74e Festival de Cannes: les membres du jury, la joie de Thierry Frémaux et l'empreinte carbone

«Au début de l'année, rien ne nous assurait que Cannes aurait lieu» : avant l'ouverture des festivités sur la Croisette, le délégué général du festival Thierry Frémaux témoigne de sa joie de voir démarrer cette 74e édition. (Photo, AFP)
«Au début de l'année, rien ne nous assurait que Cannes aurait lieu» : avant l'ouverture des festivités sur la Croisette, le délégué général du festival Thierry Frémaux témoigne de sa joie de voir démarrer cette 74e édition. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 03 juillet 2021

74e Festival de Cannes: les membres du jury, la joie de Thierry Frémaux et l'empreinte carbone

  • Du côté du jury, la parité est davantage respectée avec cinq femmes sur neuf membres pour cette 74e édition
  • Premier rôle dans la série à succès de Netflix «Le Serpent», où il incarne le tueur français Charles Sobhra, Tahar Rahim est l'acteur français à qui tout réussit

PARIS: Voici la composition du jury qui devra choisir, sous la présidence du réalisateur américain Spike Lee, la prochaine Palme d'or, lors de la 74e édition du Festival de Cannes, qui démarre mardi jusqu'au 17 juillet.

Mati Diop

Révélée en 2019 avec "Atlantique", son premier long-métrage récompensé du Grand prix à Cannes, Mati Diop est une réalisatrice franco-sénégalaise qui n'a de cesse de revenir à l'Afrique, dont elle parle dans ce film où est évoqué le sort des migrants.

Nièce du grand réalisateur sénégalais Djibril Diop Mambéty, réalisateur de "Touki Bouki", la cinéaste de 39 ans avait déjà été remarquée avec "Mille soleils", en 2013. Un moyen métrage documentaire qui suivait l'acteur de "Touki Bouki" et dialoguait avec le film de son oncle, qu'elle a peu connu.

Actrice à ses heures, notamment chez Claire Denis dans "35 rhums" (2008), elle est une admiratrice du cinéma onirique du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, en compétition cette année.

Song Kang-ho

Acteur fétiche de Bong Joon-ho, il a été le père de famille roublard de "Parasite", Palme d’or 2019 ensuite récompensé de l'Oscar du meilleur film à Hollywood. En 26 ans de carrière, le Sud-Coréen a joué dans 40 films dont "Memories of Murder" (2003) et "Snowpiercer, le Transperceneige" (2013), film de science-fiction dystopique réalisé par Bong Joon-ho.

Le public international l'a découvert en 2009 dans "Thirst, ceci est mon sang", un conte baroque cruel où il incarnait un prêtre parti en Afrique tester un vaccin contre un mystérieux virus mortel avant d’être transformé en vampire.

Récompensé de l'"Excellence Award" au Festival du film de Locarno (Suisse) en 2019, il a été en 2020 sur la liste du "New York Times" des "25 meilleurs acteurs du 21e siècle". 

Festival de Cannes : où sont les femmes ?

Avec seulement quatre réalisatrices - sur 24 films -  en compétition, voir l'une d'elles succéder à Jane Campion, seule femme à avoir remporté la Palme d'or en 1993 avec "La Leçon de piano", s'annonce statistiquement compliqué.

Pourtant, la 74e édition du Festival de Cannes fait la part belle à une quarantaine de femmes, majoritairement issues des sections parallèles. Tour d'horizon des principales cinéastes qui seront sur la Croisette.

En lice pour la Palme d'or  

Trois Françaises: Mia Hansen-Love, Catherine Corsini et Julia Ducournau, ainsi qu'une Hongroise, Ildiko Enyedi vont concourir pour la Palme d'or. Dans l'histoire du festival, il n'y a jamais eu plus de quatre femmes en lice pour la distinction suprême. 

