JO de Tokyo: pour l’athlète Samir Aït Saïd, le verre est désormais à moitié plein

Samir Aït Saïd a porté le drapeau aux côtés de la judoka Clarisse Agbegnenou, une première pour la délégation française qui, d'habitude, ne nomme qu'un(e) seul(e) athlète. (Photo, AFP)
Samir Aït Saïd a porté le drapeau aux côtés de la judoka Clarisse Agbegnenou, une première pour la délégation française qui, d'habitude, ne nomme qu'un(e) seul(e) athlète. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 23 juillet 2021

JO de Tokyo: pour l’athlète Samir Aït Saïd, le verre est désormais à moitié plein

  • Entre blessures, la perte de son père et un accident subi par sa mère, Samir Aït Saïd voit sa carrière tourner au cauchemar
  • Ce n'est qu'en 2019 qu'il décroche le sésame de la qualification aux JO de Tokyo, après avoir remporté une médaille de bronze aux Mondiaux de Stuttgart

RABAT: C'est avec un salto arrière que Samir Aït Saïd, vraisemblablement motivé, s'est lancé dans les JO de Tokyo. Une compétition qu'il aborde avec confiance malgré l'adversité qui a longtemps caractérisé son parcours professionnel.

Champion d'Europe aux anneaux en 2013 et médaillé de bronze mondial en 2019, le gymnaste français de 31 ans, d'origine algérienne, passionné des sports de combat, a été nommé le 5 juillet par le Comité national olympique et sportif français pour porter le drapeau de sa délégation lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques (JO) 2020 de Tokyo qui s'est achevée aujourd'hui, donnant le coup d'envoi officiel à la compétition sportive.

Il a porté le drapeau aux côtés de la judoka Clarisse Agbegnenou, une première pour la délégation française qui, d'habitude, ne nomme qu'un(e) seul(e) athlète.

Samir Aït Saïd revient de loin, notamment après avoir subi une double fracture du tibia lors des JO de Rio de 2016. Quatre ans auparavant, il n'avait pas pu non plus participer aux JO de Londres, également en raison d'une blessure.

Entre blessures, la perte de son père et un accident subi par sa mère, l'athlète voit sa carrière tourner au cauchemar; une «descente aux enfers», confie-t-il à l'AFP, avant de s'en remettre progressivement.

Cette fois-ci, il entend prendre sa revanche à la suite d'une prestation modérément convaincante lors des Mondiaux de Montréal de 2017 durant lesquels il se classe quatrième: «Porte-drapeau, c’est magnifique, mais je veux aller là-bas pour être champion olympique», affirme-t-il. Pour ce faire, il faudra détrôner le champion olympique en titre, le redoutable Grec Eleftherios Petrounias.

Ce n'est qu'en 2019 qu'il décroche le sésame de la qualification aux JO de Tokyo, après avoir remporté une médaille de bronze aux Mondiaux de Stuttgart. Samir Aït Saïd voit désormais le verre à moitié plein. Il pense déjà aux Jeux olympiques de 2024 où il espère remporter le titre dans son pays.

Samir Aït Saïd succède au judoka Teddy Rinner, porte-drapeau à Rio en 2016.

(Avec AFP)


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.