JO-2020: malgré le Covid, les Jeux de Tokyo sont enfin ouverts !

Les délégations d'athlètes participant à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, au stade olympique de Tokyo, le 23 juillet 2021. (Photo, AFP)
Les délégations d'athlètes participant à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, au stade olympique de Tokyo, le 23 juillet 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 23 juillet 2021

JO-2020: malgré le Covid, les Jeux de Tokyo sont enfin ouverts !

  • Pour la première fois, il y aura autant de femmes que d'hommes à participer aux 339 épreuves au programme
  • Ces Jeux, qui ont bien failli ne pas avoir lieu, ne sont définitivement pas un rendez-vous normal dans l'histoire olympique

TOKYO:  Les Jeux olympiques les plus attendus de l'histoire, retardés d'un an par le coronavirus, ont officiellement débuté vendredi à Tokyo: les trois coups de cette quinzaine de sport ont été donnés lors d'une cérémonie d'ouverture sobre, parfois grave, dans le contexte toujours pesant de la pandémie.

"Je déclare ouverts les Jeux de Tokyo", a solennellement déclaré l'Empereur du Japon Naruhito, selon la formule consacrée et attendue impatiemment par le mouvement sportif depuis que Tokyo a été désigné ville-hôte des JO-2020 en septembre 2013.

Dans un monde restant sous la menace du Covid-19, la cérémonie d'ouverture n'a pas eu le caractère festif qu'elle a normalement, et qu'elle avait eu en particulier à Rio en 2016 sur des airs de samba.

C'est bien le Covid qui a dominé cette cérémonie, entre hommage au personnel soignant, avec cette infirmière choisie parmi les porteurs d'un immense drapeau japonais, une vidéo de sportifs s'entraînant seul, en référence aux compétitions stoppées net par la pandémie, et un défilé, inédit, de sportifs masqués et observant, pour la plupart, des règles de distanciation sociale.

Ce contexte particulier était aussi au coeur du discours de Thomas Bach qui a salué la résilience du Japon et des sportifs: "Aujourd'hui est un moment d'espoir. Oui, c'est très différent de ce que nous avions tous imaginé. Mais profitons de ce moment, car enfin nous sommes tous réunis ici (...) Ce sentiment d'unité, c'est la lumière au bout du tunnel obscur de cette pandémie", a insisté le président du Comité international olympique (CIO).

Le lever de rideau de ces Jeux de la XXXIIe Olympiade, émaillé aussi de feux d'artifice, de tableaux de danse moderne, de prouesses technologiques avec un globe terrestre formé dans le ciel de Tokyo par des drones et des représentations d'arts traditionnels japonais, s'est déroulé devant des tribunes quasiment vides alors que le Stade olympique de Tokyo peut accueillir 68 000 spectateurs en temps normal.

- Tribunes vides -

Parmi le petit millier de privilégiés présents, le président français Emmanuel Macron et la Première dame des Etats-Unis Jill Biden qui ont suivi le défilé des 206 délégations rangées pour la première fois et pour la très grande majorité comme l'autorise désormais le CIO derrière deux porte-drapeau, une femme et un homme.

A leur entrée dans le stade, pas d'applaudissements ni d'acclamations, mais les sportifs ont tout de même salué les tribunes vides et certaines délégations, plus joyeuses et nombreuses que d'autres, comme l'Argentine, la République dominicaine ou la France, dont le porte-drapeau Samir Aït Saïd a fait un salto arrière devant ses coéquipiers qui chantaient la Marseillaise, ont profité pleinement de l'événement, souvent unique dans la carrière d'un sportif.

Avant le coup d'envoi de la cérémonie, des centaines de curieux s'étaient pressés autour du stade pour se faire prendre en photo, tandis qu'un dizaine de manifestants anti-JO ont fait entendre leurs voix et leur hostilité à cet événement qui a coûté au Japon 13 milliards d'euros, dont un surcoût de 2,3 mds à cause du report d'un an.

Ces Jeux, qui ont bien failli ne pas avoir lieu, ne sont définitivement pas un rendez-vous normal dans l'histoire olympique.

- Premier titre au tir -

Pour rassurer leur opinion publique face à l'explosion des cas de coronavirus, les autorités nippones ont pris des mesures drastiques: tests quotidiens pour les sportifs, port du masque obligatoire pour tous, rassemblements limités au strict minimum dans le Village olympique, interdiction aux proches et aux familles des sportifs étrangers de venir au Japon et pour finir, du jamais vu dans l'histoire des JO, absence quasi-totale de public.

