«Le monde vous regarde», lance l’envoyé américain à l’armée soudanaise

Mardi, l’envoyé spécial des États-Unis pour la Corne de l’Afrique a exhorté l’armée soudanaise à rétablir un régime civil, tout en prévenant que le monde les regarde. (Photo, AFP)
Mardi, l’envoyé spécial des États-Unis pour la Corne de l’Afrique a exhorté l’armée soudanaise à rétablir un régime civil, tout en prévenant que le monde les regarde. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 02 novembre 2021

«Le monde vous regarde», lance l’envoyé américain à l’armée soudanaise

Mardi, l’envoyé spécial des États-Unis pour la Corne de l’Afrique a exhorté l’armée soudanaise à rétablir un régime civil, tout en prévenant que le monde les regarde. (Photo, AFP)
  • Le récent coup d’État de l’armée constitue un «sérieux revers», a dénoncé Jeffrey Feltman lors d’une conférence de presse à laquelle Arab News a assisté
  • L’envoyé américain pour la Corne de l’Afrique appelle au «rétablissement immédiat de la gouvernance démocratique au Soudan»

LONDRES: Mardi, l’envoyé spécial des États-Unis pour la Corne de l’Afrique a exhorté l’armée soudanaise à rétablir un régime civil. 

Lors d’une conférence de presse à laquelle Arab News a assisté, Jeffrey Feltman a déclaré que «les événements du 25 octobre au Soudan et les jours qui ont suivi constituent un sérieux revers. Les États-Unis continueront à soutenir le peuple soudanais dans sa lutte non violente pour promouvoir les objectifs de la révolution soudanaise». 

Le 25 octobre, des chefs militaires ont dissous le gouvernement de transition du Soudan et arrêté ses dirigeants civils, qui avaient orienté le pays vers un régime démocratique. Le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, qui avait appelé à la mise en place d’un régime civil pour remplacer le partage du pouvoir entre civils et militaires décidé depuis la révolution de 2019, a été assigné à résidence. 

«Nous demeurons extrêmement préoccupés par la trajectoire démocratique du Soudan après le coup d’État militaire», a affirmé M. Feltman, ajoutant que l’armée a «détourné et trahi les aspirations du peuple soudanais à un pays pacifique et démocratique, réclamé par la révolution pacifique de 2019 et la récente déclaration constitutionnelle». 

Lors de la révolution soudanaise, le dictateur Omar al-Bechir a été destitué après trois décennies au pouvoir. Un mouvement civil à grande échelle a mené des protestations pacifiques et des actes de désobéissance civile pendant des mois. Un gouvernement de transition a ensuite été formé, composé de dirigeants civils et militaires et visant à assurer la stabilité et la démocratie à long terme. 

Selon M. Feltman, la communauté internationale soutient largement le gouvernement civil. «Les principaux acteurs mondiaux, de l’Union africaine à la Ligue arabe, en passant par le Conseil de sécurité des Nations unies et les institutions financières internationales, ont exprimé haut et fort leur profonde préoccupation face aux actions inadmissibles de l’armée», a-t-il ajouté. «Nous nous joignons à eux pour appeler à un rétablissement immédiat de la gouvernance démocratique au Soudan.» 

Depuis le coup d’État d’octobre, de nombreux Soudanais ont été blessés et tués par les forces de sécurité lors des manifestations. «Nous appelons l’armée à libérer tous les civils détenus dans le cadre des événements inacceptables du 25 octobre, et de veiller à ce que tous ceux qui ont été blessés reçoivent les soins médicaux nécessaires sans interférence», a lancé M. Feltman. Les États-Unis ont déjà suspendu d’importants financements au nouveau gouvernement soudanais, mais l’envoyé américain a précisé que l’aide humanitaire n’était pas concernée. 

«J’admire le courage du peuple soudanais qui exige que sa voix soit entendue et qui aide son pays à progresser vers un nouveau Soudan démocratique», a-t-il ajouté. «À tous ces Soudanais amoureux de la liberté, et à ceux qui cherchent à les priver de leur ambition démocratique, je dis: le monde vous regarde.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.