Le festival du film de Toronto déroule son tapis rouge virtuel

Particularité de cette 45e édition, à l'affiche jusqu'au 20 septembre, une programmation épurée, avec à peine 50 films au menu contre environ 300 habituellement. (Photo AFP).
Particularité de cette 45e édition, à l'affiche jusqu'au 20 septembre, une programmation épurée, avec à peine 50 films au menu contre environ 300 habituellement. (Photo AFP).
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Publié le Jeudi 10 septembre 2020

Le festival du film de Toronto déroule son tapis rouge virtuel

  • Habituellement, un demi-million de cinéphiles accourent au festival pour voir défiler le gratin d'Hollywood sur son tapis rouge
  • Mais les stars brillent par leur absence cette année, en raison de la fermeture des frontières liée à la pandémie

TORONTO : Le Festival international du film de Toronto (TIFF), plus grande fête du 7e art en Amérique du Nord, s'ouvre jeudi dans une formule virtuelle, pandémie oblige, contraignant les grandes stars d'Hollywood à présenter leurs films à distance.

Le festival canadien, qui ne décerne pas de palme ou d'ours comme à Cannes ou à Berlin mais uniquement un prix du public, donne souvent le tempo aux récompenses hivernales à Hollywood. 

Habituellement, un demi-million de cinéphiles accourent au festival pour voir défiler le gratin d'Hollywood sur son tapis rouge. Mais les stars brillent par leur absence cette année, en raison de la fermeture des frontières liée à la pandémie.

Les cinéphiles se trouvant dans la région pourront seulement assister à des séances en "drive-in" depuis leur voiture lors du festival, qui présente aussi des films d'auteur en quête de distributeurs. 

Autre particularité de cette 45e édition, à l'affiche jusqu'au 20 septembre, une programmation épurée, avec à peine 50 films au menu contre environ 300 habituellement.

Les organisateurs ont toutefois prévu des présentations avec Martin Scorsese, Anthony Hopkins, Nicole Kidman et Kate Winslet, qui participeront à des galas et discussions virtuelles.

"Nous voulions toujours faire un festival", "c'est important pour notre public et je pense que nous avons tous besoin d'inspiration et de ce que l'art peut offrir", a indiqué à l'AFP le codirecteur de l'événement Cameron Bailey.

"Et il y a aussi le fait que l'industrie cinématographique doit continuer", a-t-il expliqué.

Projections simultanées

Plusieurs festivals ont été annulés cette année à cause du Covid-19, dont Cannes au printemps et Telluride, dans le sud-ouest des Etats-Unis. 

En ces temps difficiles qui n'épargnent pas l'industrie, Toronto souhaite collaborer avec d'autres festivals, comme la Mostra de Venise, qui doit décerner le Lion d'Or samedi, et celui de New York, pour promouvoir ensemble des films.

Les projections de "Nomadland", l'histoire d'une nomade des temps modernes au Nevada, incarnée par une actrice oscarisée, Frances McDormand, auront lieu "presque simultanément" vendredi à Toronto et Venise, qui seraient normalement en compétition pour décrocher l'avant-première mondiale, selon Cameron Bailey.

"Ca n'était pas vraiment logique d'être en compétition cette année, alors que tant de choses sont en jeu", a-t-il dit.

Seront également dévoilés à Toronto "Ammonite" de Francis Lee avec Kate Winslet, "Concrete Cowboy" de Ricky Staub avec Idris Elba ou "One Night in Miami", pour lequel l'actrice afro-américaine Regina King passe derrière la caméra sur la question raciale.

L'actrice britannique Kate Winslet se verra attribuer le "Tribute Actor Award", pour sa contribution exceptionnelle au 7e art, comme Anthony Hopkins - qui joue dans le film "The Father", projeté au TIFF - et la réalisatrice sino-américaine Chloe Zhao.

Le TIFF s'est avéré être, au fil des ans, un tremplin pour les Oscars en récompensant notamment "La Forme de l'eau" et "Green Book", sacrés Meilleur film de l'année à Hollywood.

Cette année, le festival s'ouvre avec le dernier film de Spike Lee, une adaptation de l'oeuvre "American Utopia" de David Byrne, qui aborde le racisme et les violences policières.

Spike Lee "a été un artiste qui s'est fait entendre sur tellement de sujets au fil des ans, ça donne l'impression que cette année, ce qu'il dit depuis des décennies résonne en beaucoup plus de gens", a estimé Cameron Bailey.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).