Des lettres redonnent espoir aux élèves de Syrie

Lancée en 2016, l’initiative Letters of Hope («Lettres d'espoir») cherche à contredire les allégations du régime du président syrien Bachar al-Assad selon lesquelles la communauté internationale aurait abandonné le peuple syrien. (Photo Arab News)
Lancée en 2016, l’initiative Letters of Hope («Lettres d'espoir») cherche à contredire les allégations du régime du président syrien Bachar al-Assad selon lesquelles la communauté internationale aurait abandonné le peuple syrien. (Photo Arab News)
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Publié le Mercredi 29 septembre 2021

Des lettres redonnent espoir aux élèves de Syrie

  • Les enfants subissent de plein fouet les affres de la guerre. Les observateurs onusiens affirment que le régime cible les civils de manière aléatoire
  • La campagne Letters of Hope cherche à contredire les allégations du régime de Bachar al-Assad selon lesquelles la communauté internationale aurait abandonné le peuple syrien

WASHINGTON, D.C.: «Gardez espoir, ne perdez pas courage; quelque part dans le monde, on vous aime»: ce sont les mots que des écoliers américains ont écrits à la main sur du papier coloré. Ils les ont envoyés aux garçons et aux filles qui vivent si loin d’eux, à des milliers de kilomètres, dans les régions de Syrie assiégées par les rebelles.

L'espoir semble s'estomper en Syrie. Toutefois, des messages de solidarité et de réconfort y ont été acheminés grâce à un groupe de militants dévoués des États-Unis et à leurs partenaires humanitaires qui habitent la Syrie.

La Syrian Emergency Task Force («Groupe de travail sur les situations d'urgence en Syrie») est une ONG américaine créée en 2011. Elle fait le lien entre les États-Unis et les communautés de Syrie grâce à l'assistance humanitaire vitale qu'elle apporte aux enfants défavorisés de ce pays.

Lancée en 2016, l’initiative Letters of HopeLettres d'espoir») cherche à contredire les allégations du régime du président syrien Bachar al-Assad et de ses défenseurs internationaux selon lesquelles la communauté internationale aurait abandonné le peuple syrien. 

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Une photo de famille à la main, un garçon se tient à côté des décombres, conséquence des bombardements menés par les forces gouvernementales de Syrie sur la ville de Balshun, dans la région de Jabal al-Zawiya, située au sud de la région d'Idlib, contrôlée par les rebelles. (AFP)

Cette initiative a pour objectif de recueillir des lettres de solidarité écrites par des jeunes du monde entier et de les envoyer directement aux réfugiés syriens pour leur apporter du réconfort et leur faire savoir qu'ils ne sont pas abandonnés.

«Participer à la campagne Letters of Hope est bien plus qu’un message de solidarité. C'est un véritable engagement», affirme à Arab News Abby Straessle, directrice de développement de la Syrian Emergency Task Force (SETF).

Parmi les enfants qui reçoivent ces lettres, beaucoup sont victimes des frappes du régime. Ces derniers temps, les attaques ont redoublé d’intensité dans le nord-ouest de la Syrie, cette région déjà dévastée par l'offensive russe et iranienne menée au mois de mars de l'année dernière.

Ce sont les enfants qui souffrent le plus dans ce conflit qui remonte à plus de dix ans, époque à laquelle les manifestations contre le gouvernement ont été réprimées avec violence, ce qui a déclenché une guerre civile particulièrement meurtrière.

 

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Un lot de cartes décorées à la main a été récemment envoyé par la classe de maternelle de Holy Souls à Little Rock, Arkansas, aux États-Unis. (Photo Arab News)

Selon la Syrian Civil Defense («Défense civile syrienne»), une ONG connue sous le nom de «Casques blancs», le régime syrien et les avions à réaction russes ont délibérément visé des écoles et privé les enfants d'éducation. De son côté, le gouvernement russe a fermement nié sa responsabilité dans ces frappes aériennes.