Sur le plan sportif, ces JO sont déjà historiques, puisque, pour la première fois, il y aura autant de femmes que d'hommes à participer aux 339 épreuves au programme, au nom de l'équilibre entre les sexes cher à Thomas Bach, qui a également poussé pour l'inclusion de sports dits "jeunes et urbains", comme le skateboard, le surf, le basket 3x3 ou encore l'escalade.

Parmi les 11 090 sportifs inscrits à Tokyo, pas d'icône sportive de dimension planétaire, hormis le patron du tennis mondial Novak Djokovic, mais les nageurs américains Caeleb Dressel et Katie Ledecky, leur compatriote Simone Biles (gymnastique), engagés sur tous les fronts dans leurs sports, peuvent s'offrir une impressionnante collection de titres et/ou de médailles.

A trois ans des prochains JO, en 2024 à Paris, le héros de ces Jeux sera peut-être un colosse français: au pays du judo, dans le "temple" du Nippon Budokan, Teddy Riner peut devenir le 30 juillet, à 32 ans, le premier triple champion olympique de l'histoire dans la catégorie-reine des lourds.

En attendant, le premier titre olympique de ces Jeux hors-normes sera attribué dès samedi matin, dans l'épreuve de tir à la carabine féminin à 10 m. La première des 339 médailles d'or distribuées d'ici le 8 août.


L'Otan en plein doute sur son avenir face à la tempête Trump

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
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  • Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer.
  • les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

BRUXELLES : Les tirs de barrage américains contre les pays européens de l'Otan ébranlent jusqu'aux fondements de l'Alliance atlantique, qui a cependant toutes les peines du monde à imaginer un avenir sans les États-Unis.

Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer. Un diplomate interrogé sous couvert d'anonymat décrit l'agressivité de la nouvelle administration américaine comme un « traumatisme ».

Ce changement se fera-t-il avec ou sans les États-Unis ? La question agite les couloirs du siège de l'Alliance à Bruxelles.

« On connaît la direction : moins d'États-Unis et plus d'Europe », résume un diplomate sous couvert d'anonymat. Cependant, de nombreuses questions restent en suspens.

En deux mois, Donald Trump s'en est pris au Canada qu'il entend voir devenir le 51ᵉ État américain, et au Danemark, dont il revendique l'un des territoires, le Groenland. 

Plusieurs responsables américains, dont le vice-président J. D. Vance, n'ont pas caché leur mépris à l'égard des Européens, considérés comme des « profiteurs » et des passagers clandestins d'une alliance où, dénoncent-ils, ils ne paient pas leur dû.

Depuis le 20 janvier, date du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, « l'optimisme est de moins en moins de mise », confie un diplomate. « Les États-Unis n'ont pas encore pris de décisions concrètes, mais on dirait que chaque jour est porteur d'un nouveau coup contre les fondations de l'Alliance. »

- Transition « désordonnée » -

Pour Camille Grand, ancien secrétaire général adjoint de l'Otan et chercheur auprès de l'ECFR, trois scénarios sont possibles.

Celui de la transition ordonnée : les Américains se désengagent, mais en bon ordre, à la suite d'une négociation qui donne aux Européens le temps de se préparer. « Cela permet d'éviter les incertitudes », assure-t-il dans un entretien avec l'AFP.

Celui de la transition « désordonnée » : les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

Le retrait se fait « en mode crise », avec des « menaces et des annonces désordonnées ». C'est « le scénario dominant » aujourd'hui, estime l'analyste.

Il y a aussi le scénario cauchemar pour nombre d'Alliés : le retrait « de facto ou de jure ». Les États-Unis se désintéresseront de la défense du continent européen.

Donald Trump exige que les Européens et les Canadiens consacrent au moins 5 % de leur PIB à cette défense, alors qu'ils sont à moins de 2 % pour l'Italie ou l'Espagne. La marche est très haute. Mais tous savent qu'il faudra « annoncer » quelque chose au sommet de l'OTAN en juin, selon un diplomate.

Le Secrétaire général de l'Alliance Mark Rutte a évoqué un chiffre entre 3,5 et 3,7 %. Ce sera difficile, mais c'est une question de priorités dans les dépenses nationales, ajoute-t-il. 

Personne ne sait si ce chiffre sera suffisant pour Donald Trump.

- "Cinq ans" -

En attendant, beaucoup à Bruxelles et dans les autres capitales européennes s'interrogent sur un "après" Etats-Unis.

"Nous avons toujours su que le moment viendrait où l'Amérique se retirerait en quelque sorte et où l'Europe devrait faire davantage", rappelle ainsi Jamie Shea, ancien porte-parole de l'Otan et expert auprès du think tank londonien Chatam House.

