À travers son ouvrage, l’auteur met l’accent sur l’aspect spontané du Hirak, comme pour taire des voix qui s’élevaient en accusant le mouvement d’être manipulé, à la solde de parties locales ou étrangères. Mais estime-t-il également que « face à la baïonnette, il n’a pas réussi à éviter la confiscation de sa souveraineté. Il a maintenu, dans la dignité et le pacifisme, la pression, mais n’a pas atteint les objectifs de sa révolution. C’est pourquoi elle est inachevée ».
De l’avant-Hirak aux dernières heures des potentats du système, en passant par les « fausses notes » qui l’ont entachée, la révolution du 22 Février est relatée dans l’ouvrage du juriste de formation et professeur à l’université d’Oran, Abdelhafid Oussoukine, 2019 en Algérie, chronique d’une révolution inachevée, des éditions Enadar. Étouffé pendant des décennies, le sursaut populaire qu’a connu l’Algérie en 2019 est la conséquence de plusieurs décennies, depuis l’indépendance, du despotisme, de la corruption, de l’autoritarisme, du populisme, des inégalités sociales et la liste est encore longue…
« L’idéologie faisait défaut dans la revendication générale. Le soulèvement n’a pas fait partie d’un plan préétabli et bien préparé. C’était un acte spontané, une explosion soudaine de colère refoulée et la frustration accumulée sous des régimes répressifs des décennies durant. La révolution n’était ni islamiste ni nationaliste. »