«Dune» et ses stars sortent des sables à Venise

(De gauche à droite) L'acteur espagnol Javier Bardem, l'actrice américaine Zendaya (habillée par Olivier Rousteing pour Balmain), l'acteur suédois Stellan Skarsgard et l'acteur taïwanais Chang Chen arrivent pour la projection du film «Dune» présenté hors compétition le 3 septembre 2021 lors de la 78e Mostra de Venise au Lido de Venise.(Miguel Medina/AFP)
(De gauche à droite) L'acteur espagnol Javier Bardem, l'actrice américaine Zendaya (habillée par Olivier Rousteing pour Balmain), l'acteur suédois Stellan Skarsgard et l'acteur taïwanais Chang Chen arrivent pour la projection du film «Dune» présenté hors compétition le 3 septembre 2021 lors de la 78e Mostra de Venise au Lido de Venise.(Miguel Medina/AFP)
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Publié le Samedi 04 septembre 2021

«Dune» et ses stars sortent des sables à Venise

  • Signé Denis Villeneuve, ce film de 02H35 qui sort le 15 septembre en France a fait l'évènement sur le Lido
  • Sans révolutionner le genre du space-opéra, mais avec des effets spéciaux dernier cri, il met cette fois un sacré coup de vieux au «Dune» de David Lynch (1984)

VENISE : Le sort semble être brisé : en première mondiale hors compétition à la Mostra de Venise, la nouvelle adaptation au cinéma de «Dune», roman phare de science-fiction mais maudit à l'écran, offre un grand spectacle mêlant stars, action, onirisme et photographie somptueuse.

Signé Denis Villeneuve, ce film de 02H35 qui sort le 15 septembre en France a fait l'évènement sur le Lido, où Timothée Chalamet, Rebecca Ferguson, Javier Bardem ou encore Zendaya sont venus le présenter.

Et les premiers échos sont attendus bien au-delà de la lagune : la série de romans de Frank Herbert est un chef-d'œuvre de la science-fiction aux millions de fans, dont aucune adaptation n'avait jusqu'ici franchement convaincu.

«Quand j'ai lu le livre enfant, j'ai été frappé par la trajectoire de Paul (Atréides, le héros), la façon dont son identité est confrontée à une autre culture, sa relation avec la nature, sa mélancolie...», a déclaré à Venise le réalisateur canadien de «Sicario» et «Premier Contact».

Très en vue à Hollywood, il avait déjà prouvé sa capacité à s'attaquer aux mythes de la SF, avec «Blade Runner 2049» (2017), suite du film de Ridley Scott.

Sans révolutionner le genre du space-opéra, mais avec des effets spéciaux dernier cri, il met cette fois un sacré coup de vieux au «Dune» de David Lynch (1984).

Ce fan de Frank Herbert reprend fidèlement l'intrigue de la première partie du premier livre de cette saga où tribus et potentats s'affrontent, des millénaires après notre ère, pour le contrôle de l'épice, un mélange qui prolonge la vie, offre des pouvoirs prophétiques et permet de voyager dans l'espace.

L'épice est récoltée sur une planète de sable brûlant, infestée de redoutables vers géants, baptisée Arrakis, ou Dune. Avec 165 millions de dollars de budget, le feu d'artifice visuel est explosif, au risque de paraître trop copieux.

- Chalamet chez les Atréides -

Côté acteurs, Timothée Chalamet s'approprie le rôle principal, celui de Paul Atréides, jeune prince destiné à devenir le prophète d'Arrakis, reprenant le flambeau porté par Kyle MacLachlan chez Lynch.

Jouer dans «Dune», était «un honneur unique dans une vie», a déclaré le Franco-américain de 25 ans, dont l'air juvénile et délicat évite au film, ponctué de combats et de scène d'action, un trop-plein de testostérone.

«Le plus grand défi (du tournage) était, de loin, de gérer et de maîtriser la chevelure» de cette jeune étoile de Hollywood, coiffé en bataille, a plaisanté Denis Villeneuve.

Souhaitant échapper aux écueils auxquels ont pu se heurter au XXe siècle le réalisateur de «Mulholland Drive» ou le cinéaste Alejandro Jodorowsky dans leurs tentatives de s'attaquer à Dune, il a ajouté, plus sérieusement, avoir cherché «un équilibre entre les détails qui donnent sa force au livre» et la simplification nécessaire à l'écran.

