Pour le Patriarche des maronites, « les politiciens libanais devraient avoir honte »

 Un Liban neutre, pluriconfessionnel, ouvert à toutes les cultures, solide partenaire de la communauté internationale et fort de ses institutions et de son armée. C’est à cela qu’appelle le patriarche maronite Béchara Raï. (Photo Arab News en français).
Un Liban neutre, pluriconfessionnel, ouvert à toutes les cultures, solide partenaire de la communauté internationale et fort de ses institutions et de son armée. C’est à cela qu’appelle le patriarche maronite Béchara Raï. (Photo Arab News en français).
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Publié le Jeudi 17 septembre 2020

Pour le Patriarche des maronites, « les politiciens libanais devraient avoir honte »

  • Dans un entretien exclusif accordé à Arab News en français, le cardinal Béchara Raï estime que « le Hezbollah a ses propres intérêts qui ne sont pas ceux du Liban»
  • « Macron s’est rendu au Liban au lendemain même de la double explosion alors qu’aucun homme politique libanais n’a osé se rendre au chevet du peuple ; comme Ponce Pilate, ils se lavent les mains de leurs responsabilités »

BEYROUTH: Un Liban neutre, pluriconfessionnel, ouvert à toutes les cultures, solide partenaire de la communauté internationale et fort de ses institutions et de son armée. C’est à cela qu’appelle le cardinal  Béchara Raï patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, alors que le Liban, qui vient de célébrer son premier centenaire, fait face à la crise économique et politique la plus importante de son histoire. Dans un entretien exclusif avec Arab News en français, le cardinal Raï s’est penché sur la crise libanaise, le Hezbollah et la question de la paix avec Israël.

QUESTION: Vous prônez une neutralité active au Liban et insistez pour l’inclure dans la déclaration ministérielle du gouvernement, pourquoi des factions politiques libanaises s’opposent-elles à votre projet ?

REPONSE: Cela m’étonne que des factions libanaises s’opposent à mon projet parce que ce n’est pas un projet personnel, ni un projet du patriarcat. La question de la neutralité active est inhérente à l’identité libanaise. Le Liban, du fait de sa nature, de sa composition pluriculturelle et pluriconfessionnelle est un pays démocratique ouvert à tous les pays de l’Orient et de l’Occident. Le Liban a depuis longtemps toujours été neutre. Au cours des cinquante années qui ont suivi la création du Grand Liban, de 1920 à 1969, le pays est resté neutre. Ensuite, la question palestinienne s’est invitée au Liban, avec l’accord du Caire, qui a permis aux Palestiniens d’effectuer des opérations militaires contre Israël depuis le territoire libanais. Une guerre civile s’en est ensuivie, avec l’apparition de différentes milices. Depuis 1975, nous ne faisons que dégringoler et nous avons perdu notre neutralité. La neutralité active n’est pas un projet, c’est un retour à notre essence, à notre identité. Il n’y a pas de factions qui s’y opposent mais probablement quelques-unes qui tirent profit de la situation actuelle et ne se prononcent pas.

Q: Le Hezbollah ne s’y oppose pas ?

R: C’est le seul qui ne s’est pas exprimé sur la question. Toutes les autres factions ne s’opposent pas à la neutralité.

Q: Que se passerait-il, si le Hezbollah déclarait qu’il s’opposait à la neutralité ?

R: Le Hezbollah nous demande si en adoptant la neutralité, nous permettrons à Israël de nous bombarder et resterons les bras croisés face à leurs agressions. Mais ce n’est pas le cas. La neutralité est composée de trois éléments inséparables et complémentaires. Le premier élément est que le Liban  n’a aucun intérêt à faire partie des conflits et des guerres de la région. C’est un petit pays, ce n’est pas un pays guerrier. Le second élément est lié à la mission même du Liban, qui est un pays de coexistence entre toutes les religions, un pays du dialogue et de l’ouverture. C’est un pays où tous les pays arabes et non arabes peuvent se retrouver et s’entendre.  Enfin  la neutralité réside dans la construction d’un Etat fort avec son armée et ses institutions, qui puisse exercer sa souveraineté à l’intérieur de son territoire, sans être fragmenté en  plusieurs républiques. Ce Liban, État fort, devrait grâce à son armée, être capable se répliquer à toute agression venant d’Israël ou d’autres pays.

