PARIS: Plusieurs milliers de personnes, dans au moins trois rassemblements, ont manifesté samedi dans les rues de Paris contre la vaccination, la "dictature" ou le pass sanitaire, ont constaté des journalistes.
Le premier cortège, composé de quelques milliers de personnes, s'est élancé du Palais-Royal, dans le centre de la capitale, avant de traverser la Seine aux cris de "Liberté", "Non à la dictature sanitaire" ou "Macron démission".
En tête du cortège, où fleurissaient les drapeaux français, figuraient Florian Philippot, l'ex-numéro 2 du Front national (parti d'extrême droite devenu le Rassemblement national), le chanteur Francis Lalanne ou l'ex-égérie "gilets jaunes" Jacline Mouraud.
"Je suis née au Portugal sous la dictature de Salazar, je veux pas qu'on revive ça", a confié Fernanda, 53 ans, soutien de Florian Philippot. "C'est le début de quelque chose d'extrêmement fort dans la résistance", a lancé ce dernier, candidat à l'élection présidentielle de 2022, et qui s'efforce d'incarner la structuration des anti-pass sanitaire.
Quelques tracts détournant l'étoile jaune avec la mention "pass sanitaire" étaient aussi visibles.
Le président Macron a annoncé lundi un train de mesures pour inciter fortement les Français à se vacciner, notamment la généralisation du pass sanitaire et une obligation de vaccination pour les soignants, afin d'essayer d'enrayer la progression du variant Delta.
Ces mesures sont approuvées par une large majorité de Français, selon un sondage publié mardi.
M. Macron souhaite "faire porter les restrictions sur les non-vaccinés plutôt que sur tous", le pass sanitaire permettant de vérifier qu'une personne est vaccinée ou non contaminée à l'entrée de vivers endroits comme les cafés, les restaurants, les centres commerciaux mais aussi dans les avions, les trains et les autocars longues distances.
Avant la manifestation, Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France (droite, opposition), a tenu une conférence de presse où il a dénoncé un "abus de pouvoir sans précédent" et un "coup d'Etat sanitaire", après les annonces d'Emmanuel Macron.
Avec le pass sanitaire dans la vie quotidienne, c'est selon lui le "début d'un engrenage vers une dictature".
Au même moment, environ 1.500 personnes manifestaient dans les rues du sud de la capitale, au sein d'un cortège disparate, précédé d'un cordon policier.
"Nous ne sommes pas du tout des anti-vaccins. On veut juste que chacun ait la liberté de se faire vacciner ou pas. Les tests PCR peuvent suffire et alors il faut les laisser gratuits", ont lancé Aurélie et Tiphaine, la trentaine, toutes les deux employées dans un centre commercial en région parisienne.
Enfin, quelques dizaines de personnes participaient à un autre rassemblement, non autorisé, place de la République.
Des manifestations ont aussi lieu dans plusieurs autres villes de France comme Quimper (Ouest), Perpignan (Sud), Clermont-Ferrand (centre), Dijon (Est).