Appréciée de la critique, Mia Hansen-Love, 40 ans, qui avait raflé l'Ours d'argent du meilleur réalisateur à la Berlinale pour "L'avenir" (2016), revient à Cannes avec "Bergman Island". 

Personnalité discrète mais tout aussi appréciée de la critique, Catherine Corsini, 65 ans, fera son grand retour sur la Croisette avec "La Fracture", 20 ans après avoir été en compétition avec "La répétition".

Spécialiste du film de genre, Julia Ducournau, 37 ans, a les honneurs de la Sélection officielle avec son deuxième long-métrage "Titane", cinq ans après la révélation de son film d'horreur "Grave" (2016) à la Semaine de la critique.

 Ildiko Enyedi, 65 ans, avait enchanté la Berlinale avec son film "Corps et âme" en 2017, pour lequel elle avait remporté l'Ours d'or. Elle revient avec "L'histoire de ma femme" (avec Léa Seydoux).

Les sections parallèles

Le Festival de Cannes ne se résume toutefois pas à sa Sélection officielle. Ainsi, dans la Semaine de la critique, qui met en avant de jeunes réalisateurs, sur les treize longs-métrages de la sélection sept sont réalisés par des femmes, parmi lesquels "Une jeune fille qui va bien", premier long-métrage de Sandrine Kiberlain.

Parité également dans la "Quinzaine des réalisateurs", avec 12 longs-métrages de réalisatrices --sur 24 films sélectionnés--  parmi lesquels, "Ali et Ava" de la Britannique Clio Barnard. A noter aussi la présence de l'actrice française Luana Bajrami (qui joue une domestique dans "Portrait de la jeune fille en feu") , avec son premier film "Les colline où rugissent les lionnes".

Les responsables de ces sélections "ouvrent la voie !", s'est réjouie auprès de l'AFP Sophie Monks Kaufman, coprésidente la branche britannique de Time's up, mouvement fondé après l'affaire Weinstein pour lutter contre le harcèlement.

D'autres sections mettront en avant Emmanuelle Bercot et son très attendu "De son vivant", dont le tournage avait été interrompu après l'accident vasculaire de son actrice principale, Catherine Deneuve ou encore le biopic "Jane par Charlotte", sur Jane Birkin par sa fille, Charlotte Gainsbourg.  

Les à-côtés

A noter également que l'actrice et réalisatrice américaine Jodie Foster - "Taxi Driver" (1976), "Le Silence des agneaux" (1991) recevra une Palme d'or d'honneur pour l'ensemble de son travail. L'actrice doublement oscarisée avait, en 2016 et à Cannes, dénoncé la frilosité des studios de cinéma envers les femmes productrices, parce qu'elles représentent "un risque trop important". 

Du côté du jury, la parité est davantage respectée avec cinq femmes sur neuf membres pour cette 74e édition. Parmi elles, la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop ou encore les actrices Maggie Gyllenhaal et Mélanie Laurent. Trois fois, les femmes ont été plus nombreuses que les hommes (2009, 2014 et 2018) et, deux fois, elles ont été absentes des débats (1947 et 1954).

A cela s'ajoute la nomination à la tête de Semaine de la critique de la spécialiste du cinéma Ava Cahen. Plus jeune sélectionneuse de l'histoire de la Semaine de la critique, la jeune femme, née en 1986, succèdera après sa soixantième édition en juillet, à l'actuel directeur, Charles Tesson, 66 ans.

Enfin, si l'édition 2018 avait été marquée par #MeToo et la montée des marches de 82 femmes, dont Jane Fonda, Claudia Cardinale et Marion Cotillard, les réalisatrices Patty Jenkins ("Wonder Woman") et Tonie Marshall, le Festival semble avoir mis l'accent cette année, sur le climat avec une sélection éphémère dédiée à cette thématique.