Q: Cette vision correspond bien au Liban rêvé par la majorité des Libanais mais où en sommes-nous concrètement ? Quelle sera la situation si cette neutralité n’est pas adoptée ?

R: Le Liban est plus grand et plus vieux que le Hezbollah. Le Hezbollah est né dans les années 80, alors que le Grand Liban avait déjà 60 ans. L’identité libanaise est antérieure à la création du Hezbollah. Le Hezbollah a ses propres intérêts qui ne sont pas les intérêts du Liban, c’est la raison pour laquelle nous en sommes arrivés là aujourd’hui. Le Liban n’est pas un pays de guerre. Nous ne pouvons pas nous permettre une guerre. A cause de cela, nous sommes un pays à genoux, qui est aujourd’hui miné par la pauvreté. Je me souviens du Liban des années 50 et 60, quand le Liban était pleinement neutre. Le pays était prospère, personne n’était au chômage, la livre était une monnaie forte. Il est temps que nous revenions à nous-mêmes, à ce que nous sommes initialement. Aujourd’hui, nous sommes en train de nous suicider ; nous ne pouvons pas sacrifier le Liban pour le bon plaisir de quelqu’un ou d’un parti, que ce soit le Hezbollah ou d’autres. Mais, je vous le répète, le Hezbollah ne s’est pas encore prononcé sur le projet de neutralité active ni en public ni en privé.

Q: Quand le Liban sera un pays neutre, quelles seront les relations qu’il devrait entretenir avec ses voisins proches, comme Israël et la Syrie, et d’autres pays moins proches comme l’Iran?

R: Par le passé, le Liban était en bons termes avec tous les États, à commencer par l’Iran, il existait une grande amitié libano-iranienne. Le Liban n’avait pas d’ennemis. Et le pays n’a aucun intérêt à rompre ses relations avec un quelconque État. Car le Liban est un petit pays qui mise sur les liens culturels, commerciaux et humains. Il n’a aucun intérêt à ne pas avoir des amis partout.

Concernant Israël, le Liban respecte l’accord d’armistice de 1949. Nous sommes malheureusement des États ennemis. Nous n’avons pas commis d’agressions contre Israël mais c’est Israël qui a occupé le Liban et qui ne respecte pas les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, refusant le retour des Palestiniens des pays voisins et la création d’un État palestinien.

Malheureusement, c’est le Liban qui en subit toutes les conséquences.

Q: Pour le moment, un rapprochement s’est opéré entre Israël et les pays du Golfe.  L’accord de normalisation entre Israël, les Emirats Arabes Unis et le Bahreïn vient d’être signé. Est-ce que cela influencera plus tard les relations entre le Liban et Israël ?

R: Il faut insister sur deux points très importants. En 2002, lors du sommet de la Ligue arabe qui s’est tenu au Liban, une importante initiative pour la paix a vu le jour. Elle envisageait des relations normalisées avec Israël et définissait les différentes responsabilités des États arabes et d’Israël pour parvenir à la paix. A Beyrouth, nous parlions enfin de paix, et plus de guerre. Les pays arabes ont chacun leurs propres intérêts, ils n’agissent pas en fonction d’idéaux utopiques. Ils n’ont pas de Palestiniens chez eux. Nous en avons, c’est différent. Ils font la paix avec Israël en se fondant sur cette initiative de paix, mais le dossier palestinien n’a pas les mêmes répercussions pour eux.

Je ne dis pas que nous devons normaliser les relations avec Israël aujourd’hui mais j’observe la manière dont cette normalisation se fait dans les pays arabes en train de mettre en œuvre l’initiative de paix de Beyrouth. Malheureusement, le Liban s’est retrouvé placé devant un fait accompli : il a du subir toutes les conséquences du dossier palestinien, et s’est retrouvé à combattre au nom de tous les Arabes, Ce n’est pas le Liban qui a choisi ce destin.