La Commission d'enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne, qui relève des Nations unies, affirme dans un rapport publié récemment que des secteurs résidentiels, des marchés et des établissements médicaux sont eux aussi pris pour cibles de manière délibérée et souvent aléatoire.

Il arrive que des enfants syriens soient tués lors d'attaques contre des infrastructures civiles. Au mois de juillet, des obus d'artillerie guidés de type Krasnopol et de fabrication russe ont percuté un établissement médical dans la campagne sud d'Idlib. Six enfants ont été tués.

Selon l'Unicef, cinq cent douze enfants auraient été tués dans des attaques similaires au cours de l'année dernière, principalement dans le nord-ouest de la Syrie. Par ailleurs, 1,7 million de jeunes vivent dans des conditions précaires dans les zones contrôlées par les rebelles; la plupart d'entre eux ont été déplacés plus d'une fois en raison des offensives successives du régime.

La guerre psychologique semble figurer en bonne place dans l’éventail stratégique de ce régime. Des brochures sont souvent lancées par avion sur les zones tenues par les rebelles pour avertir les habitants: ils doivent partir ou mourir. 

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Un homme qui porte une jeune fille blessée par un bombardement aérien sur un camp de fortune pour Syriens déplacés emprunte les escaliers d'un hôpital de la ville de Maaret Misrin, dans le nord de la province d'Idlib, contrôlée par les rebelles. (AFP)

 «Tout le monde vous a abandonnés», peut-on lire sur l'un de ces tracts qui fait allusion à la communauté internationale. «Ils vous ont laissés à votre sort.»

La campagne Letters of Hope a été initiée dans l’objectif de contester expressément ce message et de rappeler aux enfants syriens qu'on ne les oublie pas.

«Letters of Hope est un moyen de dire aux Syriens que, même si les gouvernements du monde entier ferment les yeux sur leur détresse et même si l'administration américaine prend ses distances par rapport aux atrocités commises en Syrie, le peuple des États-Unis et du monde entier est solidaire des civils qui réclament la liberté dans ce pays ravagé par la guerre», explique Mouaz Moustafa, directeur de la SETF, à Arab News.

Bien entendu, les lettres à elles seules ne peuvent offrir une éducation aux enfants syriens, ni les mettre à l'abri des bombardements, ni calmer leur faim. La SETF a donc mis en place un programme complémentaire dans le nord de la Syrie: Wisdom House, ou «Maison de la sagesse», propose des classes maternelles et un centre pour femmes baptisé «Tomorrow's Dawn» («L'Aube de demain»).

Ce centre propose à plusieurs centaines de femmes une formation professionnelle et des certificats en esthétique, en soins infirmiers, en artisanat et en informatique.

en CHIFFRES

- 13,4 millions de Syriens dépendent de l'aide humanitaire, ce qui correspond au chiffre le plus élevé depuis 2017.

- 4,2 milliards de dollars (1 dollar = 0,86 euro): c’est la somme nécessaire au financement du Syrian Humanitarian Response Plan («Plan de réponse humanitaire pour la Syrie»), dont 27% seulement sont provisionnés.

(Source: Nations unies)

«Vos mots, si beaux et si émouvants, nous réchauffent le cœur et nous donnent de l'espoir.» C’est en ces termes que Moumena, professeure d'anglais et directrice de la Maison de la sagesse, a répondu aux lettres.

«Je suis touchée par ces messages, tout comme les autres enseignants qui s'occupent des enfants. En lisant les lettres envoyées par les enseignants, les élèves et ceux qui se soucient de nous, nous nous sentons protégés. Nous allons certainement sortir vainqueurs de cette épreuve.»

«Ces lettres nous insufflent force, espoir et amour. Les personnes qui nous les envoient ont toutes un cœur d'or, elles sont tendres et loyales. Je tiens à remercier du fond du cœur tous ceux qui nous apportent leur soutien et nous envoient ces mots magnifiques.»

La première lettre que j'ai reçue disait: «“Soyez forts, vous n'êtes pas seuls.” Ces mots sont très précieux pour moi», confie-t-elle à Arab News.

