Washington: "Téhéran détourne l'attention de l'impasse des pourparlers nucléaires"

Le négociateur en chef de l'Iran sur le nucléaire, Abbas Araqchi. (Photo, REUTERS/Archives)
Le négociateur en chef de l'Iran sur le nucléaire, Abbas Araqchi. (Photo, REUTERS/Archives)
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Publié le Dimanche 18 juillet 2021

Washington: "Téhéran détourne l'attention de l'impasse des pourparlers nucléaires"

  • Les États-Unis nient qu'un accord ait été conclu sur un échange de prisonniers
  • L'Iran a déclaré plus tôt que le prochain cycle de pourparlers devrait attendre que la nouvelle administration iranienne prenne ses fonctions le mois prochain

WASHINGTON/Le CAIRE : Les États-Unis ont accusé samedi Téhéran d'une tentative «scandaleuse» de détourner sa responsabilité de l'impasse des pourparlers sur le nucléaire iranien et ont nié qu'un accord ait été conclu sur un échange de prisonniers.

Le négociateur en chef de l'Iran sur le nucléaire, Abbas Araqchi, a révélé plus tôt sur Twitter que le prochain cycle de négociations à Vienne devait attendre l'entrée en fonction de la nouvelle administration iranienne en août, mais il a insisté sur le fait qu'un échange de prisonniers pourrait avoir lieu rapidement si les États-Unis et la Grande-Bretagne cessent de le lier avec la question nucléaire.

Les pourparlers indirects américano-iraniens sur la relance de l'accord de 2015 sont suspendus depuis la fin du dernier tour le 20 juin, et les commentaires d'Araqchi ont confirmé que Téhéran ne reviendra pas à la table avant que le président élu Ebrahim Raisi ne tienne les rênes du pouvoir.

«Nous sommes dans une période de transition alors qu'un transfert de pouvoir démocratique est en cours dans notre capitale. Les pourparlers de Vienne doivent donc évidemment attendre notre nouvelle administration», a-t-il tweeté.

Le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a souligné: «Ces commentaires sont une tentative scandaleuse pour renvoyer la faute de l'impasse actuelle sur Washington». 

«Nous sommes prêts à retourner à Vienne pour achever les travaux sur un retour mutuel au plan d'action global commun (PAGC), une fois que l'Iran aura pris les décisions nécessaires», a assuré Price, faisant référence aux efforts diplomatiques pour ramener les deux pays au PAGC.

C'est l'accord nucléaire que l'ancien président Donald Trump a abandonné et que son successeur, le président Joe Biden, cherche à relancer. 

Araqchi a également exhorté les États-Unis et la Grande-Bretagne à cesser de lier tout échange de prisonniers à l'accord nucléaire. «Dix prisonniers de tous bords pourraient être libérés demain si les États-Unis et le Royaume-Uni remplissent leur part d'un accord», a-t-il soutenu. 

En réponse, Price a affirmé : «En ce qui concerne les commentaires sur les Américains que l'Iran a injustement retenus contre leur gré, nous voyons juste une autre tentative cruelle pour susciter l'espoir de leurs familles… Pour l’instant, Il n'y a accord sur cette question».

«Nous étions engagés dans des pourparlers indirects sur les détenus dans le cadre du processus de Vienne, et le retard pris dans la reprise de ce processus n'aide certainement pas», a ajouté Price. «Bien qu'il serait plus efficace de progresser si nous nous réunissions à Vienne, nous sommes ainsi prêts à poursuivre les discussions sur les détenus pendant cette période».

L'Iran, qui détient une poignée d'Irano-Américains, a été accusé par des militants des droits de l'homme d'avoir arrêté des binationaux pour tenter d'obtenir une concession d'autres pays. Toutefois, l'Iran a rejeté cette accusation.

Le régime iranien a dévoilé plus tôt cette semaine qu'il tenait des pourparlers sur la libération des prisonniers iraniens dans les prisons américaines et dans d'autres pays pour violation des sanctions américaines. 

En mai, Washington a démenti un reportage de la télévision d'État iranienne selon lequel les pays avaient conclu un accord d'échange de prisonniers en échange de débloquer $7 milliards de fonds pétroliers iraniens gelés conformément aux sanctions américaines dans d'autres pays.

L'interruption des pourparlers nucléaires, que les responsables américains et européens attribuent à l'élection radicale de Raissi, a soulevé des questions sur les prochaines étapes si les pourparlers aboutissent à une impasse.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".