Et le calendrier est très serré. Les Européens ont "cinq ans" pour recréer une dissuasion face à la menace russe, juge ainsi Camille Grand. Un calcul basé sur le temps jugé nécessaire, selon plusieurs services de renseignement, pour que la Russie reconstitue son armée et soit en mesure de menacer un pays de l'Otan, explique-t-il. 

Selon cet expert français, les Européens en sont capables, même si un investissement substantiel sera nécessaire pour combler l'apport américain en termes de renseignement, de satellites ou de logistique. « Il n'y a pas de raison que 500 millions d'Européens ne puissent pas dissuader 140 millions de Russes », assure-t-il.

Plusieurs pays en doutent. « Les États-Unis restent indispensables pour une dissuasion crédible », estime ainsi un diplomate européen auprès de l'Otan.


Le Wisconsin, théâtre d'une première défaite électorale pour Trump et Musk

 Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin,
  • En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias

WASHINGTON : Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin, un scrutin habituellement d'ampleur locale, marqué cette fois-ci par la forte implication d'Elon Musk.

Selon les projections de plusieurs médias américains, Susan Crawford, soutenue par les démocrates, a remporté un siège pour dix ans à la Cour suprême de cet État de la région des Grands Lacs.

Elle faisait face à Brad Schimel, soutenu par Donald Trump et par le multimilliardaire Elon Musk, et dont la victoire aurait fait basculer la haute instance du Wisconsin du côté conservateur.

En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias.

Mardi soir, le président a mis à profit sa plateforme Truth Social pour se féliciter des deux « larges » victoires de son camp en Floride, mettant en avant son « soutien » aux candidats.

Il n'a en revanche pas commenté le résultat pour la Cour suprême du Wisconsin, préférant y retenir l'adoption, par un référendum organisé le même jour, d'une mesure obligeant les électeurs à présenter une pièce d'identité avec photo afin de pouvoir voter.

« C'est une grande victoire pour les républicains, peut-être la plus grande de la soirée », a-t-il écrit.

« Le plus important » 

Elon Musk n'a pas non plus réagi à la défaite de Brad Schimel, et a plutôt salué l'issue du référendum local. « C'était le plus important », a-t-il affirmé sur son réseau social X.

Le patron de Tesla et Space X s'inquiétait d'un potentiel rééquilibrage par la Cour suprême locale dans le découpage des circonscriptions électorales, en faveur des démocrates. État pivot, le Wisconsin avait été remporté par Donald Trump à la présidentielle de novembre.

« C'est l'une de ces situations étranges où une petite élection en apparence pourrait déterminer le destin de la civilisation occidentale », avait lancé Elon Musk mardi.

Le président républicain avait, lui, publié lundi sur Truth Social un message de soutien à Brad Schimel. Il s'en était surtout pris à Susan Crawford, qui serait, selon lui, « un désastre pour le Wisconsin et pour les États-Unis d'Amérique ».

Un peu plus de deux mois après le début de son mandat, les enquêtes d'opinion indiquent une baisse relative de la popularité de Donald Trump. Ces élections dans le Wisconsin et en Floride étaient les premières véritables épreuves auxquelles il faisait face dans les urnes depuis novembre.

Campagne onéreuse 

Mardi, le trumpiste Randy Fine a bien remporté le siège en jeu à la Chambre des représentants face au démocrate Josh Weil, mais avec une avance bien plus mince qu'il y a quelques mois.

Ces résultats ont « de quoi donner des sueurs froides à mes collègues républicains », a déclaré sur la chaîne MSNBC Hakeem Jeffries, responsable de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. Cela fait écho à la difficulté de l'opposition à se faire entendre depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Dans le Wisconsin, les deux camps avaient sorti l'artillerie lourde pour une élection qui, d'ordinaire, passe inaperçue dans le reste du pays.

Selon le Centre Brennan de l'université de New York, c'est « le scrutin judiciaire le plus coûteux de l'histoire américaine », avec plus de 98 millions de dollars déversés dans la campagne, dont 53 millions en faveur du candidat conservateur.

Elon Musk n'est pas étranger à cela.

« Il a dépensé plus de 25 millions de dollars pour essayer de m'empêcher de siéger à la Cour suprême du Wisconsin », a lancé dimanche Susan Crawford lors d'un rassemblement.

Son équipe de campagne avait récemment accusé Elon Musk de vouloir « acheter un siège à la Cour suprême du Wisconsin afin d'obtenir une décision favorable » dans des poursuites engagées par Tesla, son entreprise de véhicules électriques, contre les autorités du Wisconsin.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.