À ce jour, les élèves des écoles syriennes ont reçu plus de deux mille lettres en provenance de dix-sept États américains. Elles ont été rassemblées par les bénévoles de la SETF avant d'être acheminées par la frontière turque vers la partie de la Syrie contrôlée par les rebelles. 

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Aux yeux de beaucoup de gens, le conflit syrien et les personnes prises dans le feu des combats et de la répression paraissent vraiment éloignés. Grâce à la touche personnelle que ces lettres véhiculent, les enfants nés dans des conditions tout à fait différentes parviennent à créer un lien. (Photo Arab News)

Des cartes décorées à la main ont été envoyées récemment par les élèves de la classe de maternelle de Holy Souls à Little Rock, dans l’Arkansas. La Wisdom House y a répondu en publiant une photo de ses salles de classe décorées de lettres et de ses élèves qui brandissent avec fierté une bannière où sont écrits ces mots: «L'Arkansas soutient le peuple syrien.»

Ce geste simple mais puissant rappelle aux enfants syriens qu'ils ne sont pas abandonnés à leur sort.

En effet, aux yeux de beaucoup de gens, le conflit syrien et les personnes prises dans le feu des combats et de la répression paraissent vraiment éloignés. Grâce à la touche personnelle que ces lettres véhiculent, les enfants nés dans des conditions tout à fait différentes parviennent à créer un lien.

«Les écoles ont subi plusieurs déplacements forcés au fil des années et leurs communautés ont été contraintes de quitter leurs maisons à Idlib au début de l’année 2020», explique Natalie Larrison, directrice de Wisdom House, à Arab News.

«En dépit de ces obstacles, la résilience des enseignants et de leurs communautés ainsi que le dévouement exceptionnel des personnes qui soutiennent la Wisdom House ont permis à l'école maternelle et au centre pour femmes de réussir et de prospérer.»

«Nous espérons que les sourires des enfants suffiront à dire aux dirigeants du monde à quel point il est important de les protéger et de leur permettre de vivre dans la liberté et le bonheur.»

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Une jeune fille, blessée lors d'un bombardement aérien sur un camp de fortune pour déplacés syriens, est soignée dans le service d'urgence d'un hôpital de la ville de Maaret Misrin, dans le nord de la province d'Idlib, contrôlée par les rebelles, le 7 septembre 2021. (AFP)

Les journaux internationaux ne s'intéressent plus aux combats ni aux atteintes aux droits de l'homme en Syrie. Selon les analystes, cette indifférence, conjuguée à la passivité du Conseil de sécurité des nations unies, a encouragé le régime syrien à poursuivre ses offensives.

Au début de ce mois, le président russe, Vladimir Poutine, a accueilli Al-Assad dans la station balnéaire de Sotchi, située sur la mer Noire. Le Kremlin espère convaincre les dirigeants du monde d'accueillir à nouveau le président syrien dans le giron international et de le reconnaître en tant que dirigeant légitime de la Syrie, en dépit des crimes de guerre qu'il a commis.

En outre, le gouvernement russe exerce une pression sur les pays européens pour qu'ils déclarent la Syrie «pays sûr». Ainsi, les réfugiés pourraient retourner dans les zones contrôlées par le régime.

L'expérience vécue par les Syriens expulsés par le conflit relate une tout autre histoire. Omar al-Shogre est un conférencier suédois et un militant des droits de l'homme qui a collaboré étroitement avec la Syrian Emergency Task Force. Il a passé des années dans l’une des plus tristement célèbres prisons du régime.

«Ce que les Syriens craignent le plus, bien plus que de mourir sous les bombes, c'est d'être détenus par les services de renseignement», explique-t-il à Arab News.

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Cette initiative a pour objectif de recueillir des lettres de solidarité écrites par des jeunes du monde entier et de les envoyer directement aux réfugiés syriens pour leur apporter du réconfort et leur faire savoir qu'ils ne sont pas abandonnés à leur sort.
(Photos Arab News)

«Cela concerne principalement les tortures physiques, sexuelles et psychologiques que vous subirez tant que vous resterez en vie dans le centre de détention. Les Syriens refusent de retourner en Syrie parce qu'on les attend là-bas. De fait, les services de renseignement les attendent.»