Pour ce qui concerne le Liban, il est nécessaire que la communauté internationale applique les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, que les troupes israéliennes qui se trouvent encore dans une partie du Liban-Sud se retirent, que la question de ce territoire disputé à la frontière soit tranchée, afin de savoir s’il est libanais ou syrien. Nous disons qu’il est libanais. Il faut également que la question des réfugiés palestiniens soit réglée. C’est leur droit de rentrer chez eux. Mais en attendant, le Liban paie tout seul le coût de la question palestinienne.

Q: Vous avez rendu visite en novembre 2018 à l’Arabie saoudite, comment cette visite s’était déroulée ? Et comment voyez-vous la politique de changement et d’ouverture?

R: J’ai été invité officiellement par le Roi à effectuer cette visite de 24 h. Je ne pouvais pas rester plus longtemps car je devais ensuite me rendre au Vatican. Je suis reconnaissant pour cette invitation car, lors de mon séjour, j’ai pu rencontrer le Roi et le Prince héritier. Nous avons évoqué la communauté libanaise en Arabie saoudite. A ce moment-là, les Libanais avaient peur d’être licenciés, mais le Roi m’avait rassuré, m’expliquant que l’Arabie saoudite tenait aux Libanais. J’ai également pu parler au Roi et au Prince héritier de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, qui venait de présenter sa démission depuis l’Arabie saoudite. Je leur ai expliqué qu’il était urgent qu’il puisse retourner au Liban, et il est rentré deux jours plus tard. J’ai pu également m’entretenir avec Saad Hariri.

Nous saluons et nous respectons beaucoup les réformes qui sont actuellement entreprises par l’Arabie saoudite. Le Prince héritier est ouvert à la modernisation de son pays.

Q: Comment jugez-vous l’initiative du président français Emmanuel Macron au Liban ? Y a-t-il des garanties de la France pour que le Liban soit un pays paisible et viable ?

R: Le Liban fait partie de la communauté arabe et internationale. Peut-on rester les bras croisés face un pays qui sombre aux yeux de tous, alors qu’il fait partie de la communauté internationale ? Il est évident que non, vous devez l’aider à se remettre sur pied. De nombreux pays ont tendu la main au Liban et pas seulement la France. Mais la France a toujours soutenu le Liban et cela depuis l’arrivée de Saint Louis au Liban en 1100. Il est très important de savoir que la France nous soutient politiquement sans se mêler des questions internes. La France ne peut pas nommer les ministres ou le gouvernement, par exemple.

Je voudrais aussi profiter de cette occasion pour remercier tous les États arabes et non arabes qui se sont précipités pour aider les Libanais dans leur détresse après la double explosion du 4 août dernier. C’est une preuve de la solidarité internationale et arabe envers le Liban. Cela veut dire que le petit pays qu’est le Liban est aimé. La communauté internationale est consciente que le Liban représente une valeur ajoutée dans la région et sur le plan international. Il faut que le Liban aussi soit à la hauteur de cette estime que la communauté internationale et arabe lui porte. Il faut qu’il forme un gouvernement, que ses hommes politiques ne se soucient plus de leurs intérêts et fassent passer en premier ceux du Liban.

L’initiative du président français entre dans ce cadre et est la bienvenue. Il s’est rendu au Liban deux fois en moins d’un mois pour pousser les politiciens libanais à former un gouvernement et à être unis. Ils devraient en avoir honte. C’est comme s’il incombait à la France ou à un autre État de venir en aide au Liban pour parer à la négligence de ses responsables politiques. M. Macron s’est rendu au Liban au lendemain même de la double explosion, visitant le port et le quartier de Gemmayzé, alors qu’aucun homme politique libanais n’a osé se rendre au chevet du peuple. Comme Ponce Pilate, ils se lavent les mains de leurs responsabilités.

Q: Dans cette double explosion, c’est la partie chrétienne de Beyrouth qui a été ravagée, et depuis 1990, l’année qui marque la fin de la guerre civile au Liban, les chrétiens du Liban quittent le pays. Comment faire pour les encourager à rester. Comment faire pour le Liban ne perde pas ses chrétiens comme en Irak et en Syrie ?

