La Turquie et l’Irak se rapprochent grâce à un contrat d'achat d'armes

L’Irak a récemment annoncé sa volonté d’acheter à la Turquie un lot d’armes d’une valeur de plusieurs millions de dollars. (Photo/Agence Anadolu)
L’Irak a récemment annoncé sa volonté d’acheter à la Turquie un lot d’armes d’une valeur de plusieurs millions de dollars. (Photo/Agence Anadolu)
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Publié le Vendredi 03 septembre 2021

La Turquie et l’Irak se rapprochent grâce à un contrat d'achat d'armes

  • La Turquie a récemment commencé à exporter des armes de pointe vers plusieurs pays, tels que la Pologne, les Philippines et l’Azerbaïdjan
  • Le futur accord de défense entre Ankara et Bagdad pourrait s’accompagner d’un lot logistique et de formation, ce qui rapprocherait encore plus les deux pays

ANKARA: Les relations entre la Turquie et l’Irak évoluent grâce à une augmentation des achats militaires entre les deux nations.

L’Irak a récemment annoncé sa volonté d’acheter à la Turquie un lot d’armes d’une valeur de plusieurs millions de dollars (1 dollar = 0,84 euro), comprenant des drones armés, des hélicoptères d’attaque, des systèmes de guerre électronique et des armes de pointe.

Le ministre irakien de la Défense, Jumaa Enad, a annoncé la demande de Bagdad à la Turquie lors d’un discours prononcé sur une chaîne de télévision locale le 30 août, et a ajouté qu’un accord avait été conclu pour l’achat de drones armés TB2 Bayraktar.

Ankara affirme que l’accord n’a pas encore été finalisé et que les négociations sont toujours en cours car la vente des hélicoptères nécessite un permis d’exportation des États-Unis, étant donné qu’ils utilisent des moteurs fabriqués par une coentreprise entre des sociétés américaines et britanniques.

Le lot d’armes devrait renforcer la préparation militaire de l’Irak dans la lutte contre l’État islamique (EI). Il devrait également renforcer les liens politiques entre les deux États, qui connaissent un développement depuis que le Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi, a pris ses fonctions l’année dernière.

«Si l’Irak est instable, la région entière ne parviendra pas à la stabilité. Nous continuerons à soutenir Bagdad dans son parcours à retrouver la stabilité», a souligné le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, lors de la conférence de Bagdad sur la coopération et le partenariat, le 28 août.

La Turquie a récemment commencé à exporter des armes de pointe vers plusieurs pays, tels que la Pologne, les Philippines et l’Azerbaïdjan.

Lors du Salon international de l’industrie de la défense 2021 organisé à Istanbul le 19 août, M. Enad a rencontré son homologue turc, Hulusi Akar.

Ismail Demir, président de l’industrie de la défense de Turquie, a lui aussi conclu un accord avec son homologue irakien, Mohammed Saheb al-Daraji, à Istanbul la semaine dernière pour la vente d’articles de défense et l’échange de connaissances techniques.

«Les véhicules aériens sans pilote et les drones armés fabriqués par la Turquie ont été testés à la fois en Turquie et dans d’autres zones de conflit. Qu’il s’agisse de la charge utile qu’ils transportent ou de leur taux de visibilité et de ciblage, les drones ont réalisé de très bonnes performances. Ils ont donné des résultats très efficaces, notamment contre les groupes armés et les organisations terroristes utilisant des méthodes non conventionnelles», a expliqué à Arab News Erol Bural, directeur du Centre de recherche pour la défense contre le terrorisme et la radicalisation, basé à Ankara.

Selon M. Bural, les équipements de défense fabriqués en Turquie se sont aussi révélés capables de surveiller le terrain depuis l’air tout en tirant.

«C’est pour cette raison que l’Iran veut contrôler à la fois ses frontières et ses zones de conflits, ainsi que les zones de conflits potentielles, en utilisant la même méthode et le même système», observe-t-il.

«Tous les pays aimeraient posséder des systèmes d’armes aussi sophistiqués dans leur inventaire. Si les pays ne produisent pas ces systèmes eux-mêmes, ils veulent diversifier leurs ressources autant que possible en achetant le même système ou les mêmes équipements à différents pays. Je pense que l’Irak ne veut pas être dépendant d’un seul pays pour diversifier ses systèmes de drones», estime M. Bural.

Les experts ont par ailleurs souligné l’importance d’être un «pays exportateur» dans l’industrie de la défense.

«Le fait que l’Irak dispose de tels systèmes technologiques pour assurer sa propre sécurité intérieure et frontalière contribuera également à la sécurité de la Turquie», a affirmé M. Bural.

Tuna Aygun, spécialiste de l’Irak au sein du groupe de réflexion ORSAM basé à Ankara, partage cet avis.

«Il est important d’accroître la capacité de défense irakienne, notamment pour établir un contrôle fédéral sur les zones grises comme le Sinjar et les frontières», a-t-il déclaré à Arab News.

«La désapprobation commune du référendum d’indépendance du nord de l’Irak en 2017 a aidé Ankara et Bagdad à cultiver des liens étroits. La mesure dans laquelle l’achat de ces nouveaux équipements de défense, notamment des drones armés, sera utilisée contre les menaces terroristes dans la région déterminera les domaines de coopération entre les deux pays.»

De même, M. Aygun a mentionné que le futur accord de défense entre Ankara et Bagdad pourrait s’accompagner d’un lot logistique et de formation, ce qui rapprocherait encore plus les deux pays.

La Turquie est devenue le quatrième producteur mondial de drones, le système d’automatisation des vols et de performance des drones Bayraktar étant le plus avancé au monde dans sa catégorie.

La présence de l’EI et du Parti des travailleurs du Kurdistan sur le sol irakien constitue une source de conflit pour Ankara. L’ambassadeur de Turquie en Irak, Ali Riza Guney, a assuré lundi lors d’un forum à Bagdad que la Turquie continuera à soutenir la souveraineté, la stabilité et la sécurité de l’Irak contre les deux groupes.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".