À l’ONU, la Syrie accuse ses adversaires de profiter de la pandémie pour «régler des comptes»

​​​​​​​Le ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, prononçant un discours lors de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le 27 septembre 2021, au siège de l’ONU à New York. (Photo, AFP)
​​​​​​​Le ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, prononçant un discours lors de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le 27 septembre 2021, au siège de l’ONU à New York. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 28 septembre 2021

À l’ONU, la Syrie accuse ses adversaires de profiter de la pandémie pour «régler des comptes»

  • Le ministre syrien des Affaires étrangères a assuré que son pays continuerait à lutter pour se débarrasser des «terroristes»
  • Mekdad a également profité de son discours pour dénoncer l’utilisation des armes chimiques

NEW YORK: Le ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, a accusé les adversaires du pays de profiter de la pandémie de coronavirus pour attaquer la Syrie, et a averti les États-Unis, la Turquie et les Forces démocratiques syriennes que le régime de Bachar al-Assad utiliserait «tous les moyens possibles» pour les expulser du pays.

Dans son discours prononcé lundi, dernier jour de l’Assemblée générale des Nations unies, M. Mekdad a souligné que «le monde a connu des circonstances sans précédent, où les hôpitaux ont atteint leur capacité maximale, où des millions de vies ont été perdues et où les économies se sont contractées» à cause de la Covid-19.

Cependant, poursuit-il, «certains ont utilisé la pandémie pour régler des comptes politiques, tandis que d’autres ont égoïstement ignoré les besoins des autres, choisissant de croire qu’ils étaient seuls sur cette Terre».

Le ministre, qui est entré en fonction il y a moins d’un an, a dénoncé les pays qui auraient «profité de la pandémie pour intensifier leurs mesures économiques coercitives unilatérales contre les pays et les personnes qui sont différents d’eux».

Le représentant syrien n’a nommé aucun État explicitement, mais les États-Unis ont instauré un régime de sanctions contre la Syrie et ses dirigeants en raison des crimes commis au cours de la guerre civile brutale qu’a traversée le pays, notamment l’utilisation répétée d’armes chimiques et d’autres violations des droits de l’homme.

M. Mekdad a également assuré que le régime d’Assad poursuivrait la lutte du pays contre les «terroristes» en Syrie, et a affirmé que ceux qui «continuent à soutenir et à investir dans les terroristes seront voués à l’échec».

Tout au long de son discours, il s’est emporté contre les États-Unis, la Turquie et Israël, profitant de l’occasion pour dénoncer l’occupation par Israël du plateau du Golan en Syrie, reconnu comme territoire israélien par l’administration de l’ancien président américain Donald Trump, mais considéré comme syrien par l’ONU.

Il a par ailleurs accusé la Turquie et les États-Unis d’avoir pillé les ressources syriennes et occupé des territoires dans le pays.

«Tout comme nous avons réussi à éliminer les terroristes de la majorité des territoires syriens, nous nous efforcerons de mettre fin à l’occupation avec la même résolution et détermination, en utilisant tous les moyens possibles dans le cadre du droit international», a déclaré M. Mekdad.

Dans une menace à peine voilée contre les Forces démocratiques syriennes soutenues par les États-Unis, une milice dirigée par les kurdes et créée par les États-Unis pour combattre Daech, M. Mekdad a lancé: «Quant aux quelques personnes qui cherchent à faire sécession dans le nord-est de la Syrie, nous les mettons en garde contre le fait de nourrir de telles illusions. En poursuivant de telles fins, ils s’alignent sur ceux qui complotent contre l’unité de la Syrie et seront traités en conséquence.»

Le ministre syrien a également profité de son discours pour s’élever contre l’utilisation des armes chimiques, qu’il a qualifiées de «répréhensibles et totalement inacceptables en toutes circonstances par quiconque, où que ce soit et à tout moment».

En outre, il a expliqué que c’est pour cette raison que la Syrie a signé les conventions multilatérales contre l’utilisation de ces armes et «s’est acquittée de ses obligations en un temps record».

En 2013, une attaque à l’arme chimique attribuée au gouvernement syrien dans la Ghouta à Damas, contrôlée par les rebelles, a tué des centaines de personnes, certaines estimations faisant état d’un bilan de plus de 1 500 morts.

De plus, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a constaté en août dernier que la Syrie ne s’était toujours pas acquittée de toutes les obligations qui lui incombent en vertu des traités sur les armes chimiques, notamment l’obligation de déclarer les armes chimiques que le régime possède encore et où elles sont entreposées.

La Syrie a également ignoré les demandes de l’organe des Nations unies de délivrer un visa pour un chef d’équipe dans son poste de commandement dans le pays, a noté l’OIAC, «ce qui a laissé le poste de commandement avec seulement du personnel de soutien de l’Unops (Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets) pour la deuxième fois cette année».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

Short Url
  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Short Url
  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

Short Url
  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".