R: J’encourage toujours les Libanais, chrétiens et musulmans à rester dans ce pays, car ce qui m’intéresse, c’est une société libanaise islamo-chrétienne. Les mots ne suffisent pas pour les encourager. Nous utilisons les paroles, les principes, les constantes nationales, le patriotisme mais cela ne suffit pas, ils ont besoin de manger, de travailler, de pouvoir se réaliser et réaliser leurs rêves. Cette responsabilité relève des hommes politiques qui devraient assumer leurs responsabilités et cesser de jouer avec l’avenir du peuple libanais, en particulier des jeunes.

 Nous soutenons aussi tous les Libanais pour tout ce qui concerne les aides humanitaires. Avant la double explosion, l’Église avait mis en place des structures d’aide, bien avant la double explosion de Beyrouth et le confinement lié au coronavirus, cela dès le mois de janvier dernier. Nous sommes présents sur tout le territoire libanais pour aider les familles dans le besoin, pour qu’aucune famille ne meure de faim. Mais cela n’est pas suffisant. Les gens ne peuvent pas vivre comme des mendiants, ils veulent vivre dans la dignité. Cette situation ne peut pas durer plus longtemps. Mais que pouvez-vous dire à vos enfants s’ils veulent réaliser leurs rêves en partant à l’étranger où cela est possible ? Encore une fois, il faut que les responsables politiques assument leurs responsabilités. Or, ils ne forment pas de gouvernement, ne résolvent pas les problèmes économiques, n’offrent pas des possibilités d’emploi aux Libanais.

Q: Concrètement que faut-il faire pour que les Libanais ne quittent pas le pays ?

R: Il faut améliorer les conditions économiques dans le pays. Il faut que les Libanais puissent vivre dignement et trouver un travail. Il faut aussi leur assurer la sécurité. Il n’est pas possible que des armes soient dispersées un peu partout. Au Liban, pour n’importe quelle raison, on tire et on tue. La vie a une valeur. Il faut donc un État neutre, un État fort avec sa propre armée, ses institutions qui garantissent sa souveraineté dans tout le pays,  qui assure la sécurité de tous ses citoyens, qui leur permette d’avoir une vie normale au plan économique et social. C’est cela l’État neutre que nous prônons, l’État tel qu’il était pendant les 50 premières années avant qu’il ne dégringole.

Q: Le Liban, « pays message » de Jean-Paul II, est-ce toujours de mise ?

R: Bien sûr, cela fait partie de la nature même du Liban. Notre pays est pluriculturel, multiconfessionnel, il  est unique dans tout le Moyen-Orient. Dans les pays arabes, la culture est différente de celle du Liban. Dans le monde arabe, il y a une seule religion, un seul parti, une seule opinion. C’est l’unicité ailleurs, mais chez nous c’est la multiplicité. Le Liban reconnait toutes les libertés civiles et en premier lieu la liberté de culte et de croyance. Il est prévu dans la Constitution que vous pouvez changer de religion. Nous avons la démocratie. Toutes les cultures et les religions se rencontrent dans ce pays. C’est un lieu de dialogue. Tout les pays de la région ont besoin du Liban, car ici leurs ressortissants respirent la liberté. Tout le monde aime le Liban mais il faut aussi que le Liban s’aime lui-même.

Q: Comment le Vatican aide-t-il le Liban à rester un « pays message » ?  

R: Le Vatican est un État avec une valeur morale, il a ses nonces et ses nonciatures apostoliques dans 165 pays. Il peut soutenir et défendre la question libanaise dans les rapports qu’il entretient avec les États. Il défend la question libanaise et la démocratie dans le pays. Il défend le Liban pluriculturel, pays de rencontre et de dialogue. Le Vatican, tout comme la communauté internationale, attend que le Liban défende sa propre cause.


Yémen : les Houthis font état de 12 morts dans des bombardements imputés aux États-Unis

Yémen : les Houthis font état de 12 morts dans des bombardements imputés aux États-Unis
Yémen : les Houthis font état de 12 morts dans des bombardements imputés aux États-Unis
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  • « Douze personnes ont été tuées et 30 autres blessées dans les frappes de l'ennemi américain sur le marché de Farwa et le quartier populaire du même nom, dans le centre de Sanaa ».
  • Le 15 mars, les États-Unis ont lancé une campagne de bombardements contre les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, afin de les contraindre à cesser de menacer les navires au large du pays. 