Seul le lobbying incessant de groupes comme la SETF peut faire en sorte de ne pas oublier totalement les enfants qui vivent dans cette partie de la Syrie contrôlée par les rebelles.

«Nous envisageons de continuer à fournir une éducation de qualité à un plus grand nombre de Syriens encore, de sorte que chaque enfant puisse suivre une formation dans une école comme la Wisdom House», affirme Mme Larrison.

«En dépit de l’incertitude qui plane sur l'avenir de la Syrie, nous espérons que le monde comprendra à quel point il est important de protéger les enfants et les communautés formidables de Syrie. Nous y parviendrons en racontant leurs histoires», conclut-elle.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 

Twitter: @OS26


Des enfants parmi les victimes alors que les forces israéliennes intensifient leurs attaques contre le Hezbollah

Des soldats de l'armée libanaise et des badauds se rassemblent autour de la carcasse d'une voiture touchée par une frappe israélienne, qui aurait tué un responsable local du Hamas, à Majd al-Jabal dans la vallée de la Bekaa au Liban, le 17 mai 2024. (AFP)
Des soldats de l'armée libanaise et des badauds se rassemblent autour de la carcasse d'une voiture touchée par une frappe israélienne, qui aurait tué un responsable local du Hamas, à Majd al-Jabal dans la vallée de la Bekaa au Liban, le 17 mai 2024. (AFP)
Des volutes de fumée s'élèvent lors du bombardement israélien du village libanais d'Al-Najjariyeh, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël. (AFP)
Des volutes de fumée s'élèvent lors du bombardement israélien du village libanais d'Al-Najjariyeh, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël. (AFP)
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  • Le Sud-Liban est confronté à une « escalade de la violence », déclare un vétéran de l'armée à Arab News
  • L'ambassade des Etats-Unis se joint aux appels à élire un nouveau président libanais pour « unir la nation »

BEYROUTH : Deux enfants d'une famille de réfugiés syriens ainsi qu’un combattant du Hezbollah ont été tués lors de frappes aériennes israéliennes ayant touché une zone située à plus de 30 km à l'intérieur de la frontière sud du Liban.

Les frappes israéliennes ont ciblé les villages de Najjariyeh et Addousiyeh, tous deux situés au sud de la ville côtière de Saïda, tuant des enfants et un combattant du Hezbollah qui conduisait un camion pick-up au moment de la frappe.

En riposte à ces raids, le Hezbollah a lancé des dizaines de roquettes en direction de la Haute Galilée, la Galilée occidentale, du bassin de la Galilée et du Golan.

Les médias israéliens ont rapporté que 140 roquettes avaient été tirées vers le nord du pays.

CONTEXTE

Le Hezbollah a échangé des tirs transfrontaliers avec les forces israéliennes presque quotidiennement depuis l'attaque du Hamas au sud d'Israël, le 7 octobre,ce qui a déclenché la guerre à Gaza,depuis déjà  huit mois.

Les tensions entre les forces israéliennes et le Hezbollah ont atteint un niveau critique avec des attaques de drones menées en profondeur dans le territoire libanais et le nord d'Israël.

Le général à la retraite Khaled Hamadé de l'armée libanaise a mis en garde contre une « escalade vers des violences plus graves dans le sud du Liban ».

Le Hezbollah insiste pour conditionner un cessez-le-feu dans le sud du Liban à la fin des hostilités dans la bande de Gaza.

Contrairement à la situation dans la bande de Gaza, aucune initiative n'est prise pour arrêter les affrontements entre Israël et le Hezbollah, selon Hamadé.

Dans un communiqué, le Hezbollah a revendiqué avoir visé la base logistique Tsnobar d'Israël dans le Golan avec 50 roquettes Katyusha en réponse à la frappe sur Najjarieh.