Mylène Farmer

Parfois qualifiée de "Madonna française", Mylène Farmer, 59 ans, est une chanteuse admirée de millions de fans. Avec 35 millions de disques vendus, cette figure de la pop culture, connue pour ses show grandioses à travers l'Europe et jusqu'en Russie ainsi que ses clips, jouit d'une renommée internationale. 

Celle dont certains des plus grands succès, "Sans contrefaçon" ou "California", ont rencontré leur public via des clips considérés comme de véritables petits films, a collaboré avec des cinéastes et photographes de renom: Peter Lindbergh, Abel Ferrara, Luc Besson... 

En 2018, la chanteuse à la crinière rousse a rejoint le casting du film d'horreur "Ghostland", récompensé au Festival du film fantastique de Gérardmer

Le Velvet, NTM, les Sparks: Cannes en musique

La Croisette en prendra plein les oreilles : le Festival de Cannes joue cette année une partition très musicale, qui met à l'honneur des légendes du rock et du rap. Revue de détail de ces films qui donneront le tempo de cette édition.

Les Sparks au pays de Leos Carax

Cinéaste hors du commun rencontre groupe légendaire : dès l'ouverture du festival le 6 juillet, le film "Annette" donne le la. Derrière la caméra, l'inclassable Leos Carax ("Les Amants du Pont-Neuf"). Devant, les stars Marion Cotillard et Adam Driver, et au scénario comme à la musique, l'inclassable duo californien Sparks, figure de la scène alternative depuis les années 1970.

Projeté en avant-première mondiale et en compétition, "Annette" raconte l’histoire d’Henry, un comédien de stand-up, et d’Ann, une cantatrice de renommée internationale, dont le couple épanoui et glamour est bouleversé par la naissance de leur premier enfant. "”Annette” est un cadeau espéré par les amoureux de cinéma, de musique et de culture", a promis le président du Festival Pierre Lescure.

Le Velvet par Todd Haynes, Jane Birkin par sa fille

Les années 1970 n'ont pas dit leur dernier mot. Le Velvet Undeground est au coeur d'un documentaire signé Todd Haynes, auteur de "Velvet Goldmine", inspiré de David Bowie, et "I'm not There", sur Bob Dylan. Le film promet de mélanger interviews et images exclusives de l'époque pour éclairer le parcours de la formation new-yorkaise culte, dont le rock expérimental a connu un succès public tardif, qui comptait notamment Lou Reed dans ses rangs.

Côté franco-britannique, Charlotte Gainsbourg, livre son premier film de réalisatrice avec "Jane par Charlotte", un documentaire intime tourné sur plusieurs années, consacré à sa mère, Jane Birkin, avec notamment des séquences filmées rue de Verneuil, le domicile parisien de Serge Gainsbourg où la famille a vécu.

Une autre star, le flegmatique Bill Murray, a promis de se produire sur scène à Cannes, en marge de la présentation en séance spéciale de "New Worlds, the Cradle of Civilization", captation d'un concert-performance, sur des musiques de Bach ou Astor Piazzolla, auquel l'acteur fétiche de Wes Anderson a participé un soir d'été à Athènes, en compagnie de trois musiciens.

Du rap sur plusieurs générations

En compétition, "Haut et fort", du Marocain Nabil Ayouch, qui avait marqué pour ses débuts avec "Much Loved", suit groupe d'adolescents épris de culture hip-hop. Des jeunes qui ont "tant de choses à raconter mais pas les outils pour le faire", a-t-il détaillé.

Confondateur du groupe phare du rap français NTM avec Kool Shen, JoeyStarr pourrait se montrer sur la Croisette pour "Cette musique ne joue pour personne", de Samuel Benchetrit, où il côtoie une autre musicienne passée au cinéma : Vanessa Paradis. Il pourrait aussi passer une tête à la projection, en séance de minuit, d'un biopic sur les débuts de la formation légendaire du rap français, "Suprêmes". L'occasion pour le vétéran JoeyStarr de venir interpréter "Seine-Saint-Denis Style" sous les ors du Palais des Festivals ?