SANNA, YEMEN : Les rebelles houthis du Yémen ont fait état lundi de 12 morts dans des bombardements imputés aux États-Unis sur la capitale Sanaa, et annoncé de nouvelles attaques contre des navires de guerre américains et israéliens.

« Douze personnes ont été tuées et 30 autres blessées dans les frappes de l'ennemi américain sur le marché de Farwa et le quartier populaire du même nom, dans le centre de Sanaa », a rapporté l'agence de presse officielle des rebelles Saba, en citant un communiqué du ministère de la Santé de l'administration houthie.

Des bombardements aériens ont également visé dimanche soir les provinces de Marib, dans le centre du pays, Hodeida, dans l'ouest, et Saada, bastion des Houthis, dans le nord, selon la même source.

Le 15 mars, les États-Unis ont lancé une campagne de bombardements contre les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, afin de les contraindre à cesser de menacer les navires au large du pays. 

Les insurgés yéménites, soutenus par l'Iran, ont commencé à mener des attaques en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, ainsi que contre le territoire israélien après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas palestinien dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

Les attaques des Houthis contre le trafic maritime en mer Rouge, par où transite environ 12 % du commerce mondial, ont contraint de nombreuses entreprises maritimes à dérouter le trafic vers la pointe de l'Afrique australe, engendrant ainsi des coûts de transport supplémentaires.

Les frappes américaines avaient débuté en janvier 2024, mais elles se sont intensifiées sous la présidence de Donald Trump.

En réponse aux derniers bombardements sur Sanaa, les Houthis ont affirmé lundi avoir mené des attaques de missiles et de drones contre deux porte-avions américains en mer Rouge et en mer d'Arabie : le Harry S. Truman et le Carl Vinson.

Ils ont également affirmé avoir lancé plusieurs drones en direction d'Israël.

Vendredi, les Houthis avaient fait état de la mort de 80 personnes et de 150 blessés dans le bombardement du port pétrolier de Ras Issa, dans la province de Hodeida, qualifiant cette attaque de la plus meurtrière depuis le début des bombardements américains au Yémen.


Les dirigeants ‘ETS Education soulignent les capacités des ressources humaines de l’Arabie saoudite

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  • « Notre étude révèle que l'Arabie saoudite se distingue en tant que modèle mondial en matière d'engagement des résidents envers l'amélioration et la requalification des compétences,
  • En Arabie saoudite, le gouvernement joue un rôle très important dans la mise en place de nouveaux types de changements.

RIYAD : l'Arabie saoudite a accueilli l'initiative « Capacités humaines 2025 », qui a réuni des dirigeants du monde entier pour étudier comment l'éducation, la technologie et la politique peuvent façonner des sociétés prêtes pour l'avenir et une main-d'œuvre résiliente.

Le rapport sur le progrès humain 2025 de l'ETS pour le Royaume d'Arabie saoudite explore la manière dont le pays navigue dans ce paysage transformateur, en mettant l'accent sur son enthousiasme pour la monnaie fiduciaire en tant que pierre angulaire du développement et de l'autonomisation de la main-d'œuvre.

En marge de ce forum, Ratnesh Jha, directeur général des produits institutionnels et membre de la direction mondiale de l'entreprise chez ETS Education, a déclaré à Arab News : « Nous sommes dans la science de la mesure. Nous considérons donc l'évaluation comme une véritable science de la mesure. Et actuellement, l'ensemble des sociétés sont en pleine mutation. Il s'agit d'un travail très responsable.

Nous aidons nos parties prenantes, telles que les écoles, les apprenants, les universités, les entreprises et les institutions gouvernementales, à se doter d'un ensemble d'outils d'évaluation et d'apprentissage adéquats pour aider les apprenants et leur permettre de réussir.

