En Cisjordanie, un avion se transforme en restaurant

Les frères jumeaux palestiniens Atallah et Khamis al-Sairafi, 60 ans, transforment un Boeing 707 en un restaurant qu'ils appellent «Le restaurant et café de la compagnie aérienne palestino-jordanienne Al-Sairafi Naplouse» (AFP)
Les frères jumeaux palestiniens Atallah et Khamis al-Sairafi, 60 ans, transforment un Boeing 707 en un restaurant qu'ils appellent «Le restaurant et café de la compagnie aérienne palestino-jordanienne Al-Sairafi Naplouse» (AFP)
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Publié le Jeudi 08 juillet 2021

En Cisjordanie, un avion se transforme en restaurant

  • C'est le projet fou de deux frères jumeaux palestiniens: ouvrir un restaurant dans l'avion qu'ils ont acheté en 1999 et installé sur une parcelle qu'ils possèdent près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie
  • Peintres et électriciens s'affairent encore pour que l'avion devienne un établissement capable d'accueillir des clients mais aussi d'organiser des fêtes de mariage

AL BADHAN : Au milieu d'un terrain rocailleux, un Boeing 707 un peu rouillé attend ses visiteurs. Mais ceux-ci ne seront pas invités à boucler leur ceinture en vue d'un voyage à travers les airs, mais plutôt à s'attabler dans un restaurant unique en Cisjordanie.

C'est le projet fou de deux frères jumeaux palestiniens: ouvrir un restaurant dans l'avion qu'ils ont acheté en 1999 et installé sur une parcelle qu'ils possèdent près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.

Atallah et Khamis al-Sairafi, aujourd'hui âgés de 60 ans, ont acquis ce gros coucou datant des années 1980 à un propriétaire israélien de Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël, pour 100000 dollars. L'homme d'affaires israélien avait lui-même acheté l'appareil auprès de la compagnie israélienne El Al qui l'avait déclaré inexploitable.

"Après l'avoir acheté, nous avons dû le transporter vers Naplouse, ce qui était une affaire compliquée", se rappelle Atallah, copie conforme de son frère Khamis.

Les deux frères ont payé 20000 dollars pour qu'une entreprise israélienne se charge de le transporter.

L'opération a duré 13 heures, nécessité une étroite collaboration entre Israël --qui occupe la Cisjordanie depuis 1967-- et l'Autorité palestinienne. Les rues de Naplouse ont été fermées à la circulation pour permettre le passage du gigantesque engin, dont les ailes avaient été enlevées avant d'être réinstallées par la suite.

"Nous sommes entrés dans Naplouse à 04H00 du matin", se souvient Khamis al-Sairafi. Les habitants "se sont réveillés et se sont dit: mais que se passe-t-il?!".

Ils étaient d'autant plus interloqués qu'"il ne faut pas oublier que les Palestiniens n'ont pas leurs propres avions ou aéroports, alors quand ils ont vu un avion ici en Palestine, c'était un événement", souligne-t-il.

Les Palestiniens de Cisjordanie qui souhaitent prendre l'avion doivent se rendre à Amman en Jordanie voisine ou, plus rarement, à l'aéroport de Tel-Aviv après avoir obtenu un permis des autorités israéliennes.

Comme à l'aéroport

Plus de 20 ans après avoir été placé sur le terrain de 1,8 hectare, coincé dans un vallon asséché par le soleil estival, l'avion n'a pas bougé. Le lieu est isolé avec quelques rares maisons et arbres aux alentours.

Le projet d'ouvrir un restaurant à bord a été retardé par la deuxième Intifada (2000-2005), puis quand les frères al-Sairafi se sont décidés à reprendre leur idée, ils ont été freinés par la pandémie de coronavirus et les restrictions de déplacement et de rassemblement imposés par les autorités.

Depuis quelques semaines, les ouvriers ont repris le travail. Les fauteuils ont été retirés, la moquette au sol aussi. La cabine de l'appareil est désormais prête à accueillir chaises, tables... et convives.

