Edouard Philippe, un général de division pour Macron

Edouard Philippe, maire du Havre et ancien Premier ministre. (AFP)
Edouard Philippe, maire du Havre et ancien Premier ministre. (AFP)
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Publié le Mardi 05 octobre 2021

Edouard Philippe, un général de division pour Macron

  • Philippe, qui doit créer son propre parti ce samedi au Havre, a plaidé jeudi pour repousser l'âge de départ «à 65, 66 ou 67 ans»
  • «Si Macron repasse, on aura une situation très compliquée» à droite, confirme un proche de Xavier Bertrand

PARIS: Facteur multiplicateur ou diviseur ? En lançant samedi au Havre son propre parti, Edouard Philippe promet d'élargir vers la droite le socle de soutiens à Emmanuel Macron, mais suscite la méfiance au sein de la majorité, qui craint un éparpillement voire une OPA sur la ligne politique.


Maladresse ? Ou "un peu de provoc" calculée, comme l'avance une ministre ? Absent ce week-end de l'université de rentrée de La République en marche à Avignon, l'ancien Premier ministre a en tout cas réussi à susciter autant d'intérêt que d'irritation, en conviant par vidéo les marcheurs à assister à la création de sa boutique politique samedi matin dans son fief normand.


Lui qui avait éteint les soupçons de duplicité en déclarant son soutien "complet" à M. Macron pour 2022 a ainsi alimenté un autre procès: celui de vouloir siphonner la majorité, fort d'une popularité née de sa gestion de la crise sanitaire et intacte 15 mois après son départ de Matignon.


Officiellement, il n'est évidemment pas question de cela. Signe de normalisation - ou volonté de canalisation - La République en marche compte d'ailleurs envoyer une délégation samedi au Havre, "comme on peut le faire avec un parti frère", selon le patron des députés LREM Christophe Castaner.


L'événement, auquel sont attendues entre 500 et 700 personnes selon l'entourage de M. Philippe, "rassemblera ceux qui sont curieux, intéressés. Venir ne veut pas forcément dire adhérer", explique l'eurodéputé Gilles Boyer.


Si quelques sénateurs centristes pourraient être de la fête, ainsi que des représentants du parti Agir, la cible première de cette "nouvelle offre politique" sont les maires de droite modérée et du centre, pour la plupart membres de l'association "La République des maires" pilotée par l'édile d'Angers Christophe Béchu et qui se réunit vendredi après-midi au Havre. Soit un réseau d'élus choyé depuis longtemps par M. Philippe, et qui correspond à un angle mort pour une majorité en quête d'ancrage local et d'élargissement.


Car le parti de M. Philippe doit constituer une piste d'atterrissage, à court ou moyen terme, pour des élus "qui aiment bien Edouard mais qui ne peuvent pas, ou ne souhaitent pas, soutenir Emmanuel Macron au premier tour" de la présidentielle, selon M. Boyer. "Après, ils auront à faire des choix au 2e tour, aux législatives, après les législatives", souligne-t-il encore, espérant ainsi les arrimer à la majorité.


"Si Macron repasse, on aura une situation très compliquée" à droite, confirme un proche de Xavier Bertrand qui pense que "Philippe ramènera" des élus dans son escarcelle en profitant de l'éclatement du paysage.

«Papier canson»
Dans ce contexte, M. Philippe, qui fut le bras droit d'Alain Juppé, "crante ses marqueurs" à droite, dixit son entourage. Sur la dette grimpante, ou encore sur les retraites, quitte à faire un pas de côté avec son action à Matignon, lorsqu'il n'était qu'exécutant du programme de M. Macron. 


Il a ainsi plaidé dans l'hebdomadaire Challenges pour un report jusqu'à 67 ans de l'âge de départ à la retraite - après avoir ferraillé pour un décalage à 64 ans - et avancé l'idée de regrouper les 42 régimes existants dans 3 - après avoir travaillé sur un système unique. 


"Il nous a toujours expliqué qu'il n'y avait pas une feuille de papier à cigarette" entre lui et le président "eh bien, manifestement, c'était du papier canson", raille un député LREM.


"Il n'est pas dans la dissonance pour marquer ses divergences: il veut participer à la définition de la ligne", assure en retour un ami du maire du Havre.


Assis autour de la table de la majorité, M. Philippe devrait logiquement négocier des circonscriptions législatives, même si un ponte du parti présidentiel assure qu'"à aucun moment il n'est rentré dans cette épicerie-là". De là à imaginer que certains députés misent sur M. Philippe, davantage que sur LREM, pour obtenir une investiture et peser dans une future coalition...


Pour l'heure, la force d'attraction de M. Philippe se limiterait à "une quinzaine de députés", selon un parlementaire. "Les Marcheurs, eux, ce qu'ils aiment, c'est Emmanuel Macron", se rassure une autre. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.