Selon les médias israéliens, des salves de roquettes ont visé des bases militaires à Katzrin et des zones au nord du lac de Tibériade.

Deux personnes ont été blessées dans des explosions de roquettes à Karam bin Zamra dans la Haute Galilée, ont ajouté les médias.

Les caméras de surveillance à Najjarieh ont capturé un drone israélien suivant un camion pick-up alors que le conducteur, nommé Hussein Khodor Mehdi, tentait de s’enfuir.

Le premier missile lancé par le drone a raté sa cible, mais un second a frappé le camion, le mettant en feu et tuant son conducteur. Trois passants ont également été blessés.

Le Hezbollah a déclaré que Mehdi, 62 ans, était un « martyr sur la route de Jérusalem ».

La radio de l'armée israélienne a affirmé que la victime était un commandant de haut rang dans l'armée de l'air du Hezbollah et que les chasseurs de l'armée avaient visé des infrastructures du Hezbollah à Najjarieh.

La deuxième frappe aérienne a touché une salle de congrès et une usine de ciment, blessant plusieurs membres d'une famille de réfugiés syriens. Deux enfants, Osama et Hani Al-Khaled, sont décédés des suites de leurs blessures.

Le Hezbollah a revendiqué avoir visé le site militaire d'Al-Raheb avec l'artillerie et les positions israéliennes à Al-Zaoura avec une salve de roquettes Katioucha.

Selon une source sécuritaire, les dernières cibles du Hezbollah comprenaient des ballons de surveillance près de Tibériade et à Adamit en Galilée.

Tôt vendredi, le Hezbollah a attaqué le nouveau quartier général du 411e Bataillon d'Artillerie au Kibboutz Jaatoun, à l'est de Nahariyya, à l’aide de drones en réponse à la mort de deux combattants du Hezbollah, Ali Fawzi Ayoub, 26 ans, et Mohammed Hassan Ali Fares, 34 ans, la veille.

Dans son sermon du vendredi, cheikh Mohammed Yazbek, chef du Conseil de la charia du Hezbollah, a déclaré que le groupe menait « sa guerre féroce dans le nord de la Palestine, pourchassant l'ennemi, aveuglant ses opérations d'espionnage et franchissant les lignes rouges, tout en traquant ses soldats dans leurs cachettes jusqu'à ce que la guerre à Gaza prenne fin ».

L'ambassade des États-Unis au Liban a lancé une mise en garde concernant le conflit à la frontière sud et la vacance présidentielle dans le pays.

L'élection d'un président est cruciale pour garantir la participation du Liban aux discussions régionales et aux futurs accords diplomatiques concernant sa frontière méridionale, a souligné l'ambassade.

Le Liban « a besoin et mérite un président capable d’unir la nation, de donner la priorité au bien-être de ses citoyens et de former une coalition large et inclusive pour restaurer la stabilité politique et mettre en œuvre les réformes économiques nécessaires », a ajouté le communiqué.

Les ambassadeurs d'Égypte, de France, du Qatar, d'Arabie saoudite et des États-Unis au Liban ont publié cette semaine une déclaration mettant en garde contre « la situation critique à laquelle est confronté le peuple libanais et les répercussions difficiles à gérer sur l'économie et la stabilité sociale du Liban en raison du retard pris dans la mise en œuvre des réformes nécessaires ».


Gaza: premiers déchargements de 300 palettes d'aide humanitaire sur la côte, offensive en cours au nord

