groupes religieux aux États-Unis, les musulmans sont les plus susceptibles de vivre dans la pauvreté», précise M. Ahmed.
L’acteur interprétera dans le film Mogul Mowgli le rôle d’un rappeur anglo-pakistanais qui souffre d’une maladie auto-immune dégénérative.
«Il ne s’agit donc pas seulement de les mettre en contact avec un réseau et un tuteur, bien que nous ayons mis en place ce système avec des personnalités comme Mahershala Ali, Ramy Youssef, Lena Khan ou Hasan Minhaj. Mais les gens doivent payer leur loyer. C’est aussi une question d’accès. Nous leur donnons l’argent et ils l’utilisent comme bon leur semble», ajoute-t-il.
Le projet a vu le jour après le discours passionné prononcé par l’acteur de 38 ans lors de la conférence Amplify de la Creative Artists Agency, en 2019. Il avait appelé le secteur du divertissement à mieux prendre conscience de son rôle dans la perpétuation des stéréotypes négatifs sur les musulmans et à comprendre les menaces réelles auxquelles sont confrontés au quotidien les membres de la communauté.
M. Ahmed et le réalisateur américano-pakistanais, Bassam Tariq, 34 ans, ont écrit le scénario de Mogul Mowgli, qui a été tourné en 2019 à Londres.
Au mois de mars dernier, l’acteur britannique a marqué l’histoire en devenant le premier musulman nominé dans la catégorie du meilleur acteur des Oscars.
Il est nominé pour son rôle dans Sound of Metal, un film qui raconte l’histoire de Ruben, un batteur de rock toxicomane qui voit sa vie basculer quand il devient sourd.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com