A Rotterdam, les vaches flottent sur l'eau pour protéger le climat

Une photo prise le 30 août 2021 montre des vaches se nourrissant dans une ferme laitière flottante dans le port de Rotterdam, une future solution possible à la montée des eaux et au changement climatique. (Jean Thys/AFP)
Une photo prise le 30 août 2021 montre des vaches se nourrissant dans une ferme laitière flottante dans le port de Rotterdam, une future solution possible à la montée des eaux et au changement climatique. (Jean Thys/AFP)
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Publié le Vendredi 03 septembre 2021

A Rotterdam, les vaches flottent sur l'eau pour protéger le climat

  • La plateforme de verre et d'acier de trois étages doit représenter «l'avenir de l'élevage» aux Pays-Bas, petit territoire vulnérable à la montée des eaux et densément peuplé, où la terre agricole est devenue une denrée rare
  • La ferme est construite en trois étages: le plancher des vaches en haut, l'étage où le lait est transformé en fromage, yaourt et beurre au milieu, et juste au-dessus de l'eau, la partie où les fromages sont affinés

ROTTERDAM, Pays-Bas Au milieu de grues et de porte-conteneurs dans le port de Rotterdam apparaît une scène surréaliste: un troupeau de vaches rumine paisiblement à quelques mètres au-dessus des eaux à bord d'une ferme flottante, «unique au monde».

La plateforme de verre et d'acier de trois étages doit représenter «l'avenir de l'élevage» aux Pays-Bas, petit territoire vulnérable à la montée des eaux et densément peuplé, où la terre agricole est devenue une denrée rare.

La ferme est construite en trois étages: le plancher des vaches en haut, l'étage où le lait est transformé en fromage, yaourt et beurre au milieu, et juste au-dessus de l'eau, la partie où les fromages sont affinés.

«Le monde est sous pression», déclare Minke van Wingerden, 60 ans, propriétaire avec son époux Peter de ce qu'ils appellent la «première ferme flottante au monde».

«Nous voulons que la ferme soit durable et la plus autosuffisante possible», explique-t-elle auprès de l'AFP.

L'étable et les 40 vaches forment un contraste saisissant avec les énormes navires et la fumée des cheminées dans le plus grand port européen, où l'activité est responsable de 13,5% des émissions de carbone des Pays-Bas.

Avec leur ferme flottante, opérationnelle depuis 2019, Peter et Minke ont voulu «amener la campagne dans la ville», favoriser une prise de conscience chez le consommateur et créer de l'espace agricole.

Les Néerlandais ne sont pas étrangers aux techniques agricoles avancées, le pays étant le deuxième exportateur mondial de produits agricoles après les États-Unis, grâce à l'élevage intensif et une myriade d'immenses serres.

Mais aujourd'hui, le royaume en paie le prix.

- Fumier recyclé -

Les émissions du monde agricole et particulièrement de l'élevage laitier posent un réel problème aux Pays-Bas, l'un des plus gros pollueurs par habitant en Europe. L'émanation des vaches est source de méthane, gaz qui favorise l'effet de serre.

Et avec environ un tiers du territoire sous le niveau de la mer, le pays est particulièrement vulnérable au réchauffement climatique.

Mais Minke van Wingerden pense pouvoir garder les pieds au sec.

«Nous sommes sur l'eau, donc la ferme bouge en fonction des marées, nous montons et descendons de 2 mètres. Donc en cas d'inondation, nous pouvons continuer à produire», observe-t-elle.

Ses vaches rouge et blanche, de la race bovine néerlando-allemande Meuse-Rhin-Yssel (MRY), mangent notamment des restes donnés à la ferme, tels que des raisins de la banque alimentaire, des résidus de céréales d'une brasserie voisine et de l'herbe de terrains de golf et du club de foot local, le Feyenoord Rotterdam.

Leur fumier est transformé en granulés pour jardin et l'urine est assainie pour être recyclée en eau potable pour les vaches, dont l'étable est flanquée de dizaines de panneaux solaires pour produire l'électricité nécessaire pour faire tourner la ferme, tenue par un agriculteur salarié.

La traite des bovins est faite par un robot et les fromages, yaourts, beurres et granulés sont vendus dans un magasin au bord de la route, aux côtés de denrées de producteurs des alentours.

La ferme livre également ses produits à des restaurants en ville avec des camionnettes électriques.