Chanson sur tous les tons

Outre la présence dans le jury de Mylène Farmer, vedette de la chanson française dont le succès perdure depuis les années 1980, le très attendu biopic sur la star mondiale Céline Dion "Aline", par Valérie Lemercier, doit être présenté après avoir vu sa sortie française reportée à plusieurs reprises depuis le début de la pandémie. 

Quand aux frères Larrieu, ils ont confié à des musiciens phares de la scène française (Etienne Daho, Dominique A, Bertrand Belin, Jeanne Cherhal...) l'écriture des chansons de leur comédie musicale "Tralala", avec Mélanie Thierry, Maïwenn, Josiane Balasko ou encore Denis Lavant. Sur la première photo publiée du film, l'acteur Mathieu Amalric joue du ukulélé. Tout un programme.

Mélanie Laurent

Jeune orpheline juive assoiffée de vengeance chez Tarantino ("Inglourious Basterds") ou citoyenne engagée pour l'environnement ("Demain" de Cyril Dion, présent cette année à Cannes), Mélanie Laurent, 38 ans, multiplie les casquettes. 

Actrice, scénariste, réalisatrice, elle mène une carrière des deux côtés de l'Atlantique: en France, elle a été découverte dans "Je vais bien, ne t'en fais pas" (2006) et a déjà reçu deux César ; aux Etats-Unis, elle est devenue célèbre grâce à Quentin Tarantino et une danse improvisée, en 2009, sur les marches de Cannes. 

Elle a aussi réalisé un film américain "Galveston", qui se déroule en plein Texas, et présentera en septembre sur la plateforme Amazon son dernier film, "Le Bal des folles", sur des femmes internées au XIXe siècle.

Tahar Rahim

Premier rôle dans la série à succès de Netflix "Le Serpent", où il incarne le tueur français Charles Sobhra, et nommé aux Golden Globes et aux Bafta pour "Désigné Coupable" (dans les salles françaises le 14 juillet), Tahar Rahim est l'acteur français à qui tout réussit. A 39 ans, l'acteur mène une carrière éclectique en France et aux Etats-Unis. 

Il a été révélé en 2009 dans "Un prophète" de Jacques Audiard, où il tenait le premier rôle, celui d'un détenu. Ce drame intense a remporté le Grand Prix du Festival de Cannes et 9 César, dont celui de meilleur espoir masculin et meilleur acteur. Il revient en compétition à Cannes en 2013 avec "Le Passé" de l'Iranien Asghar Farhadi et "Grand Central" de la Française Rebecca Zlotowski. Il a également été vu dans la série "The Eddy" sur Netflix, avec sa femme, l'actrice Leïla Bekhti.

Thierry Frémaux: «c'est très émouvant» de voir Cannes renouer avec le cinéma

"Au début de l'année, rien ne nous assurait que Cannes aurait lieu" : avant l'ouverture des festivités sur la Croisette, le délégué général du festival Thierry Frémaux témoigne de sa joie de voir démarrer cette 74e édition.

Q : Il s'agit de la première édition du festival depuis la pandémie. Ces grandes retrouvailles du cinéma tournent-elles la page de la crise ?

R : Pas tout à fait. La pandémie n’est pas vaincue. Inviter comme nous le faisons les sélectionnés 2020 qui n’avaient pu monter les marches est une façon de se souvenir qu’au début de l’année, rien ne nous assurait que Cannes aurait lieu. 

Mais l’organisation et l’esprit sont ceux d’une édition normale. Tout est en place sur le plan technique et sanitaire pour qu’il n’y ait aucun problème. La sélection est belle et riche, les festivaliers, la presse et toutes les équipes de film seront là, comme ce beau jury présidé par Spike Lee qui est le premier réalisateur noir à occuper cette fonction.

