Le Festival de Cannes est de retour, avec un grand show de cinéma

La chanteuse franco-canadienne et membre du Jury de la Sélection Officielle Mylène Farmer salue depuis le balcon de l'hôtel Martinez à la veille de l'ouverture de la 74e édition du Festival de Cannes (AFP)
La chanteuse franco-canadienne et membre du Jury de la Sélection Officielle Mylène Farmer salue depuis le balcon de l'hôtel Martinez à la veille de l'ouverture de la 74e édition du Festival de Cannes (AFP)
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Publié le Lundi 12 juillet 2021

Le Festival de Cannes est de retour, avec un grand show de cinéma

  • Si l'entrée du festival est soumise à la présentation d'un pass sanitaire, et le masque de rigueur même à l'extérieur, sur les marches, les équipes artistiques auront le droit de le retirer
  • Un jury à majorité féminine, dont la star de la chanson française Mylène Farmer, le réalisateur brésilien Kleber Mendonça Filho, ou l'acteur star du cinéma coréen Song Kang-ho

CANNES : Un opéra-rock flamboyant pour marquer le grand retour du cinéma : après l'annulation en 2020 pour cause de Covid, le Festival de Cannes revient mardi, avec des stars autorisées à tomber le masque sur les marches et la projection d'"Annette" de Leos Carax, cinéaste aussi culte que rare.

"Le Covid est toujours là, mais être présent pour le retour du festival, dans le film d'ouverture (...) c'est un grand sentiment de soulagement et d'excitation", a confié à l'AFP Adam Driver, tête d'affiche avec Marion Cotillard de cette comédie musicale inclassable, et premier film du réalisateur français depuis "Holy Motors" il y a neuf ans.

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L'acteur sud-coréen et membre du jury de la sélection officielle Song Kang-Ho se tient sur le balcon de l'hôtel Martinez

Une excitation partagée par le gratin du cinéma mondial, qui retrouve la Croisette après avoir été bousculé par la pandémie et les mois de fermeture de salles, plus de deux ans après la Palme d'or décernée au Sud-Coréen Bong Joon-ho pour "Parasite".

Les membres du jury, qui sont arrivés à Cannes et se sont réunis lundi soir autour d'un premier dîner, donneront dans l'après-midi leur traditionnelle conférence de presse, avant d'entamer leur marathon cinéphile : 24 films en compétition officielle à voir, de la jeune Julia Ducournau à Paul Verhoeven en passant par l'Italien Nanni Moretti ou le Russe Kirill Serebrennikov, et des prix à remettre le 17 juillet.

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L'actrice française et présidente du jury de la Caméra d'or Melanie Thierry embrasse le délégué général du festival de Cannes Thierry Fremaux  à côté du président du Festival de Cannes Pierre Lescure

Le président du jury, Spike Lee, premier artiste noir à ce poste, en dira sans doute un peu plus sur la façon dont il compte tenir ce rôle. Cinéaste new-yorkais militant, engagé contre le racisme et pour la diversité, thème brûlant dans l'industrie du 7e art aujourd'hui, il avait été désigné dès l'an dernier, avant l'annulation.

L'entoure un jury à majorité féminine, dont la star de la chanson française Mylène Farmer, le réalisateur brésilien Kleber Mendonça Filho, ou l'acteur star du cinéma coréen Song Kang-ho.

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L'actrice américaine et membre du jury de la sélection officielle Maggie Gyllenhaal s'entretient avec le réalisateur brésilien Mendonca Filho

  «Venir vibrer»

Dès la fin d'après-midi, place au glamour et aux flashs sur le tapis rouge, déroulé quelques heures plus tôt. Si l'entrée du festival est soumise à la présentation d'un pass sanitaire, et le masque de rigueur même à l'extérieur, sur les marches, les équipes artistiques auront le droit de le retirer.

