Procès en appel de Drareni: L'accusé clame son innocence, verdict le 15 septembre

A l’extérieur du tribunal, les manifestants appellent à la libération de Khaled Drareni (Photo, Ryad KRAMDI/AFP).
A l’extérieur du tribunal, les manifestants appellent à la libération de Khaled Drareni (Photo, Ryad KRAMDI/AFP).
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Publié le Mercredi 09 septembre 2020

Procès en appel de Drareni: L'accusé clame son innocence, verdict le 15 septembre

  • « Je suis un journaliste et non un criminel. Le journalisme que je pratique ne menace pas la sécurité du pays mais le protège », plaide Khaled Drareni
  • Khaled Drareni a été condamné le 10 août à trois ans d'emprisonnement pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l'unité nationale »

ALGER : « Je ne suis pas un criminel. Je n'ai fait que mon métier ». Le journaliste algérien Khaled Drareni, condamné à trois ans de prison ferme, a rejeté les accusations portées contre lui lors de son procès en appel mardi à Alger. 

« Je suis un journaliste et non un criminel. Le journalisme que je pratique ne menace pas la sécurité du pays mais le protège », a plaidé, à l'issue de l'audience, Drareni, devenu un symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie et soutenu par une forte mobilisation pour sa libération. 

« La cour rendra sa décision le 15 septembre », a précisé un de ses avocats, Abdelghani Badi, à la fin des plaidoiries, au cours desquelles une trentaine d'avocats ont pris la parole.

« Le procès s'est déroulé dans de bonnes conditions, sans querelles ni tensions. Il a donné l'impression qu'il pourrait conduire à un procès équitable s'il se conclut par une décision équitable », selon Me Badi. 

Khaled Drareni, 40 ans, a été condamné le 10 août à trois ans d'emprisonnement et à une amende de 50.000 dinars (330 €) pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l'unité nationale ». Un verdict d'une sévérité sans précédent qui a surpris et indigné ses confrères.

Comme en première instance, le procureur a réclamé jeudi une peine de quatre ans de prison ferme et une lourde amende à l'encontre du directeur du site d'information Casbah Tribune, qui est le correspondant en Algérie pour la chaîne francophone TV5 Monde et pour Reporters sans frontières (RSF).

En toute indépendance

Khaled Drareni avait été arrêté à Alger le 7 mars alors qu'il couvrait une manifestation du « Hirak », le soulèvement populaire qui a secoué l'Algérie pendant plus d'un an jusqu'à sa suspension il y a quelques mois en raison de la pandémie de nouveau coronavirus.

Le journaliste est aussi accusé d'avoir critiqué sur Facebook le système politique et publié le communiqué d'une coalition de partis politiques en faveur d'une grève générale, selon RSF.

« Depuis le premier jour, je n'ai fait que mon métier de journaliste. Je suis là parce que j'ai couvert le Hirak en toute indépendance », s'est-il défendu lors de l'audience, selon un des rares journalistes autorisés à pénétrer au tribunal.

« On peut revoir toutes mes interventions pour voir s'il y a une atteinte à l'unité nationale. Je relatais les faits », a-t-il assuré.

« Le procès en appel de @khaleddrareni s'est ouvert quasiment sans témoin ! A peine 10 journalistes ont pu entrer dans la salle d'audience contre une centaine aux premières audiences », a déploré RSF dans un tweet.

L'ONG a dénoncé « la volonté manifeste des autorités de limiter la couverture médiatique du très symbolique procès en imposant, sans préavis, de nouvelles restrictions d'accès aux journalistes ». 

Incarcéré depuis le 29 mars au centre pénitentiaire de Koléa près d'Alger, Drareni avait été accueilli à son arrivée au tribunal par une petite foule de sympathisants, journalistes et militants, scandant « Khaled Drareni est un journaliste libre ! ». 

Deux co-inculpés, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche, figures du « Hirak », étaient aussi présents à l'audience. Le procureur a également requis quatre ans de prison ferme contre eux.

Ils avaient écopé chacun de deux ans de prison, dont quatre mois ferme, mais se présentaient libres devant le tribunal, après avoir purgé leur peine.

« Intimider les journalistes »

Depuis sa condamnation, les appels à libérer Khaled Drareni se sont multipliés.

« Le pouvoir algérien a voulu faire un exemple pour intimider tous les journalistes en Algérie » mais « il en a fait un symbole de défense de la liberté de la presse », a commenté le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire.

L'ONU, l'Union européenne et l'Union africaine ont aussi exprimé leur « préoccupation » au sujet de l'affaire Drareni.

Son procès en appel s'est déroulé dans un climat délétère de répression à l'encontre des médias indépendants, des militants du « Hirak » et des opposants politiques.

Quelque 45 personnes sont emprisonnées pour des faits liés au « Hirak », selon le Comité national de libération des détenus (CNLD). Des journalistes ont été accusés par le régime de semer la « subversion » et d'être à la solde de « parties étrangères ». Plusieurs sont en prison.

En mai, le président Abdelmadjid Tebboune lui-même avait laissé entendre, sans le citer nommément, que Khaled Drareni était un « informateur pour le compte des ambassades étrangères ».

Allégation invoquée également selon des avocats par le ministre de la Communication Ammar Belhimer, qui reproche au correspondant de TV5 Monde d'avoir travaillé sans jamais avoir eu de carte de presse professionnelle.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".