PARIS: La France s'est dite prête vendredi à augmenter les "pressions" sur les responsables politiques libanais pour obtenir la formation d'un gouvernement après la nomination d'un nouveau Premier ministre.
"Elle se tient prête à accroître, avec ses partenaires européens et internationaux, les pressions sur les responsables politiques libanais pour y parvenir", a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
"La formation urgente d'un gouvernement pleinement opérationnel, en mesure de lancer les réformes que la situation exige et qui conditionnent toute aide structurelle, reste la priorité", a souligné Agnès von der Mühll lors d'un point de presse électronique.
Le nouveau Premier ministre libanais désigné, Najib Mikati, a promis mardi de former un nouveau gouvernement dans les plus brefs délais dans un pays en plein effondrement économique.
Avec une fortune estimée à 2,7 milliards de dollars selon le magazine Forbes, M. Mikati, un homme d'affaires de 65 ans, est toutefois perçu par beaucoup au Liban comme l'un des symboles d'un pouvoir accusé de corruption et de népotisme, et est soupçonné d'enrichissement illicite.
Le Liban est géré depuis près d'un an par le gouvernement de Hassan Diab chargé des affaires courantes après avoir démissionné dans la foulée de l'explosion gigantesque au port de Beyrouth le 4 août 2020, qui a tué plus de 200 personnes et alimenté la colère de la rue contre la classe dirigeante.
Le vide institutionnel a entravé jusqu'ici tout éventuel plan de sauvetage financier pour le pays, qui a fait défaut sur sa dette en mars 2020 et a depuis sombré dans ce que la Banque mondiale qualifie d'une des crises les plus graves au monde depuis 1850.
Le président français Emmanuel Macron s'est impliqué personnellement pour tenter de convaincre les dirigeants politiques libanais de dépasser leurs différends et intérêts personnels et aboutir à la formation d'un gouvernement.
La France a déjà restreint l'accès au territoire français de plusieurs personnalités libanaises jugées responsables du blocage politique, sans toutefois dévoiler lesquelles.
Le chef de la diplomatie française évoque régulièrement, y compris au niveau européen et conjointement avec les Etats-Unis, la possibilité de sanctions.
"Dans l'intervalle, pour répondre aux besoins des Libanais dont la situation se détériore chaque jour, une nouvelle conférence internationale de soutien à la population libanaise sera organisée le 4 août" à l'initiative de la France, a rappelé la porte-parole.