Les projecteurs se braqueront notamment sur l'actrice et réalisatrice américaine Jodie Foster, 58 ans, invitée d'honneur de la cérémonie d'ouverture et qui donnera le coup d'envoi du 74e festival. L'actrice aux deux Oscars, interprète de classiques tels que "Taxi Driver" (1976) ou "Le Silence des agneaux" (1991), doit se voir décerner une Palme d'Or d'honneur pour sa carrière.

Enfin, la projection d'"Annette", qui sort simultanément dans les salles françaises, marquera le début de la compétition.

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La réalisatrice franco-sénégalaise et membre du Jury de la Sélection Officielle Mati Diop  et le rdélégué général du festival de Cannes Thierry Fremaux

Tour à tour ténébreux et flamboyant, ce film écrit par les Sparks, groupe américain ayant toujours navigué entre underground et succès relatifs, raconte l’histoire de Henry (Adam Driver), un comédien de stand-up, et d’Ann (Marion Cotillard), une cantatrice de renommée internationale, dont le couple est bouleversé par la naissance d'une enfant très particulière.

Après des mois de confinement et de vie sociale entravée, cette belle histoire d'amour tragique, oeuvre entièrement chantée, à la beauté plastique et au souffle puissant "invite les spectateurs à venir vibrer, à assister à un grand spectacle", relève auprès de l'AFP Marion Cotillard.

Le film relate l'ascension et la chute d'une star et a tout pour résonner auprès des festivaliers et du jury, avec des références aussi bien au mouvement MeToo de libération de la parole des femmes victimes de harcèlement ou d'agression, qu'à la difficulté de concilier construction d'une famille et célébrité... Le tout ponctué de traversées spectaculaires en moto d'un Los Angeles nocturne.

Le film est aussi une nouvelle performance d'acteur magnétique pour Adam Driver, qui n'aime pas se voir à l'écran, et ne dérogera pas à son habitude. Quand les lumières du Palais du Festival s'éteindront, lui s'enfuira "jusqu'à un bureau" pour attendre que ça passe. "Là, je joue avec l'agrafeuse ou le scotch et je reviens quand les lumières se rallument", sourit-il. "Et je fais comme si j'étais resté là !".

 

 


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté. 


« La France doit produire plus pour manger mieux », affirme la ministre de l'Agriculture

Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard  L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
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  • la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».
  • « La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté.

PARIS : « La France doit produire plus pour manger mieux », a affirmé dimanche, lors de l'inauguration du stand du ministère au Salon de l'agriculture, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l'ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».

« La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole (producteurs, interprofessions, syndicats, chambres d'agriculture, etc.).

« Produire plus pour pouvoir investir et ainsi produire mieux. Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands alors que de nouveaux équilibres de la géopolitique agricole se dessinent », a-t-elle poursuivi, au côté de son homologue marocain, Ahmed El Bouari, dont le pays est l'invité d'honneur du Salon.

« Produire plus et tourner le dos aux partisans de la décroissance et du repli sur soi », a ajouté Mme Genevard.

Tout en estimant qu'il est « un non-sens » d'opposer agriculture et environnement alors que les agriculteurs travaillent « avec la nature », elle a déclaré se battre « chaque jour pour qu'on ne bride pas l'alimentation au nom de la planète, alors qu'il n’y a aucun bénéfice objectif à ces entraves administratives ou réglementaires ».

La ministre s'en est ensuite vigoureusement pris aux « idéologues », « les procureurs qui mangent du paysan à tous les repas sans en avoir jamais vu, pour entretenir le fantasme d'une France agricole productiviste ».

« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle encore affirmé. 


À Washington, Macron veut faire entendre la voix de l’Europe sur l’Ukraine.

Le président français Emmanuel Macron (C), le président élu des États-Unis Donald Trump (G) et le président ukrainien Volodymyr Zelensky posent avant une réunion au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. (Photo de Sarah Meyssonnier / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C), le président élu des États-Unis Donald Trump (G) et le président ukrainien Volodymyr Zelensky posent avant une réunion au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. (Photo de Sarah Meyssonnier / POOL / AFP)
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  • L’entretien prévu entre le président français Emmanuel Macron et son homologue américain Donald Trump, à Washington ce lundi, est des plus délicats.
  • Les européens s’inquiètent que Washington et Moscou, ne scellent un accord de paix au détriment de Kiev, au regard des concessions faites gratuitement et d’entrée de jeu par l’administration américaine.