Dune «met en garde contre le mélange entre politique et religion, les dangers des figures messianiques, l'impact de la colonisation ou les problèmes d'environnement», a souligné Denis Villeneuve, 53 ans. «Malheureusement, le film parlera plus au monde qu'il ne l'aurait fait il y a quarante ans».

Chalamet est accompagné d'Oscar Isaac qui joue son père, le duc Leto, et de Rebecca Ferguson, sa mère, Dame Jessica.

On devine les traits de Charlotte Rampling derrière son voile de Révérende Mère des Bene Gesserit, tandis que le peuple des Fremen compte dans ses rangs l'Espagnol Javier Bardem et la révélation de la série «Euphoria», Zendaya.

Star aux 106 millions d'abonnés sur Instagram, susceptible de faire venir les plus jeunes générations en salle, elle n'apparaît que brièvement à l'écran, donnant rendez-vous pour la suite, espérée par le réalisateur : «ceci n'est qu'un commencement».

Ce premier film s'arrête au moment où Paul Atréides et sa mère, après la débâcle de leur clan, rescapés du massacre de leurs proches, se réfugient en plein désert et tombent sur un groupe de Fremens, qui pourrait changer leur destin.

"Dune": culte sur papier, maudit au cinéma

Chef d’œuvre de la science-fiction, « Dune », dont une nouvelle version est présentée vendredi à Venise, est un roman aussi culte pour ses millions de lecteurs que maudit pour les réalisateurs qui se sont risqués à l'adapter sur grand écran.

- Roman culte -

Des millénaires après notre ère, tribus et potentats s'affrontent pour le contrôle de l'épice, un mélange qui prolonge la vie et offre des pouvoirs prophétiques. Il se récolte sur une planète de sable brûlant, infestée de redoutables vers géants, baptisée Arrakis, ou Dune.

Avec le premier des six volumes du cycle de « Dune », Frank Herbert a posé en 1965 les bases d'un « space opéra » qui deviendra une œuvre majeure de la science-fiction, à l'influence considérable, dans Star Wars notamment.

Paul Atréides, jeune prince qui deviendra le prophète des Fremen, le peuple d'Arrakis, a fait écouler 20 millions d'exemplaires de ce qui reste « le roman de science-fiction le plus vendu et le plus lu » au monde, mais aussi « le plus commenté et le plus étudié, notamment dans le cadre de travaux universitaires », souligne auprès de l'AFP Renaud Guillemin, membre éminent de la communauté des « Duniens » de France (et par ailleurs chercheur au CNRS), qui a participé à la révision de la traduction de ce classique (réédité tome par tome d'ici la fin de l'année) chez Robert Laffont.

Dune est « le prototype même du +livre univers+, avec « a propre cohérence, ses propres références, ses propres fondations », à l'image du Seigneur des Anneaux en fantasy, ajoute-t-il.

Sans compter des « trouvailles qui ont fasciné des générations de lecteurs » comme les vers des sables, le distille, une combinaison qui recueille et recycle la sueur, ou le Bene Gesserit, un ordre de femmes combattantes capable d'influer par la pensée.

Les mordus louent une œuvre visionnaire, anticipant sur des questions allant du réchauffement climatique à la toute-puissance des Gafam, en passant par l'impact des technologies.

- Film maudit -

Tenant à la fois de la tragédie grecque, du mythe biblique et de l'épopée médiévale, « Dune » semble taillé pour le cinéma. Pourtant, il traîne la réputation de « film maudit par excellence », explique à l'AFP Lloyd Chéry, qui réédite son ouvrage de référence « Tout sur Dune », et a fondé le podcast « C'est plus que de la SF ».

Figure de l'underground et auteur de films cultes dans les années 1970, le franco-chilien Alejandro Jodorowsky, s'y est cassé les dents. Le projet auquel le cinéaste se consacre de 1973 à 1977 est colossal. Jodorowsky compte embarquer dans l'aventure Salvador Dali, Alain Delon, Orson Welles, le dessinateur Moebius ou encore les Pink Floyd à la musique.

