Mobilisations en faveur de la liberté de la presse à la veille du procès de Drareni en Algérie

Khaled Drareni est devenu un symbole de ralliement pour l’opposition algérienne qui milite pour sa libération (Photo, Ryad KRAMDI/AFP).
Khaled Drareni est devenu un symbole de ralliement pour l’opposition algérienne qui milite pour sa libération (Photo, Ryad KRAMDI/AFP).
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Publié le Mardi 08 septembre 2020

Mobilisations en faveur de la liberté de la presse à la veille du procès de Drareni en Algérie

  • Le journaliste Khaled Drareni, incarcéré depuis le 29 mars, reçoit le soutien de nombreux de ses confrères de France, d’Algérie et de Tunisie
  • Le journal satirique El Manchar est à nouveau officiellement en ligne après son arrêt brutal en mai dernier

PARIS, TUNIS : Journalistes et militants des droits humains se sont mobilisés lundi à Paris, Alger et Tunis pour demander la libération du journaliste algérien Khaled Drareni, condamné à trois ans de prison ferme, à la veille de son procès en appel.

Drareni, 40 ans, est directeur du site d'information Casbah Tribune et correspondant en Algérie pour la chaîne francophone Tv5 Monde et RSF.

Incarcéré depuis le 29 mars, il a été condamné le 10 août à trois ans d'emprisonnement et à une lourde amende pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l'unité nationale ».

Le journaliste sera jugé en appel par « visioconférence » mardi, depuis le centre pénitentiaire de Koléa, près d'Alger.

Khaled Drareni est poursuivi pour sa couverture le 7 mars à Alger d'une manifestation du soulèvement populaire de protestation « Hirak ».

« Le pouvoir algérien a voulu en faire un exemple (...), mais il en a fait un symbole de défense de la liberté de la presse», a déclaré le secrétaire général de Reporters Sans Frontières (RSF), Christophe Deloire.

Ces derniers mois, des journalistes ont été accusés par le régime algérien de semer la discorde, de menacer l'intérêt national et surtout d'être à la solde de « parties étrangères ». 

Plusieurs sont en prison, comme Abdelkrim Zeghileche, directeur de la radio indépendante en ligne Radio-Sarbacane, condamné le 24 août à deux années de prison. D'autres procès sont en cours.

El Manchar revient en ligne

Par ailleurs, malgré ce contexte d'incertitude, et après une suspension volontaire de plusieurs mois, par peur de la « répression », le journal satirique algérien « El Manchar » est à nouveau officiellement en ligne depuis dimanche, avec son mordant habituel à l'encontre des autorités.

« Le président (Abdelmadjid) Tebboune ordonne l'ouverture progressive d'El Manchar ». C'est avec ce titre ironique, une allusion au déconfinement « progressif » en cours en Algérie, que le journal satirique, dont l'arrêt brutal en mai dernier avait créé un vif émoi sur les réseaux sociaux, a annoncé son retour sur la scène médiatique et humoristique algérienne.

« Trop de peurs, d’angoisses, d’inquiétudes ont eu raison de nous, de notre légèreté habituelle. Avoir peur ou rire, il fallait choisir. Nous ne regrettons pas avoir pris le parti de la peur. J’espère que nous ne regretterons pas de prendre à partir de cet instant le parti du rire », écrit Nazim Baya, le fondateur du journal, sur son site.

« C’est la condamnation de Khaled Drareni qui nous a convaincus qu'il ne fallait surtout pas se taire », a-t-il expliqué.

« Perdu pour perdu, autant dire ce qu’on a à dire. Nous ne faisons rien de mal. Nous défendons des valeurs dans lesquelles nous croyons profondément : liberté d’expression, Etat de droit et démocratie », a insisté le fondateur d'El Manchar.

Nazim Baya et ses trois acolytes reviennent avec leur esprit incisif et des articles aussi drôles qu'insolents.

Ils annoncent d’emblée : « Pour des raisons de commodité, El Manchar installe son nouveau siège dans la prison d'El Harrach » en référence à la prison algéroise où sont détenus des prisonniers du mouvement de contestation populaire, le « Hirak ».

El Manchar, dont la devise est « Avec des scies, on refait le monde », se présente comme « un site d'informations fausses et complètement saugrenues » visant à « explorer le champ de l'absurde ».

Le site précise que les articles qui y sont publiés « ne renvoient à aucune occurrence du réel mais juste à des occurrences du possible ». 

Toutefois, dans un climat de répression accrue à l'encontre des médias indépendants, les poursuites judiciaires engagées contre des journalistes, le blocage de plusieurs sites d'information et les récents textes législatifs criminalisant la désinformation et les discours de haine fragilisent la survie des publications satiriques en Algérie, qui possède une solide tradition de caricatures et d'humour politiques.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.