L’Iran accuse Israël d’avoir attaqué un site nucléaire civil en juin

Lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Téhéran qui a eu lieu mardi, le porte-parole du Cabinet, Ali Rabiei, a accusé Israël d’avoir mené une attaque de sabotage en juin qui aurait visé une installation nucléaire civile (AP)
Lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Téhéran qui a eu lieu mardi, le porte-parole du Cabinet, Ali Rabiei, a accusé Israël d’avoir mené une attaque de sabotage en juin qui aurait visé une installation nucléaire civile (AP)
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Publié le Mardi 06 juillet 2021

L’Iran accuse Israël d’avoir attaqué un site nucléaire civil en juin

Lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Téhéran qui a eu lieu mardi, le porte-parole du Cabinet, Ali Rabiei, a accusé Israël d’avoir mené une attaque de sabotage en juin qui aurait visé une installation nucléaire civile (AP)
  • À l’époque, les responsables ont souligné que l’attaque n’avait fait pas fait de victimes ni de dégâts, mais le porte-parole du Cabinet, Ali Rabiei, a révisé ce bilan mardi, avouant que des dégâts ont été occasionnés au niveau du plafond du bâtiment
  • M. Rabiei a accusé mardi les saboteurs israéliens de chercher à faire dérailler les négociations nucléaires à Vienne

DUBAÏ: L’Iran a accusé Israël mardi d’avoir mené une attaque de sabotage contre une installation nucléaire près de Téhéran le mois dernier. 

Selon l’agence de presse officielle du pays, les autorités ont reconnu pour la première fois que la mystérieuse attaque avait causé des dommages structurels au site. 

À la fin du mois de juin, les autorités ont annoncé qu’elles avaient empêché des saboteurs d’attaquer un site dans la ville de Karaj, située à environ 40 kilomètres au nord-ouest de la capitale iranienne. Elles n’ont donné aucun détail sur le contenu du bâtiment visé, qui appartient à l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran, ni sur la manière dont il a été visé. 

L’aveu soudain du mois dernier est intervenu quelques jours seulement après la victoire électorale du chef du pouvoir judicaire, Ebrahim Raïssi, partisan de la ligne dure, et faisait suite à une série d’autres attaques contre le programme nucléaire iranien, notamment l’assassinat d’un scientifique nucléaire de premier plan. 

À l’époque, les responsables ont souligné que l’attaque n’avait pas fait de victimes, ni dégâts. Toutefois, le porte-parole du Cabinet, Ali Rabiei, a révisé ce bilan mardi, avouant que des dégâts ont été occasionnés au niveau du plafond du bâtiment. 

«Un trou est apparu au plafond de l’un des hangars industriels. Le toit a donc été enlevé pour être réparé», précise M. Rabiei, cherchant à expliquer les images satellites du site qui ont largement circulé en ligne et qui semblaient montrer l’enlèvement brusque du toit après l’attaque signalée. M. Rabiei a reconnu que les images ont été prises lorsque le toit a été enlevé pour être réparé. 

«Les dommages causés aux équipements n’étaient pas importants», ajoute-t-il, sans donner plus de détails. 

L’attaque qui aurait été déjouée le mois dernier s’est déroulée dans un contexte d’activité diplomatique intense, alors que les diplomates à Vienne s’efforcent de ressusciter l’accord sur le nucléaire de 2015 conclu entre Téhéran et les puissances mondiales, aujourd’hui en lambeaux, qui impose des restrictions sur ses activités d’enrichissement en échange d’un allègement des sanctions américaines. L’ancien président Donald Trump a retiré les États-Unis de cet accord historique il y a trois ans. 

Cela a incité l’Iran à abandonner progressivement les limites de l’accord sur l’enrichissement de l’uranium, ce qui a déclenché une série d’incidents tendus au Moyen-Orient. Afin d’exercer une pression sur l’Occident en vue d’obtenir un allègement des sanctions, l’Iran enrichit désormais de l’uranium à 60%, son niveau le plus élevé à ce jour, bien qu’il soit encore loin des 90% de qualité militaire. 

M. Rabiei a accusé mardi les saboteurs israéliens de chercher à faire dérailler les négociations nucléaires à Vienne, rapporte l’agence de presse officielle IRNA. 

«Le régime sioniste a mené ces actions pour signaler qu’il peut arrêter l’Iran et pour dire qu’il n’y a pas besoin de parler avec l’Iran», indique-t-il. «Mais à chaque fois que des sabotages ont eu lieu, nous sommes montés en puissance.» 

Israël n’a pas immédiatement commenté cette accusation et n’a pas revendiqué la responsabilité des attaques présumées contre le programme nucléaire iranien au cours des derniers mois. 

Israël s’est fermement opposé à l’accord de 2015, que le Premier ministre de l’époque, Benjamin Netanyahou, a condamné comme une «erreur historique». Ces dernières semaines, cependant, le nouveau gouvernement a adopté un ton plus doux. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid, a déclaré à son homologue américain qu’Israël avait de «sérieuses réserves» sur l’accord en discussion à Vienne, mais que le pays s’engagerait de manière constructive et ferait part de ses objections en privé. 

On en sait peu sur l’attaque signalée à Karaj, ville située près de divers sites industriels, notamment des installations de production pharmaceutique où l’Iran a fabriqué son vaccin national contre le coronavirus. Les réseaux sociaux iraniens avaient relayé des informations non confirmées selon lesquelles un drone avait pris pour cible l’installation. 

Mais la dernière attaque est survenue à un moment sensible pour l’Iran qui en pleine transition politique et sur le point de revenir à l’accord sur le nucléaire historique. 

Par ailleurs, le pays a eu du mal à endiguer ce qu’il décrit comme une campagne menée par Israël contre son programme nucléaire. Au début de l’année, l’installation nucléaire souterraine iranienne de Natanz a connu une mystérieuse panne qui a endommagé certaines de ses centrifugeuses. En juillet dernier, des incendies dont on ignore l’origine se sont déclarés dans l’usine d’assemblage de centrifugeuses avancées de Natanz, que les autorités ont ensuite décrits comme un sabotage. L’Iran reconstruit actuellement cette installation au cœur d’une montagne voisine. 

L’Iran a également imputé à Israël l’assassinat, en novembre, d’un scientifique qui avait lancé le programme nucléaire militaire du pays plusieurs décennies plus tôt. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".