Faute de moyens à la hauteur, l'échec de ce projet hors du commun est resté dans l'histoire du cinéma, et a fait l'objet d'un documentaire, « Jodorowsky's Dune » (2013).

Après avoir failli être adapté par Ridley Scott, le créateur d'Alien, l'idée de porter Dune à l'écran échoit ensuite à David Lynch. Après sept versions du scénario, le film nécessitera six mois d'un tournage particulièrement pénible, au Mexique. Les décors sont monumentaux, les costumes se comptent par milliers, mais la créativité du cinéaste se trouvera écrasée par la machinerie hollywoodienne.

Le film, avec Kyle MacLachlan, l'une des plus grosses productions de l'époque avec 40 millions de dollars mis sur la table, sera un flop commercial à sa sortie. De ce grand film raté, l'auteur aujourd'hui culte de « Mulholland Drive » gardera le souvenir d'un « cauchemar ».


Des luttes à l'innovation : Comment le calligraphe saoudien Abdulaziz Al-Rashedi a révolutionné l'écriture arabe

3punt 5. (Fourni)
3punt 5. (Fourni)
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  • « Je ressens une lumière sacrée dans les lettres », déclare Abdulaziz Al-Rashedi

DUBAÏ : La première passion du calligraphe saoudien et professeur d'arts Abdulaziz Al-Rashedi a toujours été le stylo. Son intérêt pour l'écriture a commencé à l'école primaire dans les années 1980, dans sa ville natale de Médine.

Al-Rashedi parle de tenir un stylo comme un musicien pourrait parler de son instrument. Aux yeux du calligraphe, l'écriture est un acte artistique, comme une danse, qui possède sa propre magie.

« Ce que j'aimais dans le stylo, c'était la façon dont l'encre en coulait », confie-t-il à Arab News. « Le stylo m'a conduit à mon amour pour la calligraphie arabe. »

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Al-Rashedi parle de la tenue d'un stylo comme un musicien parlerait de la tenue de son instrument. (Fourni)

Cependant, il a dû faire face aux défis posés par l'environnement social conservateur du Royaume dans les années 1980 et 1990.

« Les gens ne considéraient pas l'art comme quelque chose d'important. À cette époque, ils pensaient que l'art ne rapportait pas d'argent. Pour eux, c'était une perte de temps », explique-t-il. « Dans un tel environnement déprimant, je souffrais du manque d'intérêt des gens. Ils disaient que l'écriture me distrairait de mes études. Mais en réalité, cela m'encourageait à étudier. »

Son intérêt pour la calligraphie n'a pas échappé à tout le monde. Le père d'Al-Rashedi, aujourd'hui décédé, l'a toujours soutenu.  

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3punt 2. (Fourni)

« Il croyait en l'écriture et en sa préservation », déclare Al-Rashedi. « Il pensait que je faisais quelque chose d'important de ma vie, même si d'autres pensaient le contraire. Ils comparaient cela à des gribouillages. En réalité, je faisais de l'art tout seul. Aucun de mes amis ne partageait cet intérêt avec moi et il n'y avait aucun institut de calligraphie pour encourager ce talent. La situation était très difficile. »

Mais en 1993, Al-Rashedi a appris qu’il existait en effet un maître calligraphe saoudien vivant à Médine : Ahmad Dia. Ce dernier a gentiment accepté de lui enseigner les bases de la calligraphie arabe. Et, peut-être tout aussi important, il l’a fait dans sa maison, qu'Al-Rashedi compare à une école, un musée et un lieu de rencontre pour calligraphes.

« J'étais jeune, mais il me traitait comme un homme », se souvient l'artiste. « Pour nous, les calligraphes, il était comme un père spirituel, qui a planté en nous une graine de détermination. Il nous a toujours encouragés et ne nous a jamais réprimandés si notre écriture n'était pas parfaite. »

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3punt 4. (Fourni)

Al-Rashedi est resté en contact avec son mentor jusqu'à la mort de Dia en 2022, lors de la pandémie de COVID. « Lorsqu'il est mort, c'est comme si la lumière s'était éteinte », confie-t-il.

Al-Rashedi s'est également formé en recopiant les œuvres d'une autre figure importante : Hashem Al-Baghdadi, le calligraphe et éducateur irakien influent, qui a publié des ouvrages sur les règles de la calligraphie arabe. Al-Rashedi décrit l'époque avant les réseaux sociaux comme une « période véritablement sombre », où il n'y avait aucune opportunité d'organiser des expositions ou de partager son travail avec les autres.

