Il y a 100 ans s’ouvrait le procès de Landru, escroc devenu Barbe-Bleue

Photo prise en novembre 1921, lors de son procès à Paris, de Henri-Désiré Landru, accusé du meurtre de dix femmes et d'un jeune garçon, qui fut condamné à mort et exécuté le 25 février 1922 devant la prison Saint-Pierre de Versailles. (AFP)
Photo prise en novembre 1921, lors de son procès à Paris, de Henri-Désiré Landru, accusé du meurtre de dix femmes et d'un jeune garçon, qui fut condamné à mort et exécuté le 25 février 1922 devant la prison Saint-Pierre de Versailles. (AFP)
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Publié le Samedi 30 octobre 2021

Il y a 100 ans s’ouvrait le procès de Landru, escroc devenu Barbe-Bleue

  • Dix femmes (et le fils de l'une) appâtées, entre 1915 et 1919, par petites annonces dans les journaux, promesse de mariage à l'appui, sont tuées dans la maison isolée qu'il loue à Gambais, à l'ouest de Paris
  • Les hommes sont au front, les femmes seules; il publie des annonces matrimoniales où il se fait passer pour un veuf aisé cherchant l'âme sœur

PARIS : "Montrez-moi les corps !" Accusé de 11 assassinats, considéré comme le premier tueur en série français, Henri-Désiré Landru n'avouera jamais. Il y a 100 ans, le 7 novembre 1921, s'ouvrait son procès à grand spectacle près de Paris.

Horrifiés et fascinés à la fois, anonymes et gens du monde se ruent pendant trois semaines à la cour d'assises de Versailles, en région parisienne, pour apercevoir ce petit homme chauve à la longue barbe noire et au regard perçant, escroc et séducteur devenu Barbe-bleue. Et se régaler de ses répliques.

Tous sont captivés par le mode opératoire diabolique de cet homme d'apparence si ordinaire dont on n'a jamais retrouvé les victimes et qui sera condamné le 30 novembre à la peine capitale.

Dix femmes (et le fils de l'une) appâtées, entre 1915 et 1919, par petites annonces dans les journaux, promesse de mariage à l'appui. Puis tuées dans la maison isolée qu'il loue à Gambais, à l'ouest de Paris.

L'arrestation de Landru, la tenue du procès-fleuve et le verdict doivent beaucoup à l'opiniâtreté de l'inspecteur de police Belin. En l'absence de preuves matérielles et d'aveux, il accumule un faisceau d'indices qui convaincront le jury de la culpabilité d'un homme méthodique jusqu'à la maniaquerie.

Celui-ci consigne tout dans son carnet: détails physiques sur ses proies, achat de scies à métaux par dizaines ou horaire devant le prénom des victimes, macabre indication du moment précis des crimes...

- Annonces matrimoniales -

Né en 1869 à Paris, marié et père de quatre enfants, Henri-Désiré Landru a longtemps vécu de petits boulots. Autoproclamé ingénieur, il invente au tournant du siècle une motocyclette qu'il fait breveter. Elle n'est jamais commercialisée mais sera le point de départ de ses nombreuses escroqueries.

L'ex-enfant de choeur séjourne trois fois en prison avant une nouvelle carambouille pour laquelle il est condamné par contumace en 1914, peine assortie d'une relégation au bagne de Cayenne.

Mais la guerre éclate et la désorganisation qu'elle entraîne sert le fuyard. Dans la clandestinité, il utilise jusqu'à 96 identités, déménage une quinzaine de fois.

Les hommes sont au front, les femmes seules; il publie des annonces matrimoniales où il se fait passer pour un veuf aisé cherchant l'âme sœur.

C'est un séducteur sans grande envergure mais il présente bien. Beau parleur et plein d'humour. En contact avec 283 prétendantes, il ne retient que des célibataires isolées ou des veuves. Avec pécule.

A Vernouillet, puis à Gambais, de 1915 à 1919, il reproduit le même scénario: il "recrute" une fiancée, la séduit, lui fait signer une procuration, fait main basse sur ses économies avant de la tuer et de faire disparaître son corps.

Vraisemblablement brûlé, en partie, dans la cuisinière: les voisins diront avoir senti des odeurs nauséabondes s'échapper de la cheminée.

Elément accablant produit au procès: Landru achète un billet de train aller-retour pour lui-même mais un aller simple pour ces dames. Prénommées Jeanne, Berthe ou encore Anna... Le doute subsiste sur une douzième victime.

- «Mon petit bagage» -

Le 12 avril 1919, l'homme le plus recherché de France et qui se fait alors appeler "Lucien Guillet" est finalement arrêté chez lui, à Paris. La soeur d'une victime l'a reconnu dans la rue et a alerté la police.

"L'affaire Landru" fait la Une des journaux et la légende du criminel est solidement forgée quand s'ouvre, deux ans et demi plus tard, son procès.

L'engouement est considérable. Chaque matin, à la gare Saint-Lazare, le train pour Versailles, surnommé le "train Landru", est bondé.