Les restaurateurs et les hôteliers sont impatients d’accueillir tout ce monde. Des artistes viennent spécialement pour être là, comme Jerry Schatzberg (Palme d’Or 1973, pour "l’Épouvantail "), qui est à 94 ans le plus âgé des cinéastes en activité. Nous sommes touchés qu’il dise : +Cannes recommence, c’est notre famille, je veux être là+. Des festivaliers sont en France depuis dix jours pour effectuer leur quarantaine, les journalistes ont pris leurs précautions. C’est très émouvant, tout ça. Ce sont les retrouvailles du cinéma mondial.

 Q: Le Festival a pris des mesures pour réduire son impact sur le climat, mais aussi une sélection spéciale de films sur le sujet. Quel rôle peut-il jouer sur la question de l’environnement ?

R : Cannes est le plus grand événement culturel international, nous nous efforçons d’être exemplaires. Un cabinet de conseil a été recruté pour collaborer avec le Festival à la mise en place d’une série de mesures fortes et pour renforcer notre vigilance sur les gestes éco-responsables (la lutte contre le gaspillage, le traitement des déchets, la reforestation). Pour le dîner d’ouverture, nous avons choisi un symbole en la personne d’Alain Passard, un 3 étoiles, l’un des premiers chefs au monde à avoir dit qu’on pouvait bien manger en ne cuisinant que des légumes. Il y a de nombreux sujets mais cette année, nous avons franchi un pas.

Et comme Cannes est d’abord un festival de cinéma, nous passons par les films, qui reflètent cette préoccupation : des œuvres qui montrent que la situation est très grave, en Asie, en Inde ou en Afrique, d’autre issus de «la génération Greta Thunberg» qui affirment que nous serons sauvés par les enfants qui ne cèderont rien, un documentaire qui dit la beauté du monde ("La Panthère des neiges") et même une «comédie climatique générationnelle», signée Louis Garrel...

Q : Seules quatre réalisatrices sont en compétition, mais de jeunes talents féminins sont en nombre dans les sections parallèles. Où en est la parité dans le cinéma ?

R : Quatre réalisatrices en compétition, je suis le premier à penser que ce n’est pas assez. Mais dans la section Un Certain Regard, consacrée aux nouveaux talents, il y en a beaucoup plus, ce qui prouve une évolution notoire. Il y a des pays où il n’y avait aucune réalisatrice et là aussi, ça commence à changer. Sur les trois films russes sélectionnés à Cannes, il y a cette année une réalisatrice. 

A Cannes, on ne peut avoir une pratique de quotas mais nous savons passer du schématisme au pragmatisme. Les équipes et les instances du festival ont été féminisées. Le jury est majoritairement féminin alors que le président est un homme – ce qui est une première dans l’histoire de Cannes. Le comité de sélection est majoritairement féminin. Chaque fois que nous pouvons envoyer un signal nous le faisons. Par exemple, aucun film ne sera jamais sélectionné en raison du genre, de la race ou de la religion de celle ou celui qui le réalise, mais si nous hésitons entre deux films et que l’un est réalisé par une femme, nous choisirons ce dernier. Nous procédons également ainsi sur la représentativité géographique. Cannes est un festival universaliste.

Maggie Gyllenhaal

Enfant de la balle comme son frère Jake, Maggie Gyllenhaal, 43 ans, a été révélée au grand public dans "Donnie Darko" (2001) et "La Secrétaire" (2002). Elle accède à une reconnaissance mondiale grâce à "The Dark Knight" de Christopher Nolan (2008), où elle incarne la dame de coeur de Bruce Wayne alias Batman. En 2009, elle fait l’unanimité dans "Crazy Heart" qui lui vaut une nomination aux Oscars. 

Elle est également connue des amateurs de série grâce à son rôle dans "The Deuce", série sur l'industrie du porno, dont elle est également productrice. Elle travaille actuellement sur son premier film, inspirée d'un roman à succès d'Elena Ferrante. 