Dans le cockpit, il reste les entrailles de ferraille du poste de pilotage. A l'extérieur, le fuselage de l'avion et ses ailes sont par contre quasi intacts. Le nez et la gouverne de direction de l'avion ont été repeints aux couleurs des drapeaux palestinien et jordanien: noir, rouge, vert.

Peintres et électriciens s'affairent encore pour que l'avion devienne un établissement capable d'accueillir des clients mais aussi d'organiser des fêtes de mariage.

Comme sur un véritable tarmac, les clients pourront embarquer à l'aide d'un escalier d'embarquement, venu tout droit de l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, expliquent les frères al-Sairafi.

Au total, ces derniers, qui travaillent dans l'import-export, disent avoir déboursé 300 000 dollars.

"Nous espérions ouvrir un restaurant haut de gamme avant l'Aïd", fête musulmane prévue à la fin du mois de juillet, explique Khamis. "Mais il ne nous reste plus beaucoup de temps alors nous commencerons par de la restauration rapide."

 

 


Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France serait «une récompense pour le terrorisme»

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
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  • Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron,
  • "Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas"

JERUSALEM: Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France, qui pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron, serait "une récompense pour le terrorisme", a estimé le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. "Ce genre d'actions n'apportera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région, mais l'inverse: elles ne feront que les éloigner davantage".

 


Saudi Aramco découvre 14 nouveaux champs pétroliers et gaziers

  Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
 Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
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  • L'Arabie saoudite conforte sa position de leader mondial de l'énergie
  • Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1

RIYADH : Saudi Aramco a fait une série de découvertes révolutionnaires de pétrole et de gaz dans la province orientale et le quartier vide, consolidant ainsi la position de l'Arabie saoudite en tant que leader mondial de l'énergie.

Annoncées mercredi par le ministre de l'Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, ces découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel, mettant ainsi en évidence le vaste potentiel d'hydrocarbures du Royaume, qui ne cesse de croître.

Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1.

Une autre découverte notable a été faite dans le champ de Sayahid, où du brut très léger s'est écoulé du puits Sayahid-2 à un taux de 630 bpj. Le champ d'Ayfan a également montré des résultats prometteurs, le puits Ayfan-2 produisant 2 840 bpj de brut très léger et environ 0,44 million de pieds cubes standard de gaz par jour.

Une exploration plus poussée a confirmé l'existence du réservoir de Jubaila dans le champ de Berri, où le puits Berri-907 a produit du brut léger à un rythme de 520 bpj, ainsi que 0,2 million de pieds cubes standard de gaz par jour. En outre, le réservoir Unayzah-A dans le champ Mazalij a produit du brut léger de première qualité à partir du puits Mazalij-64 à un taux de 1 011 bpj, associé à 0,92 million de pieds cubes de gaz par jour.

Au cours du trimestre vide, le champ de Nuwayr a produit du brut arabe moyen à 1 800 bpj à partir du puits Nuwayr-1, ainsi que 0,55 million de pieds cubes de gaz par jour. Le champ de Damdah, exploité par le puits Damda-1, a produit du brut moyen à partir du réservoir Mishrif-C, à raison de 200 b/j, et du brut très léger à partir du réservoir Mishrif-D, à raison de 115 b/j. Le champ de Qurqas a également produit du brut moyen à 210 bpj à partir du puits Qurqas-1.

En ce qui concerne le gaz naturel, des découvertes notables ont été faites dans la province orientale. Du gaz a été trouvé dans le réservoir Unayzah B/C du champ Ghizlan, le puits Ghizlan-1 produisant 32 millions de pieds cubes de gaz par jour et 2 525 barils de condensat. Dans le champ d'Araam, le puits Araam-1 a produit 24 millions de pieds cubes de gaz par jour et 3 000 barils de condensat. Du gaz non conventionnel a également été découvert dans le réservoir Qusaiba du champ Mihwaz, où le puits Mihwaz-193101 a produit 3,5 millions de pieds cubes par jour et 485 barils de condensat.

