LR passe à l'offensive contre Zemmour, Abad prêt à débattre

Le président des députés LR, Damien Abad, prend la parole lors de la journée parlementaire des députés républicains, à Nîmes, dans le sud de la France, le 9 septembre 2021 (Photo, AFP)
Le président des députés LR, Damien Abad, prend la parole lors de la journée parlementaire des députés républicains, à Nîmes, dans le sud de la France, le 9 septembre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 29 septembre 2021

LR passe à l'offensive contre Zemmour, Abad prêt à débattre

Le président des députés LR, Damien Abad, prend la parole lors de la journée parlementaire des députés républicains, à Nîmes, dans le sud de la France, le 9 septembre 2021 (Photo, AFP)
  • «J'entends ici ou là qu'Eric Zemmour aurait des convictions en partage avec la droite républicaine. Je l'invite à s'y confronter en débattant ensemble», a proposé le président des députés LR
  • «Je n'accepte pas la stratégie d'Éric Zemmour» qui «accepte de s'allier avec l'extrême droite», a renchéri sur LCI Valérie Pécresse

PARIS: Plusieurs responsables de LR ont haussé le ton mercredi contre Eric Zemmour, promettant une « digue » contre le « candidat » ou « l'allié » de l'extrême droite, Damien Abad proposant même de le démontrer dans un débat avec le polémiste.  

« J'entends ici ou là qu'Eric Zemmour aurait des convictions en partage avec la droite républicaine. Je l'invite à s'y confronter en débattant ensemble », a proposé le président des députés LR dans un courrier, au lendemain de la publication d'un sondage Harris Interactive accordant 13 à 14% d'intentions de vote à l'essayiste qui n'est pas encore candidat.   

« Si Eric Zemmour se rêve en tsunami populiste, Les Républicains seront une digue infranchissable. La France n'a rien à voir avec le pétainisme ou l'extrême droite », a souligné M. Abad, pour qui « les Français ont droit à un débat éclairé pour comprendre ce qui différencie la droite républicaine d'Eric Zemmour ».   

Cette proposition, après le débat très suivi qui a opposé Eric Zemmour et le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, a suscité des réactions variées chez LR, le candidat à l'investiture de la droite Philippe Juvin estimant sur LCI qu' « il est normal de débattre, y compris et surtout avec des personnalités avec lesquelles on est pas d’accord ».  

Le député souverainiste Julien Aubert a défendu une « excellente idée » car « en démocratie on doit être capable non pas de diaboliser mais de débattre sur le fond ». « Nous pourrions faire semblant de l'éviter mais quoiqu'il arrive le débat aura lieu », a abondé la sénatrice Valérie Boyer.  

Mais pour le trésorier de LR Daniel Fasquelle, proche de Michel Barnier, « nous n'avons pas à débattre avec Éric Zemmour, pas plus que nous avions à débattre avec Jean-Marie Le Pen » car il faut « clairement dresser une digue ».  

Autre candidat à l'investiture de la droite, Eric Ciotti a estimé dans Les Echos que de manière générale « la confrontation, l'ostracisation, est une erreur. Ça irrite une partie de notre électorat », et il vaut mieux « laisser passer la tempête » plutôt que « sortir en plein vent et prendre des arbres sur la tête ».  

« Permettre à Eric Zemmmour de débattre avec Damien Abad, qui est un président de groupe politique (...) c’est lui donner une forme de légitimité », a affirmé à la presse le sénateur PS Patrick Kanner en regrettant que cela puisse « faire de la pub » au polémiste.  

Dans la matinée le président LR du Sénat Gérard Larcher avait parlé sur France Inter de « différences fondamentales » avec Eric Zemmour dont il « ne partage rien des idées et, entre guillemets, des valeurs »: que ce soit ses déclarations sur Pétain et les juifs, la « confusion entre l'Islam et l'islamisme » ou son « positionnement » sur les femmes en politique (« j'ai l'impression d'entendre Radio-Kaboul »).  

Selon lui, « Éric Zemmour est le candidat de l'extrême droite ».  

« Je n'accepte pas la stratégie d'Éric Zemmour » qui « accepte de s'allier avec l'extrême droite », a renchéri sur LCI Valérie Pécresse, autre candidate pour 2022, selon qui « on ne peut pas se dire gaulliste quand on veut faire une alliance avec des gens qui ont essayé d'assassiner le général de Gaulle ».  

Depuis quelques jours, LR cherche la parade face au polémiste Eric Zemmour, qui se pose en seul héritier de la droite avec un discours radical sur l'immigration et la souveraineté qui pourrait séduire une partie de l'électorat. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.