Contrôles, dérogations... Les centres commerciaux s'interrogent sur le pass sanitaire

Jeudi, une dizaine de fédérations de commerces (jouets, optique, jardineries, habillement...) ont regretté que "de nombreux points restent en suspens", et se sont prononcées pour des contrôles «à l'entrée des centres commerciaux». (AFP)
Jeudi, une dizaine de fédérations de commerces (jouets, optique, jardineries, habillement...) ont regretté que "de nombreux points restent en suspens", et se sont prononcées pour des contrôles «à l'entrée des centres commerciaux». (AFP)
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Publié le Jeudi 15 juillet 2021

Contrôles, dérogations... Les centres commerciaux s'interrogent sur le pass sanitaire

  • «Du côté des salariés, on est tranquille, ils sont vaccinés à 90%. C'est les clients qui me font peur»
  • Selon un avant-projet de loi, les exploitants qui manqueront aux futures obligations de contrôle seront passibles d'une amende allant jusqu'à 45 000 euros et d'un an de prison

PARIS: Contrôle du pass sanitaire en boutique ou en amont, attestation dérogatoire... Des responsables inquiets de magasins de centres commerciaux, qui seront tenus de vérifier la situation de leurs salariés et clients, ont interrogé jeudi la ministre du Travail, qui a tenu à rassurer... sans avoir toutes les réponses.


"Du côté des salariés, on est tranquille, ils sont vaccinés à 90%. C'est les clients qui me font peur", résume Ali Demirsal, qui emploie une centaine de personnes dans six sites alimentaires de quatre centres commerciaux franciliens. "On ne peut pas mettre quelqu'un à l'accueil d'un restaurant pour les contrôler".


"Comment les centres vont gérer ces contrôles, comment vont-ils se passer?", se questionne-t-il, en replaçant son masque sur son nez face à Elisabeth Borne, venue à la rencontre de ces professionnels à la Défense, le quartier d'affaires parisien.


Selon un avant-projet de loi, les exploitants qui manqueront aux futures obligations de contrôle seront passibles d'une amende allant jusqu'à 45.000 euros et d'un an de prison.


Leurs salariés ont jusqu'au 30 août pour se mettre en conformité (pass sanitaire valide), sous peine d'une interdiction d'exercer justifiant, après une période de deux mois, leur licenciement.


"On peut voir des atteintes au droit du travail" mais "on est dans une période exceptionnelle", justifie Mme Borne, défendant une mesure "proportionnée" et "évidemment limitée à la situation de crise sanitaire qu'on connaît".


Venue - en RER - prendre le pouls de ces commerçants des Quatre Temps, la ministre a constaté que leur inquiétude se concentrait autour de la réalisation de ces fameux contrôles, qu'elle souhaite "pragmatiques".


"Est-ce qu'ils sont faits en amont et pris en charge par URW (qui possède le centre commercial, ndlr), ou est-ce que ce sera à nous, directeurs de magasins de contrôler les clients, les salariés qui entrent ?", l'a directement interrogée Eric Landais, président de la fédération des commerçants de la Défense.


"Globalement, mes salariés ont 20-30 ans et ne sont pas vaccinés. Et un seul de mes prestataires de sécurité sur six l'est. C'est pour ça qu'on demande un peu de souplesse", ajoute ce patron d'un magasin Go Sport.


"On n'est pas dans la même échelle entre une boutique sur rue de 2-3 salariés et un centre commercial avec 3.000 salariés", plaide Emile Sebbag, président de l'association des commerçants du Forum des Halles.


"Je pense que les contrôles seront faits en amont du centre", leur répond la ministre. "Certains de vos représentants sont pour un contrôle à l'entrée dans le centre, d'autres pour un contrôle en boutique. Les deux positions sont débattues".

«Caler les bonnes règles»
Jeudi, une dizaine de fédérations de commerces (jouets, optique, jardineries, habillement...) ont regretté que "de nombreux points restent en suspens", et se sont prononcées pour des contrôles "à l'entrée des centres commerciaux".


"On continue de discuter pour caler les bons seuils, les bonnes règles. A priori, ce n'est pas votre rôle de contrôler l'identité", rassure Elisabeth Borne en renvoyant à des arbitrages relevant du Premier ministre.


"Ce sera à chaque établissement soumis à pass sanitaire de faire les contrôles et la police contrôlera que l'établissement a fait les contrôles", affirme-t-elle ensuite devant les médias. 


A la Défense, Anne-Sophie Sancerre, directrice régionale d'URW, a plaidé pour un délai supplémentaire de 15 jours, au motifs que les usagers des centres commerciaux sont majoritairement jeunes et qu'ils ont accédé plus tardivement au vaccin.


"L'idée, ce n'est pas de bloquer les gens aux entrées", appuie Olivier Delamare, directeur des centres commerciaux français chez URW, estimant "matériellement impossible de contrôler chaque entrée" dans un espace qui attire environ 100.000 personnes par jour en semaine.


"On a calculé qu'il y aurait 27 km de queue au niveau de l'entrée du RER en prenant 30 secondes par contrôle", poursuit-il en mettant en avant une application calculant la fréquentation en temps réel ou des capteurs mesurant le taux de CO2.


Et si des voleurs nécessitent l'intervention des forces de l'ordre dans un magasin, demande encore M. Landais ? "On ne va pas vous demander de contrôler la police !", dédramatise Mme Borne en s'esclaffant.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.