Le potentiel de la réalité virtuelle exploré au festival de Venise

La VR est désormais présente dans la plupart des grands festivals de cinéma, de Sundance à Cannes, mais l'évolution rapide de ce secteur reste méconnue. (Photo, AFP)
La VR est désormais présente dans la plupart des grands festivals de cinéma, de Sundance à Cannes, mais l'évolution rapide de ce secteur reste méconnue. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 12 septembre 2021

Le potentiel de la réalité virtuelle exploré au festival de Venise

  • «La réalité virtuelle est une rencontre entre théâtre immersif et technologie. Elle a un énorme potentiel qui dépasse l'imagination sur ce que les gens peuvent vivre dans l'espace et dans l'art»
  • Le nouveau média a été illustré avec Facebook, qui détient le fabriquant de casques Oculus, ayant dévoilé «Horizon Workrooms», un projet permettant aux gens de travailler ensemble de manière virtuelle

VENISE: "Pouvez-vous distinguer ce qui est réel de ce qui ne l'est pas?" demande Tilda Swinton alors que la pièce se désintègre en millions de pixels.


L'actrice britannique s'est elle aussi convertie au monde de la réalité virtuelle, mis en avant au 78e Festival du film de Venise, et en passe de devenir un média au potentiel à la fois incroyable et déconcertant.


Elle est la narratrice de "Goliath", sur la trajectoire d'un homme qui sombre dans la schizophrénie, illustrée par des effets spéciaux et des expériences interactives qui montrent sa perte de contact progressive avec la réalité.


Ce film, présenté dans la section VR (pour Réalité Virtuelle) du festival de Venise, ne représente que l'une des nombreuses expériences offertes à ceux qui sont prêts à se couvrir le visage d'un masque/casque dans l'espace exigu d'une cabine.


"Conteneur" représente une expérience particulièrement surprenante: dans un premier moment, le conteneur se remplit d'eau alors qu'une femme essaye désespérément d'échapper à la noyade, puis il devient soudainement un salon de massage où un homme essaye de contraindre une femme à des rapports sexuels, et enfin un atelier textile...

Mostra de Venise: les vainqueurs des principaux prix

Voici les vainqueurs des principaux prix décernés samedi soir lors de la cérémonie de clôture de la 78ème édition du festival de Venise.

Lion d'or du meilleur film : "L'événement" d'Audrey Diwan (France)

Lion d'argent - Grand Prix du Jury : "La main de Dieu" de Paolo Sorrentino (Italie)

Lion d'argent - Prix de la meilleure réalisation : "La part du chien" de Jane Campion (Nouvelle-Zélande)

Prix d'interprétation féminine : Penélope Cruz pour son rôle dans "Madres paralelas" de Pedro Almodovar (Espagne)

Prix d'interprétation masculine : John Arcilla pour son rôle dans "On the Job: The Missing 8" d'Erik Matti (Philippines)

Prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir masculin ou féminin : Filippo Scotti pour son rôle dans "La main de Dieu" de Paolo Sorrentino (Italie)

Prix spécial du jury: "Il Buco" de Michelangelo Frammartino (Italie) 

Prix du meilleur scénario : Maggie Gyllenhaal pour "The lost daughter" (Etats-Unis)

Le "spectateur" est immergé dans l'image, à quelques centimètres des personnages, à tel point que la sensation de réalité est viscérale et provoque quasiment une sensation de malaise.


"La réalité virtuelle est une rencontre entre théâtre immersif et technologie. Elle a un énorme potentiel qui dépasse l'imagination sur ce que les gens peuvent vivre dans l'espace et dans l'art", a expliqué à l'AFP May Abdalla, l'une des créatrices de "Goliath".


"La réalité virtuelle ne convient pas à tous les projets. Il faut trouver l'expérience adéquate", ajoute-t-elle.

«Ca va cartonner»
La VR est désormais présente dans la plupart des grands festivals de cinéma, de Sundance à Cannes, mais l'évolution rapide de ce secteur reste méconnue. 


"La technologie a atteint un stade où les créateurs ne sont plus obnubilés par l'aspect technologique (...) et où la réalité virtuelle est devenue une forme d'art à part entière", estime Michel Reilhac.


A Venise, on peut voir des films à 360 degrés où le spectateur peut regarder autour de lui mais sans interagir avec les objets, mais aussi profiter d'autres expériences où il devient un avatar complètement immergé dans un monde interactif.


"Votre cerveau est trompé et on ne peut pas l'en empêcher. Quand vous êtes debout au bord d'une falaise, impossible de ne pas avoir une sensation de vertige", décrit une autre responsable de Venezia VR, Liz Rosenthal. 


