Tunisie: retour sur une semaine agitée

Une photo fournie par la page Facebook de la présidence tunisienne le 26 juillet 2021 montre le président tunisien Kais Saied protégé par la sécurité dans l'avenue centrale Habib Bourguiba de Tunis, après avoir évincé le Premier ministre et ordonné la fermeture du parlement pendant 30 jours. (Page Facebook de la présidence tunisienne / AFP)
Une photo fournie par la page Facebook de la présidence tunisienne le 26 juillet 2021 montre le président tunisien Kais Saied protégé par la sécurité dans l'avenue centrale Habib Bourguiba de Tunis, après avoir évincé le Premier ministre et ordonné la fermeture du parlement pendant 30 jours. (Page Facebook de la présidence tunisienne / AFP)
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Publié le Dimanche 01 août 2021

Tunisie: retour sur une semaine agitée

  • Le président Saïed annonce lancer une offensive anticorruption, en réclamant des comptes à 460 hommes d'affaires accusés de détournement de fonds sous l'ère Ben Ali
  • Kaïs Saïed a également gelé les travaux du Parlement et déclaré qu'il se chargeait du pouvoir exécutif, désignant un nouveau ministre de l’Intérieur

BEYROUTH : Dimanche dernier, le président de la République Kaïs Saïed a démis le Premier ministre de ses fonctions, gelé les travaux du Parlement pendant un mois et déclaré qu'il se chargeait du pouvoir exécutif, dans un contexte de mécontentement croissant face à la crise économique et sanitaire.

Jeudi, dans la foulée, le président nomme un nouveau ministre de l’Intérieur, Ridha Gharsallaoui, première nomination majeure depuis qu'il a pris le pouvoir exécutif. M. Gharsallaoui est l’ancien conseiller de la sécurité nationale à la présidence.

Après ce coup de force, le président annonce lancer une offensive anticorruption, en réclamant des comptes à 460 hommes d'affaires accusés de détournement de fonds sous l'ère Ben Ali.

Ennahda en disgrâce, les ONG inquiètes

Membre de toutes les coalitions gouvernementales depuis la révolution de 2011, le mouvement islamiste Ennahdha, principal parti de l'Assemblée crie au "coup d'État". Mais après dix ans aux responsabilités, Ennahdha rencontre une hostilité croissante de la population. En effet, si le parti a été le plus puissant depuis la révolution, jouant un rôle dans le soutien des gouvernements de coalition successifs, il a perdu sa popularité à mesure que l'économie stagnait et que les services publics diminuaient.

Dans ce contexte de tension au sein du parti, des membres de haut rang d’Ennahdha ont appelé à la démission du chef du parti Rached Ghannouchi pour sa gestion de la crise, suite à quoi ce dernier a reporté samedi une réunion de haut-niveau de conseil.

De leur côté, plusieurs ONG internationales ont exprimé leur inquiétude quant au fait que le président Saïed “risque d’utiliser ses pouvoirs extraordinaires contres ses opposants”, après l'arrestation du député indépendant Yassine Ayari, très critique envers l'armée et le président tunisien. M. Ayari, déjà condamné plusieurs fois, avait qualifié le régime d'exception instauré par le président de "coup d'État militaire". Il bénéficiait auparavant de son immunité parlementaire. Mais le président tunisien, Kaïs Saïed a levé l'immunité des députés.

HRW s'inquiète également de l'arrestation de “quatre membres d'Ennahdha", accusés d'avoir cherché à "perpétrer des actes violents" devant le Parlement. Mais ceux-ci ont été relâchées sans faire l'objet de poursuite judiciaire.

Dans une tribune publiée par le New York Times, le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, a une nouvelle fois accusé le président Saïed d'avoir pris des mesures qui violent la Constitution, estimant que "ces décisions suivent un cahier des charges à même de mettre en place une dictature”.

« La voie de la démocratie »

Face aux craintes de certains Tunisiens d'un retour à la répression, dix ans après la révolution qui a provoqué la chute du dictateur Zine El Abidine Ben Ali, M. Saïed a assuré qu'il n'y avait "pas de peur" à avoir concernant la liberté d'expression, affirmant qu'il "détest(ait) la dictature" et que les arrestations ne concernaient que des personnes déjà poursuivies par la justice.

La Tunisie doit rapidement retrouver la "voie de la démocratie", a déclaré samedi le conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden, Jake Sullivan au président tunisien, en faisant part de son soutien à "la démocratie tunisienne fondée sur les droits fondamentaux, des institutions fortes et un engagement en faveur de l'État de droit", selon un communiqué de la Maison Blanche.

De son côté, le ministre saoudien des Affaires étrangères a réitéré le soutien du Royaume à la sécurité et à la stabilité de la Tunisie lors d'une rencontre avec le président vendredi. Le prince Faisal ben Farhan a déclaré que le Royaume soutenait «tout ce qui contribue à la prospérité» de la Tunisie.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".