Kleber Mendonça Filho

Représentant de la nouvelle vague brésilienne, le réalisateur, 52 ans, a marqué le festival de Cannes en 2019 avec "Bacurau", film de genre politique récompensé du prix du Jury ex-aequo avec "Les Misérables" de Ladj Ly. 

Pourfendeur de la politique de Bolsonaro, il avait déjà séduit la Croisette en 2016 avec "Aquarius", chronique de la société brésilienne et des excès du capitalisme à travers le portrait d'une femme libre, en guerre contre une société immobilière qui veut la déloger, avec son actrice fétiche Sonia Braga. 

Né à Recife (nord-est du Brésil), Kleber Mendonça Filho a débuté comme programmateur et critique de cinéma tout en réalisant des courts métrages. "Les Bruits de Recife", son premier long métrage, avait été dévoilé au Festival du Film de Rotterdam en 2012.

A l'image de Cannes, le cinéma rattrapé par l'urgence climatique

PARIS: Plus de bouteilles en plastique, une "compensation" financière pour les voyages en avion: le Festival de Cannes entend réduire son empreinte carbone, symbole d'une industrie du cinéma habituée au faste et aux paillettes rattrapée par la question environnementale.

De Leonardo Di Caprio à Juliette Binoche, les plus grandes stars internationales ont multiplié ces dernières années films et prises de positions en faveur de l'environnement. Mais le message a parfois du mal à porter, tant le 7e art fait figure de mauvais élève, avec ses tournages à travers les continents et sa débauche de moyens.

Avec leurs jets et berlines pour convoyer les stars, leurs montagnes de déchets pour quelques jours de fête, les festivals, qui projettent volontiers des films engagés comme à Cannes ceux de l'ancien président américain Al Gore sur la catastrophe climatique, symbolisent cette contradiction.

"Face à l'urgence", le premier rendez-vous mondial du cinéma assure cette année placer la protection de l'environnement "au cœur de (ses) préoccupations". Une série de mesures ont été prises pour réduire, dans un volume non précisé, les émissions de CO2 et ses déchets et une sélection spéciale de films sur le sujet sera projetée.

La majorité des voitures officielles seront électriques, les transports publics privilégiés ou - plus symbolique - le poids total de tapis rouge utilisé sera réduit de moitié, 950 kg de moins.

«Boulot monstre»

"Il y a un boulot monstre à faire" mais la démarche est "très encourageante", juge le réalisateur et militant Cyril Dion, qui présentera à Cannes son prochain documentaire, "Animal", sur l'effondrement de la biodiversité.

Le festival "lance un signal que tous les autres devront suivre. Les acteurs aussi vont se sentir obligés de se sentir concernés et regarder leur empreinte" écologique, espère-t-il. Et au-delà, "ces mesures témoignent d'un changement d'époque dans le cinéma".

Car d'un bout à l'autre de la planète cinéma, la question est à l'agenda: l'un des volets de Spiderman a été tourné de manière à recycler des tonnes de matériaux, la Berlinale a tissé son tapis rouge en filet de pêche recyclé et en France, certaines aides au secteur devraient être conditionnées à des mesures environnementales à l'horizon 2024.

Mais en pleine crise climatique, est-il raisonnable de continuer à réunir en grande pompe équipes de films, producteurs et journalistes du monde entier pour un festival ?

"Il y a un vrai changement de mentalité, mais c'est compliqué pour Cannes, qui doit maintenir un certain niveau de festif en tant que premier festival du monde", pointe Carole Scotta, de Haut et Court, l'une des principales productrices et distributrices indépendantes de France, très engagée sur ces questions.

Cannes, Venise, Sundance, Berlin... Les professionnels font chaque année le tour du monde et "ce n'est pas bon pour la planète", d'autant que la pandémie "nous a appris qu'on pouvait faire autrement", en dématérialisant certaines rencontres ou séances, reconnaît-elle.

