Le président de l’Anavad revient dans cet entretien sur son mouvement et répond assez sereinement à toutes nos questions.
Liberté : Quelle est votre situation vis-à-vis de l’Algérie ? Êtes-vous recherché ? Non ? On vous reproche quelque chose de précis ?
Ferhat Mehenni : D’expérience, je sais que la mise sur pied et l'installation du gouvernement kabyle de dissidence en exil, l’Anavad, constituent aux yeux des autorités algériennes une atteinte caractérisée à la sûreté et l’autorité de l’État, et un coup grave porté à l’intégrité du pays. Chacun de ces chefs d’inculpation constitue à lui seul un motif d'emprisonnement immédiat et justifie l'application de la peine de mort, de leur point de vue. Le point de vue de la dictature, bien évidemment.
Comment expliquez-vous la genèse du MAK, de l'idée de fédération algérienne, plus ou moins partagée d'ailleurs par d'autres courants politiques, à la revendication de l'autodétermination de la Kabylie ?
Je ne connais pas de courant politique crédible se battant pour l’idée d’une fédération algérienne. La régionalisation que réclament certains du bout des lèvres n’est pas une demande de fédéralisme et celui-ci ne signifie nullement la souveraineté de la Kabylie pour laquelle nous nous battons.
L’évolution dans nos actions politiques est dictée par les contingences et les contraintes du terrain, celles-ci nous imposent d’adapter nos modes d'organisations et nos méthodes de travail afin d'ajuster la portée de nos revendications.
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