Dans le quartier vide, d'importants flux de gaz naturel ont été enregistrés dans le champ de Marzouq, avec 9,5 millions de pieds cubes par jour en provenance du réservoir Arab-C et 10 millions de pieds cubes en provenance du réservoir Arab-D. En outre, le réservoir Upper Jubaila a produit 1,5 million de pieds cubes de gaz par jour à partir du même puits.

Le prince Abdulaziz a souligné l'importance de ces découvertes, notant qu'elles contribuent à consolider le leadership de l'Arabie saoudite dans le secteur mondial de l'énergie et à renforcer le potentiel du Royaume en matière d'hydrocarbures.

Ces découvertes devraient stimuler la croissance économique, renforcer la capacité de l'Arabie saoudite à répondre efficacement à la demande énergétique nationale et internationale et soutenir les objectifs de durabilité à long terme du pays. Elles s'alignent sur les objectifs de la Vision 2030, qui vise à maximiser la valeur des ressources naturelles et à assurer la sécurité énergétique mondiale.


Aux confins de Gaza, Macron appelle à une reprise rapide de l'aide humanitaire

Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien. (AFP)
Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien. (AFP)
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  • "La situation aujourd'hui est intenable et elle n'a jamais été aussi grave", a déclaré le président français, appelant "à une reprise le plus rapidement possible de l'aide humanitaire"
  • La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis le début de la guerre

AL-ARISH: Emmanuel Macron a affirmé mardi que la reprise de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza était "la priorité des priorités", lors d'une visite à al-Arich, avant-poste égyptien du soutien humanitaire à Gaza où la situation est "intenable, selon le président français.

Cette rare visite d'un dirigeant européen aux confins de la bande de Gaza intervient dans un contexte tendu, alors que Israël a repris ses opérations militaires le 18 mars après deux mois de trêve. Israël bloque par ailleurs depuis le 2 mars l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.

"La situation aujourd'hui est intenable et elle n'a jamais été aussi grave", a déclaré le président français, appelant "à une reprise le plus rapidement possible de l'aide humanitaire", "la priorité des priorités", selon lui.

La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien.

"Nous condamnons évidemment avec force ces attaques, et il faut qu'ensuite la vérité soit établie comme il se doit,  parce que le monde a des règles, et c'est une bonne chose", a-t-il déclaré.

Le 23 mars, 15 personnes ont été tuées par des tirs israéliens sur des ambulances à Rafah, point de passage entre l'Egypte et Gaza à 50 km d'al-Arich, selon l'ONU et le Croissant-rouge palestinien. Le drame suscite un tollé international et le chef de l'armée israélienne a ordonné lundi une "enquête plus approfondie".

"Pas un projet immobilier" 

"La protection des civils et du personnel humanitaire ainsi qu'un plein accès de l'aide humanitaire constituent des obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire et doivent être respectées", avaient déjà plaidé lundi au Caire les présidents Macron et al-Sissi ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie, dans une déclaration conjointe.

Ils ont aussi "appelé à un retour immédiat au cessez-le-feu pour que les Palestiniens soient protégés et reçoivent de l'aide humanitaire en quantité et dans les plus brefs délais".

Un message réitéré de vive voix à Donald Trump dans un appel téléphonique à quatre, juste avant que le président américain ne reçoive le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à la Maison Blanche.

Interrogé mardi lors d'un point de presse à al-Arich sur les déclarations de Donald Trump, qui avait évoqué une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient", M. Macron a répondu que le territoire palestinien n'était "pas un projet immobilier".

"La réalité, c'est que vous avez 2 millions de personnes qui sont enfermées (...)  Après des mois et des mois de bombardements d'une guerre terrible, des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie. Vous avez des dizaines de milliers d'enfants qui sont mutilés sans famille. C'est ça dont on parle quand on parle de Gaza. C'est pas d'un projet immobilier", a souligné M. Macron.

Depuis octobre 2023, plus de 330 travailleurs humanitaires, la plupart d'entre eux appartenant à l'Unrwa, l'agence des Nations unies d'aide aux réfugiés palestiniens, ont été tués dans la bande de Gaza, selon les données de l'ONU datant de novembre.