Colette couvre le procès pour "Le Matin". Un vrai spectacle, avec bons mots -réels ou apocryphes- de l'accusé et effets d'audience. Comme quand son avocat, le ténor du barreau Vincent de Moro-Giafferi, note que tout le monde a tourné la tête quand il annonce l'entrée d'une des disparues, preuve qu'il existe un doute sur ces morts.

Un argument qui n'émeut pas l'avocat général: Landru, lui, n'a pas bougé, réplique-t-il.

L'accusé et son numéro d'acteur finissent par lasser. Et le jury suit l'accusation qui demande la peine de mort pour cet "assassin dégouttant du sang de ses victimes".

Le 25 février 1922 au petit matin, Landru est conduit sur le parvis de la prison de Versailles. Le président français Alexandre Millerand vient de lui refuser la grâce.

Juste avant l'exécution, son avocat lui demande s'il veut libérer sa conscience. "Cela, maître, c'est mon petit bagage", lâche-t-il, sibyllin. A 06H04, la lame de la guillotine tombe. Landru est parti avec ses secrets.


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.


L’Europe en rangs dispersés face à la déferlante Trump

Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
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  • Les Européens ont beau tenter de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour, selon un ancien diplomate français
  • Il craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, en raison de son manque de préparation

PARIS: Ça va mal pour l’Europe. C’est le constat que fait un ancien diplomate français, un peu plus d’une semaine à peine, après l’investiture du président Républicain Donald Trump pour un nouveau mandat à la Maison Blanche.

Durant son premier mandat (2017 à 2021), les dirigeants européens ont certes eu le loisir d’expérimenter ses méthodes brusques unilatérales et souvent provocantes.

Ils ont également compris que toutes ses décisions sont prises sur la seule base des intérêts des États Unis partant du fameux slogan « America first », faisant fi des accords internationaux et bilatéraux ainsi que des intérêts de ses propres alliés.

Pendant ces cinq années, Trump à avancé à la manière d’une déferlante, porté par un courant d’américains protestataires, que certains croyaient éphémère et voué à disparaître sous le poids des frasques présidentielles.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

- Arlette Khouri

Avec sa réélection pour succéder au président démocrate Joe Biden, force est de constater que c’est le contraire qui s’est passé.

Au lieu de se dissiper, le courant protestataire s’est radicalisé, pour devenir un courant idéologique porteur d’une vision bien précise du monde et de la place suprémaciste  des États-Unis à la tête de ce monde.

Les européens ont eu beau tenté de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour assure l’ancien diplomate, qui craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, par son manque de préparation.

Or depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

Auparavant il avait assuré qu’il est en mesure de régler le conflit ukrainien en 24 heures dans l’ignorance la plus totale des intérêts européens et des menaces que cela peut impliquer au niveau de la sécurité du continent.

Sans tenir compte de leurs capacités économiques, il a sommé les pays européens de consacrer cinq pour cent de leurs revenus au budget de la défense, tout en laissant planer un doute sur l’avenir de l’engagement américain dans le cadre de la sécurité européenne.

Il a réitéré  à souhait son attachement à une mondialisation débridée, privilégiant les marchés et les produits américains, sans écarter une hausse exorbitante des droits de douanes sur les exportations européennes vers les États-Unis.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne.

- Arlette Khouri

Face à cela, souligne la source diplomatique, il faut une Europe homogène, et unifiée au sujet de l’attitude à adopter face au retour de Trump, mais cela est loin d’être le cas, puisque les rangs européens sont plus que jamais dispersés.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne, pour des raisons inhérentes à la mauvaise conjoncture politique aussi bien à Paris qu’à Bonn.

Selon la même source l’Europe diverge et hésite, entre une approche d’apaisement et une approche robuste et défensive.

La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen prône une approche latérale, qui consiste à proposer au président américain « des Deals » conçus de façon à donner à Trump l’impression d’être à son avantage.

La France, indique la source, cherche à dégager un minimum de dénominateurs communs entre les composantes européennes, et une approche commune à minima pour éviter à l’Europe, nombre de revers économiques et politiques dans les cinq années à venir.

Cela semble en tout cas  être l’objectif de la rencontre européenne informelle qui se tiendra à l’initiative de la France au Château Limont, le 3 février prochain, sans aucune garantie de succès, surtout que précise la source, certains pays d’Europe, dont l’Italie et la Pologne, courtisent Trump.

Par ailleurs, cette approche ne fait pas l’unanimité en France, où de nombreuses voix s’élèvent à la faveur d’une politique musclé face aux États-Unis, allant jusqu’à brandir le slogan « œil pour œil et dent pour dent », pour affronter l’agressivité Trumpiste.

La période est cruciale estime l’ancien diplomate, et à défaut d’unité et de préparation, les années à venir risquent d’être une sorte de « vallée de larmes », aussi bien pour l’Europe que pour le reste du monde, lorgné à travers le prisme abrupte et arbitraire du président américain.