« Les gens ne communiquaient pas entre eux. C’était une période qui manquait (d’opportunités) et même de bons matériaux, comme des stylos et du papier », se souvient-il.

Mais avec l’avènement des réseaux sociaux, notamment Facebook, et l’ouverture de quelques galeries d’art, dont Athr Gallery à Djeddah en 2009, les choses ont considérablement changé. Aujourd’hui, Al-Rashedi peut partager ses œuvres sur Instagram et d’autres plateformes, montrant les compétences qu’il a perfectionnées au cours de trois décennies de pratique.

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Sa fascination pour l'écriture a commencé à l'école primaire, dans les années 80, dans sa ville natale de Madinah. (Fourni)

La calligraphie arabe est une forme d’art respectée à l’échelle internationale, existant depuis des milliers d’années, utilisée dans les textes islamiques et présente sur des monuments à travers le monde. Quel est donc son secret de longévité ?

« Je me demande souvent pourquoi les courbes de la calligraphie arabe fascinent les gens depuis si longtemps, et je pense que cela a inévitablement un lien avec sa sainteté », explique-t-il. « Allah a été une source d’inspiration pour les calligraphes et leur innovation dans l’écriture. Je ressens une lumière sacrée dans les lettres de la calligraphie arabe. »

Mais Al-Rashedi pense également que, pendant de nombreuses années, la calligraphie est restée figée dans une ornière, sans être touchée par l’innovation ou la créativité modernes.

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3punt 6. (Fourni)

« Beaucoup de calligraphes ont littéralement affirmé que la calligraphie arabe avait atteint sa limite et que personne ne pouvait y ajouter quoi que ce soit de nouveau », dit-il. « Une telle idée est incorrecte. »

En effet, Al-Rashedi a inventé sa propre forme de calligraphie arabe, qu’il appelle « 3punt ». (Il explique que le nom fait référence à la taille des lettres, qui sont écrites à l’aide de trois stylos différents.)

« Cela repose sur l’idée de réduire l’épaisseur des lettres. Habituellement, un seul stylo est utilisé en calligraphie arabe. Mais j’ai découvert que l’épaisseur traditionnelle de l’écriture arabe et l’utilisation d’un seul stylo empêchent l’ajout de nouvelles formes d’écriture au système. »

Basée sur un ensemble de règles strictes, la calligraphie 3punt d’Al-Rashedi contient 55 « sous-types d’écriture », explique-t-il. Elle possède une légèreté et une élégance propres, avec des lignes fluides et soigneusement chorégraphiées en écriture arabe fine.

En fin de compte, Al-Rashedi estime que la calligraphie arabe est une question de liens.  

« Si nous regardons l’écriture latine ou chinoise, sur des lettres comme ‘n’, ‘e’ ou ‘r’, elles se composent de parties distinctes. Mais avec la calligraphie arabe, vous pouvez connecter six ou sept lettres d’un seul trait », dit-il. « Sans aucun doute, l’écriture arabe — en tant que forme d’art — est supérieure à d’autres types d’écriture. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Inauguration d'une exposition Christian Dior à Riyad

Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
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  • «Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite
  • L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit

RIYAD: Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du créateur de mode Christian Dior est désormais ouverte au Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année.

«Christian Dior: couturier du rêve», une exposition couvrant plus de 75 ans de créativité et de design, ainsi que les œuvres qu'il a inspirées, est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite.

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«Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite. (Photo fournie)

L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit spécialement conçu pour l'exposition par l'historienne de l'art Florence Muller et la scénographe Nathalie Crinière.

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L'exposition couvre plus de 75 ans de créativité et de design et le travail que Dior a inspiré. (Photo fournie)

Parmi les points forts de l'exposition figurent des hommages à certains des grands classiques de Dior, tels que Miss Dior et J'adore, ainsi qu'un hommage au sac Lady Dior, sous la forme du projet Dior Lady Art.

Faisal Bafarat, directeur général de l'Autorité générale pour le divertissement, a officiellement inauguré l'exposition mercredi. Les billets sont disponibles sur la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.