Le paysage parlementaire est en train de changer. Les blocs et les partis politiques qui veulent faire face à l’alliance contre nature entre Ennahdha, Qalb Tounès et Al Karama n’ont plus de choix : sauver la face et prospecter tout ce qui peut assurer un équilibre au sein du Parlement, ou bien se contenter de faire de la figuration à l’hémicycle.
Il semblerait que les initiateurs d’un nouveau front parlementaire aient trouvé les candidats idoines pour faire figure d’un partenaire idéal et pour donner l’image d’un bloc pouvant disposer d’une véritable assise politique et parlementaire. Il s’agit d’assurer une assise à la fois quantitative (80 élus) et qualitative. Une double contrainte qui paraît pour le moment à la portée du bloc démocrate (Echaâb et Attayar), du bloc de la Réforme nationale, du bloc National, du bloc de Tahya Tounès, ainsi que de nombre de députés indépendants.
A l’exception d’Attayar, et tout en ne faisant pas appel au bloc du PDL, les catalyseurs du Front en question ont tous choisi lors de la séance du 1er septembre 2020 de voter en faveur du gouvernement Mechichi. Mais la plupart de ses composantes voient aujourd’hui d’un mauvais œil l’alliance entre Ennahdha, Qalb Tounès et Al Karama et espèrent conclure un contrepoids qui ferait de ce front l’aile dure d’une future majorité, allant même jusqu’à déjouer l’intention d’apporter des changements à la composition du gouvernement Mechichi, telle qu’initiée par Ennahdha et Qalb Tounès après avoir accordé à ce dernier leur confiance.