Des camions d'aides avancent dans la ville de Gaza (Reuters)
Des camions d'aides avancent dans la ville de Gaza (Reuters)
De la fumée s'élève lors d'un bombardement israélien à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 15 mai 2024, dans le cadre du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le mouvement militant du Hamas. (AFP)
De la fumée s'élève lors d'un bombardement israélien à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 15 mai 2024, dans le cadre du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le mouvement militant du Hamas. (AFP)
Des personnes se rassemblent avec des jerrycans pour faire le plein d'eau à partir d'un camion-citerne dans la cour d'une école de l'UNRWA à Jabalia accueillant des Palestiniens déplacés par le conflit en cours dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas. (AFP)
Des personnes se rassemblent avec des jerrycans pour faire le plein d'eau à partir d'un camion-citerne dans la cour d'une école de l'UNRWA à Jabalia accueillant des Palestiniens déplacés par le conflit en cours dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas. (AFP)
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  • Après plusieurs jours de blocage, plus de 300 palettes d'aide humanitaire ont été déchargées pour la première fois sur la jetée provisoire déployée par les Etats-Unis à Gaza
  • Dans la bande de Gaza, Israël a annoncé son intention d'«intensifier» son offensive au sol à Rafah où l'objectif affiché est d'anéantir les derniers bataillons du Hamas

RAFAH, Territoires Palestiniens : Des combats acharnés opposent Israël au Hamas dans la bande de Gaza, où après plusieurs jours de blocage, plus de 300 palettes d'aide humanitaire ont été déchargées pour la première fois sur la jetée provisoire déployée par les Etats-Unis, a indiqué samedi l'armée israélienne.

«Plus de 300 palettes d'aide humanitaire» ont été décharchées, les premières à entrer via la jetée flottante» provisoire américaine arrimée sur la côte de la bande de Gaza, a déclaré l'armée israélienne, dans un communiqué.

De son côté, le Hamas a tenu à souligner samedi, dans un communiqué, «qu'aucune voie d'acheminement de l'aide, y compris la jetée flottante, ne constitue une alternative aux routes sous supervision palestinienne».

Après des jours de blocage des arrivées d'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine, l'armée américaine avait annoncé vendredi l'arrivée «d'environ 500 tonnes (d'aide) dans les prochains jours».

Londres a annoncé pour sa part qu'un chargement d'aide britannique avait été «acheminé avec succès sur le littoral de Gaza (.... ) en même temps que de l'aide des Etats-Unis et des Emirats arabes unis» via le couloir maritime chypriote, alors que la France a déclaré qu'un bâtiment de la Marine en provenance de Chypre, avec à son bord 60 tonnes d'aide, était en cours de déchargement sur le ponton américain.

L'armée israélienne a mené de nouvelles frappes à Rafah qui ont fait deux morts dans le camp de Berbera, dans le centre de Rafah, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Au huitième mois de guerre contre le mouvement islamiste palestinien, l'armée a annoncé vendredi avoir découvert dans la bande de Gaza les corps de trois otages israéliens enlevés lors de l'attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre en Israël et les avoir rapatriés.

Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter avaient été «pris en otage» et «brutalement assassinés» par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova dans le sud d'Israël, a déclaré son porte-parole Daniel Hagari.

En parallèle, l'armée avait annoncé vendredi à l'AFP avoir mené à Jabalia les combats «peut-être les plus acharnés» dans cette zone septentrionale de la bande de Gaza depuis le début de son offensive terrestre sur le territoire palestinien fin octobre.

Six personnes ont été tuées dans leur habitation bombardée dans ce secteur, selon la Défense civile palestinienne.

L'armée israélienne a affirmé avoir terminé son opération dans le quartier de Zeitoun à Gaza-Ville (nord), après une semaine de «raids précis», tuant «plus de 90 terroristes».

Plus de 35.300 Palestiniens, essentiellement des civils, ont été tués depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Par ailleurs, un chef local de la branche armée du Jihad Islamique à Jenine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, a été tué dans une frappe israélienne, a annoncé samedi le mouvement islamiste, confirmant une information de l'armée israélienne et du gouvernement palestinien.

- Appel de 13 pays -

Dans la bande de Gaza, Israël a annoncé son intention d'«intensifier» son offensive au sol à Rafah où l'objectif affiché est d'anéantir les derniers bataillons du Hamas, malgré les craintes de la communauté internationale sur le sort des centaines de milliers de déplacés massés dans cette ville.

