Mostra de Venise : la cruelle réalité des usines textiles au Mexique

Le réalisateur vénézuélien Lorenzo Vigas arrive pour la projection du film «La Caja» (La Boîte) présenté en compétition le 6 septembre 2021 lors de la 78e Mostra de Venise au Lido de Venise. (Photo, AFP)
Le réalisateur vénézuélien Lorenzo Vigas arrive pour la projection du film «La Caja» (La Boîte) présenté en compétition le 6 septembre 2021 lors de la 78e Mostra de Venise au Lido de Venise. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 septembre 2021

Mostra de Venise : la cruelle réalité des usines textiles au Mexique

  • «La Caja» aborde à la fois l'exploitation de la main d'œuvre, les disparitions au Mexique, la paternité et les violences contre les femmes
  • A travers les yeux de Hatzin, on découvre l'envers sordide des ces usines installées près de la frontière US qui produisent des vêtements à bas coût en exploitant un personnel malléable

VENISE : Le monde opaque des usines textiles au Mexique est au cœur de "La Caja", un film du Vénézuélien Lorenzo Vigas en compétition à Venise où il avait obtenu le Lion d'or pour son premier film "les amants de Caracas" (2015).

Avec ce film coup de poing, le premier latino-américain à avoir décroché la récompense suprême sur le Lido plonge les spectateurs dans les pas de Hatzin, un adolescent de 13 ans qui traverse la moitié du Mexique pour aller récupérer dans le nord les restes de son père retrouvés dans une fosse commune.

Hatzin est interprété par Hatzín Navarrete, un acteur non professionnel qui porte sur ses épaules avec talent tout le poids de ce film aux dialogues réduits au minimum. Un regard, un geste ou un silence suffisent à communiquer au public les états d'âme de cet enfant perdu dans un monde d'adultes.

Le film, produit entre autres par le cinéaste mexicain Michel Franco, aborde à la fois l'exploitation de la main d'œuvre, les disparitions au Mexique, la paternité et les violences contre les femmes.

"Plus de 20 000 femmes ont disparu dans cette région. Personne ne sait pourquoi", explique le cinéaste, interrogé par l'AFP.

"Je raconte une fiction, mais elle se déroule dans le nord du Mexique, où existent de nombreux ateliers textiles, des usines inhumaines qui sont presque comme des prisons. Dans certaines d'entre elles, les ouvriers ne sortent jamais", dénonce Vigas, qui a tourné dans une dizaine de localités de l'Etat du Chihuahua.

"Nous sommes en guerre avec les Chinois (...) Il ne faut pas les laisser nous voler notre travail", lance l'un des hommes chargés de recruter des ouvriers, dont beaucoup de femmes, pour les envoyer dans les usines où ils restent plantés des heures durant devant des machines à coudre.

A travers les yeux de Hatzin, on découvre l'envers sordide des ces usines installées près de la frontière avec les Etats-Unis qui produisent des vêtements à bas coût en exploitant un personnel malléable dont toute velléité de protection est écrasée sans pitié, par intimidation et si nécessaire par élimination physique.

Vigas a obtenu l'autorisation de tourner dans ces usines, non loin de la tristement célèbre ville frontière de Ciudad Juarez, connue pour son insécurité et son taux de criminalité record.

Avec ce film, Vigas clôt aussi un cycle consacré à la paternité, au poids de la de la figure paternelle et surtout à son absence, un phénomène, souligne-t-il, commun à toute l'Amérique latine.

"Le thème de l'absence du père en Amérique latine m'intéresse depuis toujours. Nous venons d'un continent où il est très courant que les enfants soient élevées par leurs seules mères. Quelles en sont les conséquences?", demande-t-il.

"Ce n'est pas surprenant que les gens tombent amoureux de personnages comme Hugo Chavez, Peron et tant d'autres. Parfois il est nécessaire de remplacer la figure du père", estime-t-il.


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

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  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
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  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com