Les potentialités de ce secteur restent à explorer. "Vous découvrez les possibilités en travaillant avec les outils", résume May Badalla.


"Avec un film, il y a déjà un rapport sophistiqué avec le public. Ils comprennent le vocabulaire du cinéma. Mais avec la réalité virtuelle, c'est souvent leur première fois. Il faut prendre cela en compte. C'est une collaboration".


Depuis des années, la VR est censée toucher le grand public, mais sans jamais vraiment y parvenir, notamment en raison du coût des équipements. C'est seulement à partir du milieu des années 2010 que nombre de groupes comme Google, Apple et Amazon ont commencé à investir dans ce secteur.


Selon Michel Reilhac, la pandémie a toutefois accéléré la tendance, avec la possibilité d'organiser des rencontres virtuelles pour participer à des jeux par exemple. 


Le potentiel de ce nouveau média a été illustré le mois dernier quand Facebook, qui détient le fabriquant de casques Oculus, a dévoilé "Horizon Workrooms", un projet permettant aux gens de travailler ensemble de manière virtuelle. 


"Encore deux ou trois ans et nous verrons où nous en sommes, mais je parie que ça va cartonner", conclut-il.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.
 


Sommet de la culture d'Abou Dhabi : La culture au cœur de la gouvernance mondiale

L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale. (Arab News)
L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale. (Arab News)
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  • Des dirigeants du monde entier ont discuté de la manière dont la culture peut transformer les défis mondiaux lors de la septième édition du Sommet de la culture d'Abou Dhabi
  • Le sommet, qui s'est ouvert dimanche au cœur du quartier culturel d'Abou Dhabi, au Manarat Al-Saadiyat, accueille une série de panels et de discussions sur le thème « La culture pour l'humanité et au-delà »

ABU DHABI: Des dirigeants du monde entier ont discuté de la manière dont la culture peut transformer les défis mondiaux lors de la septième édition du Sommet de la culture d'Abou Dhabi.

Le sommet, qui s'est ouvert dimanche au cœur du quartier culturel d'Abou Dhabi, au Manarat Al-Saadiyat, accueille une série de panels et de discussions sur le thème « La culture pour l'humanité et au-delà ».

L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale.

L'ancienne première ministre slovaque, Iveta Radicova, a donné le ton lors du panel « Bridging the Cultural Gap : The Role of Culture in Shaping Global Governance » (combler le fossé culturel : le rôle de la culture dans la gouvernance mondiale) en déclarant : « Il y a 400 ans, la planète comptait 800 millions d'habitants. Aujourd'hui, ils sont 8 milliards, répartis en 195 États et 6 000 groupes communautaires différents, tous ayant leurs propres langues et cultures ».

abu dhabi
Le panel a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale (Photo AN).

L'ancienne Première ministre néo-zélandaise Jenny Shipley a souligné l'importance d'un leadership inclusif, partageant le modèle réussi de son pays d'intégration du patrimoine culturel maori dans la gouvernance nationale.

Elle a fait remarquer que les dirigeants doivent être "intentionnels" en ce qui concerne la diversité. « Je commence toujours par le "je", a-t-elle expliqué, car si vous n'êtes pas un dirigeant engagé et inclusif, vous n'atteindrez pas la destination de l'équité ».

L'ancien président de l'île Maurice, Cassam Uteem, a illustré le fonctionnement de la diplomatie culturelle dans la pratique, en expliquant comment sa petite nation insulaire a joué un rôle majeur dans la politique culturelle internationale. Il a souligné la participation de l'île Maurice à l'UNESCO, en apportant les perspectives des petits États insulaires en développement dans les discussions mondiales.

Les panélistes ont unanimement reconnu que les institutions internationales traditionnelles sont mal équipées pour gérer le paysage culturel complexe d'aujourd'hui. Ils ont appelé à des approches plus innovantes qui placent la culture au centre de la gouvernance mondiale, plutôt que de la traiter comme une préoccupation périphérique.

"La culture est le miroir de l'existence humaine et le producteur de nouveaux rêves, et sans rêves, nous perdons notre dignité humaine", a déclaré Mme Radicova.

Un thème récurrent a été la nécessité de lutter contre la désinformation et de protéger l'authenticité culturelle à une époque où les magnats de la technologie règnent en maîtres et où l'intelligence artificielle progresse.

"Si l'on veut construire la cohésion sociale et la solidarité dans le monde, il faut se battre pour la vérité, ouvertement, sans hésiter, avec courage et des arguments réellement vérifiés", a conclu Mme Radicova.