NEW YORK: Le ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, a accusé les adversaires du pays de profiter de la pandémie de coronavirus pour attaquer la Syrie, et a averti les États-Unis, la Turquie et les Forces démocratiques syriennes que le régime de Bachar al-Assad utiliserait «tous les moyens possibles» pour les expulser du pays.
Dans son discours prononcé lundi, dernier jour de l’Assemblée générale des Nations unies, M. Mekdad a souligné que «le monde a connu des circonstances sans précédent, où les hôpitaux ont atteint leur capacité maximale, où des millions de vies ont été perdues et où les économies se sont contractées» à cause de la Covid-19.
Cependant, poursuit-il, «certains ont utilisé la pandémie pour régler des comptes politiques, tandis que d’autres ont égoïstement ignoré les besoins des autres, choisissant de croire qu’ils étaient seuls sur cette Terre».
Le ministre, qui est entré en fonction il y a moins d’un an, a dénoncé les pays qui auraient «profité de la pandémie pour intensifier leurs mesures économiques coercitives unilatérales contre les pays et les personnes qui sont différents d’eux».
Le représentant syrien n’a nommé aucun État explicitement, mais les États-Unis ont instauré un régime de sanctions contre la Syrie et ses dirigeants en raison des crimes commis au cours de la guerre civile brutale qu’a traversée le pays, notamment l’utilisation répétée d’armes chimiques et d’autres violations des droits de l’homme.
M. Mekdad a également assuré que le régime d’Assad poursuivrait la lutte du pays contre les «terroristes» en Syrie, et a affirmé que ceux qui «continuent à soutenir et à investir dans les terroristes seront voués à l’échec».
Tout au long de son discours, il s’est emporté contre les États-Unis, la Turquie et Israël, profitant de l’occasion pour dénoncer l’occupation par Israël du plateau du Golan en Syrie, reconnu comme territoire israélien par l’administration de l’ancien président américain Donald Trump, mais considéré comme syrien par l’ONU.
Il a par ailleurs accusé la Turquie et les États-Unis d’avoir pillé les ressources syriennes et occupé des territoires dans le pays.
«Tout comme nous avons réussi à éliminer les terroristes de la majorité des territoires syriens, nous nous efforcerons de mettre fin à l’occupation avec la même résolution et détermination, en utilisant tous les moyens possibles dans le cadre du droit international», a déclaré M. Mekdad.
Dans une menace à peine voilée contre les Forces démocratiques syriennes soutenues par les États-Unis, une milice dirigée par les kurdes et créée par les États-Unis pour combattre Daech, M. Mekdad a lancé: «Quant aux quelques personnes qui cherchent à faire sécession dans le nord-est de la Syrie, nous les mettons en garde contre le fait de nourrir de telles illusions. En poursuivant de telles fins, ils s’alignent sur ceux qui complotent contre l’unité de la Syrie et seront traités en conséquence.»
Le ministre syrien a également profité de son discours pour s’élever contre l’utilisation des armes chimiques, qu’il a qualifiées de «répréhensibles et totalement inacceptables en toutes circonstances par quiconque, où que ce soit et à tout moment».
En outre, il a expliqué que c’est pour cette raison que la Syrie a signé les conventions multilatérales contre l’utilisation de ces armes et «s’est acquittée de ses obligations en un temps record».
En 2013, une attaque à l’arme chimique attribuée au gouvernement syrien dans la Ghouta à Damas, contrôlée par les rebelles, a tué des centaines de personnes, certaines estimations faisant état d’un bilan de plus de 1 500 morts.
De plus, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a constaté en août dernier que la Syrie ne s’était toujours pas acquittée de toutes les obligations qui lui incombent en vertu des traités sur les armes chimiques, notamment l’obligation de déclarer les armes chimiques que le régime possède encore et où elles sont entreposées.
La Syrie a également ignoré les demandes de l’organe des Nations unies de délivrer un visa pour un chef d’équipe dans son poste de commandement dans le pays, a noté l’OIAC, «ce qui a laissé le poste de commandement avec seulement du personnel de soutien de l’Unops (Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets) pour la deuxième fois cette année».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com