À l'ère de la technologie, les diplômes semblent avoir été essentiels et importants. Mais avec l'essor de la technologie, l'accès à la connaissance est désormais à la portée de tous. Parfois, les connaissances reflétées par le diplôme ne sont toutefois pas suffisantes. Aujourd'hui, des compétences appliquées sont nécessaires dans tous les secteurs d'activité.

La Vision 2030 de l’Arabie saoudite apporte essentiellement de nouveaux aspects. L'ensemble de la société est en pleine mutation et l'éducation ainsi que les compétences sont des éléments essentiels. Lors de la conférence sur les capacités humaines, nous avons présenté le rapport sur le progrès humain afin d'aider le Royaume et les dirigeants à concrétiser cette vision d'ici 2030. »

ETS est une organisation mondiale qui propose des solutions en matière d'éducation et de talents, et aide les apprenants à être prêts pour l'avenir tout au long de leur vie. Chaque année, ETS réalise plus de 50 millions d'évaluations dans 200 pays et territoires à travers le monde.

« Notre étude révèle que l'Arabie saoudite se distingue en tant que modèle mondial en matière d'engagement des résidents envers l'amélioration et la requalification des compétences, avec une adoption significative d'outils basés sur l'intelligence artificielle pour la validation des compétences et l'évolution de carrière.

Les femmes sont à l'avant-garde de cette transformation, œuvrant en faveur de l'égalité d'accès aux opportunités de développement des compétences. Parallèlement, la main-d'œuvre dans son ensemble fait preuve d'un engagement profond en faveur de l'adaptabilité et de l'innovation, positionnant le Royaume comme un leader dans la transformation d'une économie fondée sur les compétences.

73 % des personnes interrogées en Arabie saoudite déclarent avoir déjà développé de nouvelles compétences à l'aide d'outils d'IA (contre seulement 61 % au niveau mondial). Développer dès maintenant des compétences en IA permet de prendre une longueur d'avance et de se positionner en tant que leader dans une économie de plus en plus axée sur la technologie et l'innovation. »

ETS propose des produits tels que le TOEFL, le TOEIC, Praxis, le GRE et Futurenav. Ils évaluent les aptitudes et les compétences en matière de maîtrise de la langue anglaise, de préparation aux études supérieures, d'autorisation d'enseigner ainsi que d'acquisition et de rétention des talents pour les dirigeants de la main-d'œuvre.

Rohit Sharma, vice-président principal des solutions de mobilité mondiales chez ETS, a pour son part déclaré : « Qu’il s'agisse de bouleverser les compétences requises ou de permettre un coaching en temps réel, l'IA redéfinit la manière dont les employés apprennent, se développent et progressent dans leur carrière.

En Arabie saoudite, le gouvernement joue un rôle très important dans la mise en place de nouveaux types de changements. Des groupes tels que les entreprises et les universités apportent également leur contribution en introduisant des changements dans le cadre de leurs programmes d'études ou de leurs outils d'apprentissage et d'évaluation.

En tant qu'organisation, nous les aidons à créer ces outils, à les mettre en œuvre et à garantir la scientificité des mesures. Nous apportons l'expertise en évaluation psychométrique. Il est essentiel de garantir leur scientificité. Elle est validée et fiable, de sorte qu'elle ne reste pas réservée à un domaine particulier. Il s'agit d'une norme reconnue dans le monde entier. C'est donc un grand écosystème qui a été développé. »

Il existe environ 6 millions de tests dans le monde. Nous en avons effectué environ 140 millions au cours de ces dernières années. Nous disposons de tant de données que si nous devons créer quelque chose pour personnaliser le parcours d'un apprenant tout au long de sa vie, nous pourrons aider le gouvernement, l'université et l'entreprise à optimiser leurs pratiques de la meilleure façon possible.

Ces personnes seront ainsi dotées de diplômes et de certifications pertinents sur la scène mondiale. Nous aidons à visualiser une structure pour accélérer encore davantage le changement.

Concernant la position du Royaume au sein de cet écosystème mondial, Rohit Sharma a confié : « Le Royaume est en fait très bien classé en ce qui concerne l'enthousiasme et l'excitation des apprenants.

