L'Algérie s’enlise dans ses multiples crises. La plus immédiatement perceptible est d’ordre sanitaire et ses effets se déclinent en nombre de morts. Mais bien d’autres difficultés n’en finissent pas de l’éprouver. Chacune d’elles donne, à son tour, la mesure des deux déficiences qui ont toujours caractérisé la conduite des affaires du pays : l’imprévoyance et l’incompétence. Cette double carence, stratégique et exécutive, n’est pas le fruit fortuit de quelque incontrôlable contingence. Elle est inhérente à un choix national, un choix de système qui, malgré ses dommages, s’est imposé comme irrévocable.
Ce système repose sur la donnée fondamentale de la rente : dans ce modèle, les ressources de l’Etat ne doivent pas dépendre de l’activité créatrice de la société; elles doivent provenir d’une source indépendante de la dynamique sociale. Il faut que la société, dans ses compartiments, entreprise, familles, travailleurs, fonctionnaires, jeunes et vieux, aient le sentiment de dépendre de l’Etat pour la qualité de leur existence.
Et non l’inverse. Dans de telles conditions, le dirigeant n’a besoin ni de composer avec le potentiel économique de la société ni même de l’encourager. Et ces conditions ne sont possibles que dans une économie de ressources naturelles.
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