- «Du lait dans les veines» -

«J'ai tout de suite été séduit par le concept», raconte Bram den Braber, en faisant couler du lait cru dans des bouteilles derrière le comptoir de la boutique.

«Ce n'est pas du sang que j'ai dans les veines, c'est du lait», plaisante ce retraité de 67 ans, l'un des 40 bénévoles de l'entreprise.

L'idée de la ferme flottante est aussi de «rendre l'agriculture plus agréable, intéressante et sexy», affirme Minke van Wingerden.

Lorsqu'elle et son mari ont frappé à la porte de la direction du port avec l'idée de construire une ferme sur l'eau, ils ont d'abord été «pris pour des fous».

Mais le pari semble être gagné : la ferme sera rentable à la fin de 2021 grâce à une clientèle qui semble être prête à payer le prix. Un litre de lait coûte 1,80 euro, contre un euro environ en moyenne pour une brique acheté en supermarché.

Le couple de «pionniers» veut construire une ferme flottante de maraîchage à côté de la première et prévoit aussi de s'exporter à l'étranger : un projet est déjà en cours à Singapour.

Leur plancher dandine légèrement sur le mouvement des vagues mais les vaches n'ont pas le mal de mer, assure Minke van Wingerden.

«C'est comme si vous étiez sur un bateau de croisière», dit-elle.


Semaine de l'art à Riyad : Le Centre Al-Mousa réunit des artistes pionniers et émergents

Au cœur de la capitale saoudienne, le centre Al-Mousa s'est transformé en un centre de créativité dynamique, avec plus de 15 galeries présentant un mélange d'expositions individuelles et collectives dans le cadre de la semaine de l'art de Riyad. (AN Photo/Huda Bashatah)
Au cœur de la capitale saoudienne, le centre Al-Mousa s'est transformé en un centre de créativité dynamique, avec plus de 15 galeries présentant un mélange d'expositions individuelles et collectives dans le cadre de la semaine de l'art de Riyad. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • Avec l'ouverture d'un magasin d'encadrement, qui a rapidement prospéré, l'art a commencé à remplacer progressivement les vêtements dans le complexe
  • Si quelques magasins continuent de vendre des costumes et des robes, le centre commercial s'est depuis transformé en un centre culturel animé, abritant aujourd'hui une vingtaine de galeries d'art

RIYAD : Au cœur de la capitale saoudienne, le Centre Al-Mousa s'est transformé en un centre de créativité dynamique, avec plus de 15 galeries présentant un mélange d'expositions individuelles et collectives dans le cadre de la Semaine de l'art de Riyad. Cet événement rassemble des artistes novateurs et des étoiles montantes de la région et d'ailleurs, offrant une plateforme dynamique pour l'expression artistique contemporaine.

Ancien complexe commercial animé dans les années 1980, l'Al-Mousa Center était à l'origine une destination de choix pour les vêtements de mariage - où certains des meilleurs tailleurs de la ville exercent encore leur métier aujourd'hui. Le style architectural désuet du bâtiment confère une ambiance nostalgique à l'espace, évoquant des souvenirs du passé tout en offrant une toile de fond appropriée à l'art contemporain.

Nasser Al-Kharji, qui a fondé Art Connection, l'une des galeries participantes. (AN Photo/Huda Bashatah)
Nasser Al-Kharji, qui a fondé Art Connection, l'une des galeries participantes. (AN Photo/Huda Bashatah)

Avec l'ouverture d'un magasin d'encadrement, qui a rapidement prospéré, l'art a commencé à remplacer progressivement les vêtements dans le complexe. Si quelques magasins continuent de vendre des costumes et des robes, le centre commercial s'est depuis transformé en un centre culturel animé, abritant aujourd'hui une vingtaine de galeries d'art.

"Lorsque j'ai entendu parler de l'Art Week Riyadh, j'ai été très enthousiaste à l'idée d'y participer. Je suis un artiste saoudien de la troisième génération et j'ai 28 ans d'expérience en tant qu'ingénieur en maintenance aéronautique, pilote et pilote instructeur. Aujourd'hui, je suis artiste. Je suis originaire de Riyad, et c'est l'occasion pour nous de célébrer l'art et de mettre en valeur nos talents locaux", a déclaré Nasser Al-Kharji, qui a fondé Art Connection, l'une des galeries participantes.

