WASHINGTON: Les tentatives visant à relancer l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 sont dans une «phase critique», et les raisons invoquées par Téhéran pour ne pas revenir à la table des négociations manquent de crédibilité, a déclaré un responsable américain, tout en évoquant la possibilité de poursuivre la diplomatie même si l'accord n’était pas ressuscité.
L'envoyé spécial des États-Unis pour l'Iran, Robert Malley, a déclaré aux journalistes que Washington craignait de plus en plus que Téhéran ne continue de retarder la reprise des pourparlers. Il a soutenu que les États-Unis disposaient d'autres moyens pour empêcher l'Iran de développer l’arme nucléaire, et qu'ils les utiliseraient si nécessaire.
«Les efforts visant à relancer l’accord sur le nucléaire sont dans une phase critique», a déclaré Malley. «Les négociations ont été interrompues depuis plusieurs mois, et les raisons officielles fournies par l'Iran ne sont pas crédibles.»
Il a réaffirmé que la fenêtre de négociation ne serait pas ouverte pour toujours, tout en assurant que les États-Unis seraient toujours disposés à s'engager dans la voie diplomatique avec l'Iran, même s'ils envisageaient d'autres options pour empêcher Téhéran d'obtenir la bombe.
«Vous ne pouvez pas faire revivre un cadavre», a-t-il déclaré, soulignant que les États-Unis n'en étaient pas encore à ce stade. «Nous continuerons à favoriser la diplomatie, même si nous poursuivons d'autres démarches au cas où le contexte l’imposerait», a-t-il ajouté.
Malley a refusé de définir ces autres étapes. Depuis que les pourparlers à Vienne sur la reprise de l'accord ont été ajournés en juin, Washington a de plus en plus parlé de recourir à d'autres options, une phrase qui fait allusion à la possibilité, quoique éloignée, d'une action militaire.
L'envoyé américain, qui a passé la semaine dernière à consulter les partenaires des États-Unis dans le Golfe et en Europe, a souligné que toutes les parties avaient «une nette préférence pour la diplomatie et la relance de l’accord sur le nucléaire, quitte à trouver des moyens d'intéresser économiquement l’Iran».
À ce titre, il a fait allusion aux bénéfices économiques qui pourraient découler du retour de l'Iran à l'accord, en vertu duquel Téhéran a pris des dispositions pour limiter son programme nucléaire en échange d'un allégement des sanctions économiques américaines, européennes ou onusiennes.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com