Le «Belfast» de Kenneth Branagh émeut le festival du film de Toronto

Kenneth Branagh s'adresse aux journalistes lors de la présentation de gala de Belfast au Festival international du film de Toronto à Toronto, le 12 septembre 2021. (Photo, AFP)
Kenneth Branagh s'adresse aux journalistes lors de la présentation de gala de Belfast au Festival international du film de Toronto à Toronto, le 12 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 14 septembre 2021

Le «Belfast» de Kenneth Branagh émeut le festival du film de Toronto

  • Le long-métrage, ovationné par le public de Toronto, est vu par une partie de la critique comme un bon candidat pour les Oscars en mars prochain
  • Le Festival international du film de Toronto a vu cette année le retour des vedettes d'Hollywood pour la première fois depuis deux ans à cause de la pandémie

TORONTO : Au moment où la paix est précaire en Irlande du Nord, Kenneth Branagh signe avec son film "Belfast", qui a fait sensation au festival de Toronto, une lettre d'amour à sa ville natale qu'il a fuie lorsqu'il était enfant.

Inspirée de son histoire personnelle, cette comédie dramatique en noir et blanc, qui sortira en salle en novembre en Amérique du Nord, montre l'éclosion des violences dans la province à la fin des années 1960 à travers le regard de Buddy, un garçon de neuf ans.

C'est à cet âge-là que Kenneth Branagh et sa famille ont déménagé en Angleterre pour échapper aux "Troubles" qui ont ensuite déchiré l'Irlande du Nord et Belfast.

"Une histoire comme celle-ci tente de montrer que même au milieu du chaos et de la violence, cette ville a des qualités incroyables", raconte l'acteur-réalisateur à l'AFP sur le tapis rouge du festival du film de Toronto.

Les habitants de Belfast sont résilients et "ont surmonté un nombre incroyable de défis" et ce n'est pas terminé, a-t-il ajouté.

L'Irlande du Nord a été secouée ces derniers mois par des violences sans précédent depuis plusieurs années après que le Brexit a ébranlé une paix fragile.

Des violences qui font resurgir le spectre des "Troubles" et leurs 3.500 morts, qui ont opposé durant trois décennies sanglantes républicains, principalement des catholiques partisans de la réunification avec l'Irlande, et unionistes protestants, fervents défenseurs de l'appartenance au Royaume-Uni.

Dès la première scène, le spectateur plonge justement dans la violence de l'époque: le film débute dans la rue à l'été 1969 quand des groupes de protestants s'en prennent à des familles catholiques pour les forcer à quitter les rues où les deux groupes vivaient côte à côte.

Les troupes britanniques sont déployées et le père de Buddy est confronté à la difficile décision de déraciner sa famille.

Humour

"La crainte des bombes chaque week-end lorsque vous essayez de rencontrer vos amis en ville... ce genre de choses qui étaient devenues si normales pour nous paraissent folles avec le recul", se souvient l'acteur Jamie Dornan qui a également grandi à Belfast.

"Il y aura toujours des troubles en Irlande du Nord malheureusement", ajoute l'acteur connu notamment pour avoir joué l'un des rôles principaux des aventures érotiques "Cinquante nuances de Grey".

Mais dans "Belfast", la violence est en partie atténuée par le regard de l'enfant (Jude Hill) qui n'a qu'une compréhension partielle de la gravité de la situation. Et le film fait aussi la part belle à de nombreux moments d'humour.

Le long-métrage, ovationné par le public de Toronto et vu par une partie de la critique comme un bon candidat pour les Oscars en mars prochain, est aussi porté par un casting de stars: Jamie Dornan, Judi Dench, Caitriona Balfe mais aussi Ciaran Hinds.

Le Britannique Kenneth Branagh, à la carrière éclectique qui va des adaptations de Shakespeare à "Thor", raconte qu'il réfléchissait à "Belfast" depuis des décennies. Mais c'est finalement le premier confinement en Angleterre qui lui a donné l'occasion de l'écrire.

"Cette menace du virus très dangereux qui nous a tous enfermés, nous a aussi tous rendus très introspectifs je pense", estime-t-il.

Le Festival international du film de Toronto (TIFF), l'un des grands rendez-vous du septième art en Amérique du Nord, a vu cette année le retour des vedettes d'Hollywood pour la première fois depuis deux ans à cause de la pandémie.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).