Art Connection, l'une des galeries participantes (AN Photo/Huda Bashatah)
Art Connection, l'une des galeries participantes (AN Photo/Huda Bashatah)

Le père de M. Al-Kharji a lancé en 1965 une rubrique de bandes dessinées pionnière dans un journal saoudien local - un héritage que M. Al-Kharji honore en encadrant les colonnes bien en vue dans sa galerie, aux côtés de ses propres œuvres et de celles d'autres artistes de la région.

Perchées à l'étage, des galeries comme Ahlam Gallery se sont installées dans leur espace actuel de 360 mètres carrés en 2022, offrant une plateforme dynamique pour les artistes émergents et établis. Fondée par le Dr. Ahlam Al-Shedoukhy, un médecin à la retraite qui s'est tourné vers l'art comme source de guérison, la galerie est aujourd'hui l'un des plus grands espaces du complexe.

Parmi les autres galeries participantes figurent Abdullah Hammas Studio, Errm Art Gallery, Marsami Gallery et Alestudio, chacune contribuant à la riche diversité de la scène artistique en plein essor de Riyad.

Alors que la plupart des conférences organisées dans le cadre de la Semaine de l'art de Riyad se déroulent au JAX District à Diriyah, une table ronde spéciale intitulée "La valeur du passé est une mesure de l'avenir" s'est tenue au Centre Al-Mousa lundi. La discussion a porté sur la façon dont le patrimoine des arts visuels de l'Arabie saoudite fait non seulement partie de l'histoire de la nation, mais continue également à servir de source d'inspiration, façonnant l'avenir de l'art dans le Royaume.

La première Semaine de l'art de Riyad, organisée par la Commission des arts visuels, se déroulera du 6 au 13 avril, activant les galeries et les espaces créatifs de la ville. Ancré dans le quartier JAX de Diriyah, le programme de la semaine comprend une série d'expositions, de conférences et d'événements organisés qui soulignent la diversité et le dynamisme de la scène des arts visuels du Royaume, en pleine évolution. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


La créativité saoudienne est mise en lumière par l'exposition collective du studio Shashai

Le Salon annuel du Studio Shashai présente une tapisserie de perspectives et d'œuvres d'art. (AN Photo/Huda Bashatah)
Le Salon annuel du Studio Shashai présente une tapisserie de perspectives et d'œuvres d'art. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • La Semaine de l'art de Riyad fait de la capitale du Royaume une destination culturelle mondiale.
  • Princesse Al-Johara Saud Al-Saud : Cette œuvre reflète la façon dont les femmes ont nourri les familles et les communautés tout en assumant des rôles sociétaux souvent négligés.

RIYAD : L'exposition collective de la Semaine de l'art de Riyad, dans le district de JAX, rassemble un éventail d'artistes pour célébrer le patrimoine, susciter des conversations et mettre en valeur la richesse de la créativité saoudienne. L'exposition est visible jusqu'au 13 avril.

Le salon annuel du Shashai Studio présente une tapisserie étonnante de perspectives et d'œuvres d'art pour mettre à l'honneur les artistes individuels et la communauté artistique sous un même toit.

Cette explosion visuelle incarne l'esprit d'expérimentation et encourage les conversations autour de l'identité, de la culture et de la manière dont tradition et modernité interagissent.   

Les visiteurs peuvent découvrir les récits cachés derrière chaque œuvre d'art.   

Parmi les œuvres les plus remarquables, celle de la princesse Al-Johara Saud Al-Saud, intitulée « La lune », symbolise la force et la présence durables des femmes à travers l'histoire.

« Cette œuvre illustre le rôle des femmes dans la nutrition et l'entretien des familles et des communautés, tout en soulignant les responsabilités sociales souvent négligées », a-t-elle déclaré au journal Arab News.

Utilisant la laine de mouton naturelle comme support, l'œuvre met en lumière les compétences ancestrales des femmes en matière de tissage et de construction de maisons.

« Les femmes ont toujours été l'épine dorsale de notre société, soutenant les familles, les cultures et les traditions », a expliqué la princesse Al-Johara. Cet hommage aux femmes nous rappelle que leur rôle est multiple : de gardiennes à créatrices, leur contribution est inestimable.

Mona Bashatah, dont les œuvres explorent l'artisanat ancien de la péninsule arabique, a parlé de son récent projet représentant un pêcheur, un personnage symbolisant les traditions de la vie côtière profondément enracinées.