Il y a un fort consensus sur le fait que la promotion de la valeur des qualifications augmenterait les opportunités de carrière, en particulier en Arabie saoudite (64 %, soit 60 % au niveau mondial).

Grâce à l'intelligence artificielle, nous pouvons faire passer des examens n'importe où. Nous proposons une solution de surveillance intégrée. Ainsi, aujourd'hui, une institution n'a plus à se préoccuper de cela.

Nous utilisons l'IA pour garantir cela. Mais pour que ce soit très personnalisé, pour que ce soit personnalisé en fonction du secteur afin que les gens puissent obtenir les meilleurs résultats. Pour cela, une action coordonnée du gouvernement, des établissements d'enseignement et des employeurs est nécessaire. »

En réalisant des investissements stratégiques dans ces domaines, l'Arabie saoudite peut s'appuyer sur sa dynamique actuelle pour créer une main-d'œuvre résiliente, inclusive et compétitive à l'échelle mondiale, préparée à relever les défis et à saisir les opportunités de demain. » ont-ils conclu.


Une nation plus saine et plus verte au cœur de la Semaine de l'environnement 2025

Le bus est un voyage pour le visiteur, du passé au présent, montrant les pratiques durables que les gens utilisaient autrefois pour coexister avec la nature et la biodiversité. (AN Haifa Alshammari)
Le bus est un voyage pour le visiteur, du passé au présent, montrant les pratiques durables que les gens utilisaient autrefois pour coexister avec la nature et la biodiversité. (AN Haifa Alshammari)
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  • L'objectif est de sensibiliser les écoliers.
  • Le thème de cette année est « Notre environnement est un trésor ».

RIYAD : Les organisateurs de la Semaine de l'environnement en Arabie saoudite visent à renforcer l'engagement du public pour assurer un avenir prospère et plus écologique au pays.

L'événement a débuté dimanche en présence du ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Abdulrahman Al-Fadley, et du ministre d'État aux Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir.

Reema Obaid, l'une des participantes, a déclaré à Arab News : « Nous sommes ici dans le cadre de l'initiative de sensibilisation à l'environnement, qui vise à prendre conscience de l'importance de notre environnement pour qu'il soit plus sain et plus vert ».

Mme Obaid a expliqué que les enfants pouvaient se rassembler à son stand pour planter des graines ou des boutures. Ils peuvent ensuite emporter leurs plantes ou en faire don aux parcs nationaux du Royaume. 

Une autre activité est le « Green Leader », financé par le Fonds national pour l'environnement. Il s'agit d'un bus vert qui symbolise l'évolution du pays en matière de durabilité, du passé au présent.

Weed Al-Balawi, l'un des initiateurs du projet, a déclaré que le bus avait été conçu pour « transmettre des concepts majeurs concernant la durabilité, la conservation des ressources, le patrimoine ancestral et la technologie dans le domaine de la conservation de l'environnement ».

L'objectif était d'assurer un « moyen simple et agréable d'atteindre le groupe cible, c'est-à-dire les enfants de l'école primaire au collège », a-t-il expliqué.

Elle a expliqué que les stations éducatives de l'événement avaient été créées pour permettre au public de découvrir comment les gens appliquaient des pratiques durables dans leur vie quotidienne, pour coexister avec la nature et la biodiversité.

La dernière station montrait les pratiques actuelles, notamment la façon dont la technologie est utilisée aujourd'hui pour protéger l'environnement, a déclaré Mme Al-Balawi. 

L'un des exemples présentés était l'abreuvoir à chameaux, dans lequel les gens avaient l'habitude de creuser un petit puits à côté de celui qu'ils utilisaient pour boire.

Cette technique ancienne visait à prévenir la propagation des maladies des animaux aux humains et à réduire la quantité d'eau gaspillée.

Intitulée « Notre environnement est un trésor », la manifestation se tiendra jusqu'au 26 avril cette année.

L'un des temps forts a été le lancement de l'indice national de performance environnementale, un outil stratégique permettant de suivre les progrès accomplis et d'orienter les politiques.

Treize accords ont été signés entre les entités du ministère et le secteur privé afin d'améliorer la collaboration dans les projets environnementaux. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com