LA HAYE: Les audiences en appel ont commencé lundi devant le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban (TSL) suite au verdict du procès sur la mort dans un attentat en 2005 de l'ancien Premier ministre libanais Hariri.
L'accusation a déclaré que les juges avaient commis des erreurs « fondamentales » en ne tenant pas compte des preuves circonstancielles lorsqu'ils ont acquitté Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi, deux membres présumés du Hezbollah.
Rafic Hariri, qui fut le Premier ministre libanais jusqu'à sa démission en octobre 2004, a été tué en février 2005, lorsqu'un kamikaze a fait sauter une camionnette remplie d'explosifs au passage de son convoi blindé à Beyrouth, tuant 21 autres personnes et faisant 226 blessés.
Le tribunal a condamné à la perpétuité le 18 août 2020 par contumace un membre présumé du Hezbollah pro-iranien, Salim Ayyash, notamment pour « homicide intentionnel ».
Il n'y avait cependant pas assez de preuves pour condamner les autres accusés, Assad Sabra, Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi, ont déclaré les magistrats. L'accusation a fait appel des acquittements des deux derniers.
« L'accusation se sent obligée d'interjeter appel en raison des erreurs que nous avons décrites et qui sont fondamentales pour la détermination de la culpabilité ou de l'innocence », a déclaré lundi lors de l'audience Norman Farrel, procureur du TSL.
« Et enfin, nous ne devons pas oublier que ce tribunal a condamné Salim Ayyash et il est en fuite. Il est un fugitif et il devrait être traduit en justice », a-t-il ajouté.
Le TSL, qui siège dans la banlieue de La Haye, aux Pays-Bas, a été mis en place après une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.
Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a refusé de remettre tout suspect et de reconnaître le tribunal, qui a émis un mandat d'arrêt international contre M. Ayyash.
Le tribunal a déclaré en avril que M. Ayyash ne pouvait pas faire appel du verdict tant qu'il ne s'était pas rendu.
Le TSL a déclaré en juin qu'il était menacé de disparition faute de financement et devrait fermer ses portes à l'issue de ce procès en appel. Un autre procès contre Salim Ayyash pour une série d'attaques contre plusieurs hommes politiques a été annulé, faute de liquidités.