« Mon art s'inspire de la riche histoire de notre région et se concentre sur les récits qui doivent être partagés avec les nouvelles générations », a-t-elle expliqué. Ses œuvres ne se contentent pas d'être impressionnantes sur le plan visuel, elles servent aussi de support à la narration, reliant le passé au présent.

« J'ai choisi de m'inspirer du papier d'écorce de mûrier d'Asie de l'Est, créant ainsi un lien entre les routes commerciales historiques qui ont lié nos ancêtres à des terres lointaines et étendues », a-t-elle ajouté.

Ses esquisses entremêlent des thèmes liés à la pollution de l'environnement et à l'identité culturelle. Les illustrations racontent l'histoire de bergers et de marins qui ont joué un rôle vital dans les échanges entre l'Orient et l'Occident.

Elles représentent des souvenirs que les générations modernes peuvent oublier, faisant de son travail une célébration du patrimoine et un appel à la prise de conscience.   

L'artiste a également incorporé des textes du poète Khalil Gibran, fusionnant ainsi la littérature et l'art pour renforcer l'impact émotionnel de ses œuvres. « Mon intention est d'évoquer un sentiment d'appartenance et de fierté à l'égard de notre histoire », a déclaré Mme Bashatah.

Rashed Al-Shashai, fondateur et conservateur du studio, a évoqué la signification de l'exposition et l'importance de présenter des artistes émergents et établis au sein de la communauté artistique saoudienne, lors d'un entretien avec Arab News.

« Nous avons cultivé un environnement de dialogue culturel et artistique au Shashai Studio. Cette exposition présente différents artistes, chacun avec ses propres techniques et récits », a-t-il déclaré.

« Cette exposition marque l'aboutissement d'une année d'expérimentation et de collaboration.

Les visiteurs ont pu découvrir des œuvres d'artistes de renom tels que le calligraphe arabe Mazin Andijani et l'artiste contemporaine innovante Fatima Al-Attas.

La première édition de l'Art Week Riyadh célèbre la scène artistique dynamique de l'Arabie saoudite et rassemble les principales galeries locales et internationales, ainsi que les institutions culturelles et les entités artistiques, autour du thème général « At The Edge » (À la limite).

Cet événement d'une semaine favorise l'échange, le dialogue et la collaboration, et invite les amateurs d'art à explorer les thèmes des seuils, de la liminalité et des transitions dans l'art et la culture.

Le programme comprend des expositions dans des galeries, des expositions rares de collections privées, ainsi que des conférences, des ateliers et des spectacles.   

Organisée par la Commission des arts visuels du ministère de la Culture, la Semaine de l'art de Riyad est une plateforme non commerciale conçue pour nourrir, célébrer et positionner Riyad en tant que destination culturelle mondiale.

S'inspirant du passé et du présent comme points de départ, elle réimagine un écosystème artistique mondial interconnecté qui contribue à l'économie créative du Royaume tout en inspirant la préservation de la collection d'art et du mécénat.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Cinq gazelles des sables arabes ont vu le jour dans l'oasis de Buraidah

Le NCW a annoncé la naissance de cinq gazelles des sables d'Arabie, une espèce menacée, dans l'oasis de Buraidah. (SPA)
Le NCW a annoncé la naissance de cinq gazelles des sables d'Arabie, une espèce menacée, dans l'oasis de Buraidah. (SPA)
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  • Le Centre national pour la faune a annoncé la naissance de cinq gazelles des sables arabes, une espèce menacée, dans l'oasis de Buraidah,
  • Le centre poursuit la mise en œuvre de ses plans stratégiques visant à préserver la faune et la flore sauvages.


RIYAD : Le Centre national pour la faune a annoncé la naissance de cinq gazelles des sables arabes, une espèce menacée, dans l'oasis de Buraidah, dans le cadre de ses programmes d'élevage et de réinstallation.

Cette réalisation environnementale reflète les efforts nationaux visant à réimplanter la faune, à rétablir l'équilibre écologique dans le Royaume et à renforcer la durabilité de ses ressources naturelles, a rapporté mardi l'agence de presse saoudienne.

Le centre poursuit la mise en œuvre de ses plans stratégiques visant à préserver la faune et la flore sauvages et à enrichir la biodiversité dans le Royaume, conformément à l'Initiative verte saoudienne, à la Stratégie nationale pour l'environnement et à la Vision 2030.