Macron défend la vaccination et le pass sanitaire pour empêcher «la fermeture du pays»

 Le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron présidant par visioconférence depuis le fort de Brégançon (Var) le Conseil de défense, le 11 août 2021. AFP
Le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron présidant par visioconférence depuis le fort de Brégançon (Var) le Conseil de défense, le 11 août 2021. AFP
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Publié le Mercredi 11 août 2021

Macron défend la vaccination et le pass sanitaire pour empêcher «la fermeture du pays»

  • «Nous allons vivre pendant encore plusieurs mois avec ce virus», a averti le chef de l'Etat qui a présidé en visioconférence depuis le fort de Brégançon (Var) le Conseil de défense, avant un Conseil des ministres à 12H30
  • Première priorité: les Antilles, qui affichent des «taux d'incidence que l'on n'a jamais connus» en France, selon le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, arrivé mardi soir en Guadeloupe accompagné d'un renfort de 274 soignants et 60 pompiers

FRANCE : "L'objectif, c'est la vaccination de tous les Français": Emmanuel Macron a lancé un "appel au civisme et au sens du devoir" mercredi lors d'un Conseil de défense sanitaire, en alertant sur la "situation dramatique" des Antilles et en défendant le pass sanitaire pour empêcher "la fermeture du pays".

"La crise sanitaire n'est pas derrière nous. Nous allons vivre pendant encore plusieurs mois avec ce virus", a averti le chef de l'Etat qui a présidé en visioconférence depuis le fort de Brégançon (Var) le Conseil de défense, avant un Conseil des ministres à 12H30.


Première priorité: les Antilles, qui affichent des "taux d'incidence que l'on n'a jamais connus" en France, selon le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, arrivé mardi soir en Guadeloupe accompagné d'un renfort de 274 soignants et 60 pompiers.


La courbe des contaminations y est "tellement forte" que "nous allons devoir durcir le confinement", selon des modalités à préciser mercredi soir par le préfet, a confirmé le ministre.


Il doit ensuite se rendre en Martinique, où un nouveau confinement strict vient déjà d'entrer en vigueur avec fermeture des commerces non-essentiels, des locations saisonnières, des hôtels et des plages, invitation faite aux touristes à quitter l'île.


Emmanuel Macron a décrit une "situation dramatique" dans ces deux départements ultra-marins où la vaccination est trois fois plus faible qu'en métropole, "démonstration cruelle", selon lui, de la nécessité du vaccin.


Mais Emmanuel Macron a également souligné "l'état des lieux préoccupant" en métropole, notamment en régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Corse et Occitanie, où le taux d'incidence dépasse les 500 cas pour 100.000 et fait craindre une montée de la pression hospitalière.

Troisième dose

Alors que l'exécutif décrit une trajectoire épidémique sur "un plateau haut légèrement ascendant", Emmanuel Macron a là-aussi insisté sur "un objectif très simple: la vaccination de tous les Français qui peuvent être vaccinés".


"Il faut tenir au moins la cible des 50 millions de vaccinés à la fin du mois d'août", a-t-il ajouté, en estimant être "en bonne voie" puisque "37,8 millions de Français" le sont déjà complètement.


"Personne n'est à l'abri. Il y a trop de gens qui pensent, à tort, qu'ils ne feront au pire que des formes légères" du Covid, a martelé le Premier ministre Jean Castex plus tôt dans la matinée devant des soignants, lors d'un déplacement dans l'Aude.


A la rentrée, collégiens, lycéens et étudiants pourront se faire vacciner dans leurs établissements scolaires.


Emmanuel Macron a aussi confirmé la mise en place à la rentrée d'une campagne de rappel vaccinal, avec une troisième dose pour les plus de 80 ans et les personnes particulièrement vulnérables.

«Société fatiguée»

Deux jours après la mise en œuvre de l'extension du contesté pass sanitaire, le président de la République a dit en "mesurer les contraintes", notamment pour les restaurateurs et cafetiers qui doivent en contrôler la validité. Mais "nous n'avions pas d'autre choix car c'était cela ou la fermeture du pays", a-t-il fait valoir.


"Que chacun se souvienne que quand il n'y avait plus de chiffre d'affaires du tout à cause de l'épidémie, c'est bien l'argent public qui a permis de rémunérer les responsables de ces lieux. Il est donc légitime de demander une part de responsabilité", a insisté le chef de l'Etat.


Confronté à des manifestations réunissant un nombre croissant d'anti-pass chaque samedi - 237.000 le week-end dernier, selon l'Intérieur - dont les cortèges dénoncent régulièrement une supposée "dictature sanitaire", Emmanuel Macron a affirmé que "jamais dans notre histoire une crise d'une telle ampleur n'a été combattue de manière aussi démocratique", en fustigeant ceux qui "font commerce de cette pandémie pour gagner des parts de marché politiques".


Il a lancé un "appel au civisme et au sens du devoir" des Français, en exhortant à "poursuivre (la) voie de la confiance sans cesse renouvelée dans nos institutions comme celle de la mobilisation des savoirs scientifiques qui seuls doivent prévaloir".


Le Premier ministre a pour sa part reconnu que "la société est fatiguée, incandescente" mais insisté sur le fait que "le gouvernement (devait) tenir un discours ferme, sérieux et responsable".


"Il y en a que le pass sanitaire inquiète, c'est leur droit. Mais n’oublions pas qu'il y a des gens, plus nombreux, mais peut-être plus silencieux, que le pass sanitaire rassure", a-t-il plaidé.

                


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.