Musique: Asaf Avidan, la beauté de la morsure

Le chanteur et compositeur israélien Asaf Avidan lors d'une séance photo, le 3 septembre 2020 à Paris. (Joel SAGET / AFP)
Le chanteur et compositeur israélien Asaf Avidan lors d'une séance photo, le 3 septembre 2020 à Paris. (Joel SAGET / AFP)
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Publié le Mercredi 09 septembre 2020

Musique: Asaf Avidan, la beauté de la morsure

  • Asaf Avidan est coutumier du fait: se remettre en selle avec un album après des épisodes chaotiques de sa vie
  • Pour élargir son champ musical, il a ressorti les disques des Fugees ou The Roots, qu'il écoutait plus jeune

PARIS : Il a failli mourir sous les crocs d'un chien-loup et la crise de la quarantaine a ouvert d'autres plaies: Asaf Avidan, à la voix venue d'ailleurs, panse une nouvelle fois ses blessures avec un album magnétique. 

Essoré par le rythme des tournées – « la scène donne de l'énergie mais la routine valise-bus-hôtel-balance est infernale », comme il le résume pour l'AFP - le musicien à la coupe d'iroquois dandy s'était offert une pause d'un an et demi. Pour faire le point sur sa musique et sur son existence. 

Une vie qui a donc failli lui échapper quand un chien-loup - format mastodonte, adopté à l'âge adulte alors qu'il aurait fallu le prendre plus jeune - s'est retourné contre lui pour voir qui était le mâle dominant. 

« Il avait attaqué un chat chez moi, je lui ai enlevé sa proie et, de sang-froid, il a essayé de me tuer. J'ai mis du temps à m'en remettre, entre les docteurs et les physiothérapeutes, j'avais une oreille et une main en lambeaux, entre autres, et mon entourage pensait que je ne pourrais plus jouer », conte-t-il posément, totalement rétabli aujourd'hui. 

L'histoire ne s'arrête pas là. Quelques temps plus tard, une meute de loups – « je ne me doutais pas que ces animaux entreraient autant dans ma vie (rires) » - a causé la mort d'un de ses chevaux dans la propriété de Toscane où il vit quand il n'est pas à Tel-Aviv. 

Des Fugees à Billie Eilish

Evidemment, l'Israëlien en a fait une chanson, « Lost horse », sur son nouvel opus intitulé « Anagnorisis », comme le terme emprunté à Aristote pour désigner le moment où l'on découvre quelque chose sur soi (vendredi chez Play Two). 

Ce morceau n'évoque pas seulement ce « Cheval perdu » mais transcende l'idée de perte, des ruptures amoureuses aux « versions de soi plus jeunes », gommées par l'âge et les désillusions. 

Asaf Avidan est coutumier du fait: se remettre en selle avec un album après des épisodes chaotiques de sa vie, comme la chimiothérapie après un cancer détecté à 21 ans, ou sa parenthèse polyamour, avec deux femmes, refermée dans l'amertume et évoquée dans son précédent album, « The study on falling ». 

Mais cette fois, la remise en question du passage aux 40 ans l'a amené à « tuer » ses « pères » d'inspiration, Leonard Cohen ou Bob Dylan. 

Pour élargir son champ musical, il a ressorti les disques des Fugees ou The Roots, qu'il écoutait plus jeune, et disséqué des productions qui ne sont « pas (sa) tasse de thé » comme chez Billie Eilish ou Kanye West. 

Clip de Wim Wenders

Résultat, « Anagnorisis » est riche et profond. Comme d'habitude, Avidan ne cache pas les modèles auxquels il se frotte, comme Thom Yorke (leader de Radiohead) pour « No words », Nick Cave pour « Wildfire » ou David Bowie pour « Earth Odyssey ». 

Et en parlant de maîtres, il a obtenu une belle signature pour la vidéo du morceau-titre de l'album: le cinéaste Wim Wenders. Le clip fait la part belle à une danseuse-chorégraphe (la réputée Bobbi Jene Smith), qu'on retrouve d'ailleurs avec son compagnon dans le petit film de « Lost horse ».  

Le réalisateur des « Ailes du désir » est un fan d'Avidan. « Je connais tous ses disques, et sa voix me donne la chair de poule à chaque fois. En fait, c'est un tout, c'est sa voix et ses textes, c'est un vrai chanteur-compositeur. Si vous ne connaissez pas cet homme, allez juste vérifier sur YouTube », confiait l'auteur de « Paris, Texas » au Guardian en 2018.

Et Avidan de résumer dans un grand sourire leur collaboration: « C'est un gentleman, très généreux, il a fait comme si c'était naturel de faire ce clip comme je le voulais. » 


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).