PARIS : L’entretien prévu entre le président français Emmanuel Macron et son homologue américain Donald Trump, à Washington ce lundi, est des plus délicats, puisqu’il s’agit de faire entendre la voix de l’Europe et de l’Ukraine, écartées des pourparlers avec la Russie sur le dossier ukrainien.

Le président français a pris soin de se préparer à cette rencontre tout au long des jours précédents, en organisant deux réunions successives avec plus d’une trentaine de dirigeants européens sur le sujet.

Ces rencontres lui ont permis de contourner les divergences et de s’assurer d’une relative unité sur le dossier au sein de l’Europe.

Parallèlement, il a aussi convoqué en urgence à l’Elysée les représentants des forces politiques françaises, pour les mettre au fait des implications au niveau de la France et de l’Europe, de la démarche américaine, sur le dossier ukrainien.

Le chef de l’Etat s’est également adressé aux Français, à travers la presse régionale et les réseaux sociaux, pour évoquer une partie de son plan, en vue de cette rencontre qui coïncide avec le troisième anniversaire de la guerre menée par la Russie contre le territoire ukrainien.

Depuis l’annonce de Trump, de pourparlers avec la Russie sur ce dossier et la rencontre qui a eu lieu récemment à Riad à ce sujet, entre de hauts responsables américains et russes, la France et l’Europe s’efforcent de faire entendre leur voix sur ce chapitre.

Les européens s’inquiètent que Washington et Moscou, ne scellent un accord de paix au détriment de Kiev, au regard des concessions faites gratuitement et d’entrée de jeu par l’administration américaine.

Cette dernière, doute de l’objectif de l’Ukraine de rejoindre l’alliance Atlantique, et n’accorde pas d’intérêts à la restitution par les Russes des régions ukrainiennes qu’ils ont occupé depuis le début de la guerre.

Par ailleurs, l’administration américaine ne se fait aucun souci au niveau des défis sécuritaires qui peuvent guetter le continent européen, de la part du président russe Vladimir Poutine.

Partant de là, la France tout comme l’Europe s’opposent à tout règlement auquel ils ne seraient pas associés ainsi que les Ukrainiens, et Macron compte faire entendre cela à Trump, déployant à cette fin un atout principal.

Dans les propos tenus lors de son échange avec les Français sur les réseaux sociaux, Macron a affirmé qu’il dira à Trump « Tu ne peux pas être faible face au président Poutine. Ce n’est pas toi, pas ta marque de fabrique, ce n’est pas ton intérêt ».

Une manière de faire plier Trump en le ramenant à sa propre vérité, un pari à tenter sans garantie de réussite, tant les réactions et positions du président américains semblent échapper à toute logique.

D’où le sentiment que l’entretien de Macron avec son homologue américain relève d’un saut dans le vide, d’autant plus que ce dernier s’affranchi de toute sorte de limites ou garde fou.

Il s’est montré prêt à sacrifier l’Ukraine au profit de la Russie et à laisser à l’abandon ses alliées européens, et il s’est lancé dans une campagne de critiques personnelles et gratuites à l’encontre du président ukrainien Vlodomir Zelenski le traitant de « dictateur non élu ».

En dépit de cela, le Palais de l’Elysée préfère tempérer et mettre l’accent sur ce qui rapproche et uni, en soulignant à la veille de la visite présidentielle que « la France partage l’objectif du président Trump de mettre fin à la guerre en Ukraine ».

Le président français, toujours selon l’Elysée « Va à Washington dans l’esprit de soutenir cet objectif », et qu’il y va avec « des propositions d’action » et « le souci de travailler en soutien de l’Ukraine, et au renforcement de la sécurité en Europe ».