Treize pays - Japon, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Australie, Corée du Sud et sept Etats membres de l'UE dont la France - lui ont adressé un appel conjoint à ne pas lancer d'offensive de grande ampleur sur Rafah, qualifiée de «décisive» par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Dans leur appel commun, les 13 pays réclament aussi «des efforts supplémentaires» pour améliorer les flux d'entrée de l'aide international «par tous les points de passage concernés, y compris celui de Rafah».

Premier soutien d'Israël, les Etats-Unis, qui s'opposent également à une offensive d'ampleur à Rafah, ont annoncé la visite dimanche en Israël du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, après une escale samedi en Arabie saoudite.

Depuis le déploiement le 7 mai de l'armée israélienne du côté palestinien du point de passage de Rafah, Israéliens et Egyptiens se renvoient la responsabilité de la paralysie de ce passage crucial pour l'entrée de l'aide, dont les livraisons sont aussi largement entravées aux passages côté israélien de Kerem Shalom et d'Erez.

Dans ce contexte, Washington a annoncé vendredi avoir évacué 17 médecins américains qui étaient bloqués dans le territoire palestinien.

- «Les gens sont terrifiés» -

Depuis qu'Israël a ordonné aux civils de quitter les secteurs est de Rafah le 6 mai en prévision d'une offensive terrestre d'envergure, «640.000 personnes» ont fui la ville, «dont 40.000 le 16 mai», selon le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Sur les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, quelque 1,4 million de personnes, habitants et personnes déplacées par les combats, se trouvaient jusque-là à Rafah, adossée à la frontière fermée avec l'Egypte.

«Les gens sont terrifiés et essaient de s'enfuir» vers le nord et la côte, «c'est très difficile, car il n'y a pas d'itinéraire sûr pour sortir de Rafah et il n'y a certainement pas de destination sûre à Gaza», a décrit Jens Laerke, porte-parole de l'Ocha.

Le conflit a été déclenché le 7 octobre par une attaque des commandos du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée.

A Gaza, 279 soldats israéliens ont péri depuis l'entrée des troupes israéliennes fin octobre sur le territoire, où le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, a pris le pouvoir en 2007.

 

 


Quatre journalistes tués à Gaza, le nombre de morts parmi les professionnels des médias dépasse cent

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
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  • Cent quatre journalistes palestiniens, ainsi que deux journalistes israéliens et trois libanais, auraient été tués depuis le début du conflit
  • Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat

LONDRES: L’Autorité des médias de Gaza a déclaré jeudi que quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, ce qui porte à plus de cent le nombre total de journalistes tués dans le conflit.

Selon l’agence Anadolu, les victimes sont Hail al-Najjar, éditeur vidéo à Al-Aqsa Media Network, Mahmoud Jahjouh, photojournaliste pour le site Palestine Post, Moath Moustafa al-Ghefari, photojournaliste pour le site Kanaan Land et pour la Palestinian Media Foundation, et Amina Mahmoud Hameed, présentatrice de programmes et rédactrice dans plusieurs organes de presse.

Le Bureau de presse de Gaza a indiqué que les quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, mais il n’a pas fourni de détails supplémentaires sur les circonstances de leur mort.

Au total, cent quatre journalistes palestiniens, deux israéliens et trois libanais ont été tués depuis le début du conflit, le 7 octobre.

Ces dernières pertes s’ajoutent au lourd tribut déjà payé par les professionnels des médias. Selon le Comité pour la protection des journalistes, le conflit de Gaza constitue le conflit le plus meurtrier pour les journalistes et les professionnels des médias depuis que l’organisation a commencé à tenir des registres.

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat.

Jeudi, l’Afrique du Sud, qui a porté plainte contre Israël pour génocide devant la Cour internationale de justice, a demandé à cette dernière d’ordonner à Israël de mettre fin à son assaut contre Rafah.

Selon les autorités médicales de Gaza, plus de 35 200 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et plus de 79 200 ont été blessés depuis le début du mois d’octobre, lorsqu’Israël a lancé son offensive, répondant à une attaque du Hamas.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com