Près de 30 000 Yéménites d’un district assiégé par les Houthis risquent la famine, selon des ONG

Des personnes fouillent dans les décombres d’une maison détruite par une attaque de missiles lancée par les Houthis à Marib, au Yémen. (Photo, Reuters)
Des personnes fouillent dans les décombres d’une maison détruite par une attaque de missiles lancée par les Houthis à Marib, au Yémen. (Photo, Reuters)
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Publié le Jeudi 07 octobre 2021

Près de 30 000 Yéménites d’un district assiégé par les Houthis risquent la famine, selon des ONG

  • Selon des ONG et des responsables locaux, 30 000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, sont confrontées à une famine de masse dans le district d’Al-Abedia
  • Les responsables gouvernementaux ont appelé les ONG et la communauté internationale à rompre leur silence et à condamner les bombardements et les attaques des Houthis

AL-MUKALLA: Des milliers de Yéménites du district d’Al-Abedia, dans la ville de Marib, risquent de mourir de faim en raison d’un siège continu des Houthis, ont affirmé mercredi des responsables locaux.

Ce siège a forcé les troupes du gouvernement et les tribus locales à se rendre, la milice soutenue par l’Iran interdisant aux résidents d’entrer et de sortir du district, et empêchant les aides humanitaires vitales de parvenir aux habitants.

La milice a par ailleurs intensifié ses bombardements dans des quartiers résidentiels et des fortifications gouvernementales avec des missiles, des obus de mortier et des mitrailleuses. Des organisations humanitaires et des responsables locaux ont précisé que plus de 30 000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, étaient confrontées à une famine de masse, la nourriture manquant dans les épiceries. Ils ont également mentionné des pénuries de carburant et de médicaments.

«Al-Abedia est assiégée, bombardée et constamment attaquée par les Houthis», explique à Arab News Khaled al-Shajani, chef adjoint du bureau de Marib de l’unité exécutive pour les camps de personnes déplacées. Il souligne également que les organisations locales ne sont pas parvenues à transporter de l’aide humanitaire à l’intérieur du district, aux entrées totalement verrouillées.

En bref

Les organisations humanitaires et les responsables locaux ont précisé que plus de 30 000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, étaient confrontées à une famine de masse, la nourriture manquant dans les épiceries. Ils ont également ajouté qu’il y avait des pénuries de carburant et de médicaments.

Plus d’une trentaine de patients atteints de maladies en phase terminale, comme le cancer, risquent de mourir, les Houthis ne les autorisant pas à recevoir leurs médicaments, et empêchant toute distribution d’antibiotiques aux hôpitaux locaux.

M. Al-Shajani a exhorté les ONG internationales ayant des bureaux au Yémen à convaincre les Houthis de lever leur siège ou d’envoyer l’aide via le district de Qania. Le bureau du ministère des Droits de l’homme de Marib a mis en garde contre une crise sanitaire à Al-Abedia. En effet, les habitants sont contraints de boire de l’eau contaminée et plus de 2465 enfants souffrant de malnutrition sévère ont urgemment besoin de médicaments.

Les Houthis ont enlevé 3278 personnes qui ont tenté de sortir ou d’entrer dans le district, installé des milliers de mines terrestres et perturbé l’éducation de 8392 étudiants, a indiqué le ministère dans un rapport.

M. Al-Shajani affirme que les habitants refusent de fuir leurs maisons, préférant se ranger derrière les troupes gouvernementales qui défendent le district. «Si cette zone résiste, c’est principalement en raison du soutien de la population», précise-t-il.

Selon les médias locaux, les Houthis n’ont pas honoré leur promesse d’ouvrir des couloirs humanitaires dans le district en échange de la remise d’au moins une dizaine de corps de combattants, un compromis négocié par des dignitaires locaux. En violation de l’accord, les Houthis ont rapidement renforcé le siège après avoir reçu les cadavres.

Les responsables gouvernementaux ont appelé les ONG et la communauté internationale à rompre leur silence et à condamner les bombardements et les attaques des Houthis contre les civils. Pour le ministre yéménite de l’Information, Mouammar al-Eryani, ce silence a encouragé la milice à commettre davantage de crimes. «L’indifférence persistante face aux massacres et atrocités commis par la milice houthie contre les civils dans la province de Marib l’incite à poursuivre ses crimes et violations des droits de l’homme», a-t-il souligné mardi.

Mercredi, de violents combats entre les troupes loyalistes et les Houthis ont éclaté dans les provinces de Marib et de Taïz, selon des responsables locaux. Les Houthis ont intensifié leurs attaques contre l’armée gouvernementale dans les zones situées au sud de Marib, et les avions de guerre de la coalition arabe ont perturbé les tentatives de ravitaillement de la milice.

Les combats ont également repris pour la deuxième journée dans la ville de Taïz, dans le sud du pays, où les Houthis ont attaqué la périphérie ouest de la ville pour prendre le contrôle d’une route stratégique qui la relie à Aden.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.