ROME : Les Etats-Unis, la France, l'Allemagne et le Royaume Uni ont exprimé samedi leur "inquiétude vive et croissante" face aux activités nucléaires de l'Iran, appelant à ce que Téhéran "change de cap" pour sauver l'accord sur son programme nucléaire.
Les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron, ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique Boris Johnson se sont retrouvés samedi après-midi pour en discuter en marge d'un sommet du G20 à Rome.
"Nous avons exprimé notre détermination à faire en sorte que l'Iran ne puisse jamais fabriquer ou acquérir une arme nucléaire, ainsi que notre inquiétude vive et croissante face au rythme accéléré des mesures provocatrices prises par l'Iran dans le domaine nucléaire, telles que la production d'uranium hautement enrichi et d'uranium métal enrichi", ont-ils affirmé dans un communiqué commun à l'issue de cette réunion.
Selon Angela Merkel, les quatre capitales "misent sur un retour de l'Iran à la table des négociations". "L'enrichissement se poursuit en Iran, ce qui nous inquiète beaucoup. C'est pourquoi il était temps de parler de ce qu'on peut faire, pour empêcher l'Iran de se doter d'armes nucléaires", a-t-elle dit à des journalistes.
Les grandes puissances avaient conclu en 2015 avec la République islamique un accord historique (dit PAGC, Plan d'action global commun) censé l'empêcher de se doter de la bombe atomique. Les Américains avaient unilatéralement quitté l'accord en 2018, sous la présidence de Donald Trump, et rétabli des sanctions contre l'Iran, qui s'est en réponse progressivement affranchi des restrictions imposées à son programme nucléaire.
Téhéran s'est cependant dit cette semaine prêt à reprendre en novembre les négociations pour sauver l'accord.
"Nous sommes convaincus qu'il est possible de rapidement parvenir à, et mettre en oeuvre, un accord sur le retour au respect du PAGC et de garantir à long terme que le programme nucléaire iranien est exclusivement destiné à des fins pacifiques", indiquent encore les quatre dirigeants occidentaux dans leur communiqué.
"Le retour au PAGC permettra une levée des sanctions qui aura des répercussions durables sur la croissance économique de l'Iran. Ceci ne sera possible que si l'Iran change de cap", ont-ils toutefois prévenu. "Nous appelons le président Raïssi à saisir cette opportunité et à reprendre un effort de bonne foi pour faire aboutir nos négociations de toute urgence. C'est le seul moyen sûr d'éviter une escalade dangereuse, qui n'est dans l'intérêt d'aucun pays."
Ils ont par ailleurs mis en garde Téhéran contre la poursuite de son programme nucléaire: "Nous sommes convenus du fait que les progrès constants de l'Iran en matière nucléaire et les obstacles que le pays impose aux travaux de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique, ndlr) compromettront la possibilité d'un retour au sein du PAGC".