Un tribunal israélien ouvre la voie aux prières juives sur l'esplanade des Mosquées

Des Palestiniens photographiés devant la mosquée du Dôme du Rocher dans l'enceinte de la mosquée al-Aqsa dans la vieille ville de Jérusalem, le 7 octobre 2021 (Photo, AFP)
Des Palestiniens photographiés devant la mosquée du Dôme du Rocher dans l'enceinte de la mosquée al-Aqsa dans la vieille ville de Jérusalem, le 7 octobre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 07 octobre 2021

Un tribunal israélien ouvre la voie aux prières juives sur l'esplanade des Mosquées

Des Palestiniens photographiés devant la mosquée du Dôme du Rocher dans l'enceinte de la mosquée al-Aqsa dans la vieille ville de Jérusalem, le 7 octobre 2021 (Photo, AFP)
  • Le 29 septembre, le rabbin Arié Lippo avait été interpellé par la police car il priait silencieusement sur le Mont du Temple, nom donné à l'esplanade des Mosquées par les juifs
  • Le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a fustigé la décision du tribunal, appelant Israël à ne pas imposer un «nouveau fait accompli» sur l'esplanade des Mosquées

JÉRUSALEM: Les juifs peuvent-ils prier sur l'esplanade des Mosquées? Oui mais en « silence », a décrété cette semaine un tribunal israélien, remettant ainsi en cause des décennies de statu quo sur ce lieu emblématique de Jérusalem, au coeur du conflit israélo-palestinien.  

Le 29 septembre, le rabbin Arié Lippo avait été interpellé par la police car il priait silencieusement sur le Mont du Temple, nom donné à l'esplanade des Mosquées par les juifs qui considèrent cette vaste cour comme le lieu le plus sacré du judaïsme, car ayant accueilli les deux temples construits jadis par les Hébreux.  

L'homme avait alors été interdit de visite pour deux semaines par la police israélienne, qui contrôle les entrées de ce site appelé Noble sanctuaire par les musulmans.  

Troisième lieu saint de l'islam, ce site administré par le Waqf, un organisme dépendant de la Jordanie, abrite le Dôme du Rocher et la mosquée al-Aqsa. Il est également un symbole de la cause palestinienne.  

Depuis la prise et l'annexion de Jérusalem-Est par Israël --non reconnue par la communauté internationale--, un accord permet aux juifs d'accéder à certaines heures à l'esplanade, mais pas d'y prier. La prière se concentre plutôt au Mur des Lamentations, en contrebas, ce que remettent toutefois en cause depuis des années des juifs religieux allant prier en cachette sur le site.  

Outré par la décision de la police de l'empêcher de prier sur l'esplanade, le rabbin Lippo, qui reconnaît prier en silence quotidiennement sur place, a interjeté appel.   

Mardi, la juge Bilha Yaalom de la Cour des magistrats de Jérusalem a révoqué la décision de la police.  

« Le plaignant prie en silence dans un coin, sans public autour... Je ne vois pas en quoi il représente un danger pour l'ordre public comme la police l'affirme », déclare la juge dans son verdict, après avoir vu des vidéos de la police.  

« Provocations »   

Des juifs religieux provoquent, à l'occasion, des incidents en entreprenant de prier subrepticement sur l'esplanade après y être montés en simples visiteurs, ce qui crée des tensions avec les fidèles palestiniens musulmans qui craignent qu'Israël ne tente de modifier les règles d'accès à l'esplanade.  

« Il n'y a pas de raison que les juifs ne soient pas autorisés à prier même en silence comme s'ils étaient étrangers à ce lieu saint », s'est félicité l'avocat du rabbin, Me Moché Polsky. Il a salué une décision « qui autorise de facto ce qui se passe depuis un an sur le Mont du Temple », à savoir des groupes de juifs qui s'y rendent prier en silence.  

Contacté par l'AFP, le Waqf s'est, lui, dit outré de la décision.   

« Ces prières sont des provocations et une violation du caractère sacré d'Al-Aqsa », a dénoncé le directeur de la mosquée, cheikh Omar al-Kiswani. « Cette décision n'a aucune légitimité, car nous ne reconnaissons pas les lois israéliennes au sein d'Al-Aqsa », a-t-il encore dit en référence à l'esplanade des Mosquées.  

Le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a fustigé la décision du tribunal, appelant Israël à ne pas imposer un « nouveau fait accompli » sur l'esplanade des Mosquées, et exhortant Washington à « respecter son engagement à maintenir le statu quo » sur les lieux saints de Jérusalem.  

La police israélienne a fait appel de la décision de justice, estimant que M. Lippo avait eu « une conduite impropre dans un lieu public ».   

L'esplanade a été au coeur du déclenchement de la guerre-éclair en mai entre Israël et Hamas palestinien, au pouvoir à Gaza.  

Après des heurts opposant manifestants palestiniens aux forces israéliennes ayant fait des centaines de blessés sur l'esplanade, le Hamas avait lancé des salves de roquettes vers Israël pour « défendre » Jérusalem et l'armée israélienne avait rapidement répliqué, donnant lieu à un nouveau conflit meurtrier entre les deux camps.  

Pour le journaliste et militant nationaliste israélien Arnon Segal, cette décision de justice pourrait être contre-productive.  

« Cette décision mineure va déclencher une violente réaction côté palestinien et dissuader le système judiciaire et l'Etat d'Israël d'autoriser des prières, même silencieuses », a-t-il dit. 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.