"Organiser quelque chose, c'est forcément générer une pollution", abonde Guillaume Calop, dirigeant du festival de cinéma des Arcs, dans les Alpes, qui travaille à une charte des festivals internationaux en la matière. Mais il souligne le "pouvoir positif du cinéma: quand 20 000 personnes viennent voir un film, et qu'ils repartent convaincus, c'est déjà ça".

Autant d'arguments qui relèvent d'une certaine "schizophrénie" du milieu, tenté de produire des films "à message" avec des moyens énergivores, selon Simon Valensi, expert à l'organisme spécialisé The Shift Project.

Selon lui, les annonces de Cannes marquent une rupture "encourageante" mais insuffisante au regard de la situation. Et le système des grands festivals tel qu'il existe va se heurter à l'épuisement des énergies fossiles et aux obligations de l'accord de Paris.

Jessica Hausner

Ancienne élève de Michael Haneke, la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner, 48 ans, a vu son film "Little Joe", en lice pour la Palme d'or en 2019, primé pour la meilleure interprétation féminine remportée par l'Anglo-Américaine Emily Beecham.

Ce long métrage évoquait des manipulations génétiques dans un futur assez proche où l'actrice jouait une phytogénéticienne à la fois très pointue et borderline qui travaille dans le développement de nouvelles plantes.  

Avant ce premier projet en anglais, l'ancienne étudiante en psychologie et en cinéma a créé sa société de production --Coop 99-- et signé plusieurs longs métrages.

Parmi eux: "Lovely Rita" en 2000, sur une adolescente à la dérive, "Lourdes", avec Sylvie Testud, interrogation sur les miracles et la foi, et "Amour Fou", en 2015, présenté à Un certain regard, sur le suicide du poète allemand Heinrich von Kleist. 


Des luttes à l'innovation : Comment le calligraphe saoudien Abdulaziz Al-Rashedi a révolutionné l'écriture arabe

3punt 5. (Fourni)
3punt 5. (Fourni)
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  • « Je ressens une lumière sacrée dans les lettres », déclare Abdulaziz Al-Rashedi

DUBAÏ : La première passion du calligraphe saoudien et professeur d'arts Abdulaziz Al-Rashedi a toujours été le stylo. Son intérêt pour l'écriture a commencé à l'école primaire dans les années 1980, dans sa ville natale de Médine.

Al-Rashedi parle de tenir un stylo comme un musicien pourrait parler de son instrument. Aux yeux du calligraphe, l'écriture est un acte artistique, comme une danse, qui possède sa propre magie.

« Ce que j'aimais dans le stylo, c'était la façon dont l'encre en coulait », confie-t-il à Arab News. « Le stylo m'a conduit à mon amour pour la calligraphie arabe. »

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Al-Rashedi parle de la tenue d'un stylo comme un musicien parlerait de la tenue de son instrument. (Fourni)

Cependant, il a dû faire face aux défis posés par l'environnement social conservateur du Royaume dans les années 1980 et 1990.

« Les gens ne considéraient pas l'art comme quelque chose d'important. À cette époque, ils pensaient que l'art ne rapportait pas d'argent. Pour eux, c'était une perte de temps », explique-t-il. « Dans un tel environnement déprimant, je souffrais du manque d'intérêt des gens. Ils disaient que l'écriture me distrairait de mes études. Mais en réalité, cela m'encourageait à étudier. »

Son intérêt pour la calligraphie n'a pas échappé à tout le monde. Le père d'Al-Rashedi, aujourd'hui décédé, l'a toujours soutenu.  

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3punt 2. (Fourni)

« Il croyait en l'écriture et en sa préservation », déclare Al-Rashedi. « Il pensait que je faisais quelque chose d'important de ma vie, même si d'autres pensaient le contraire. Ils comparaient cela à des gribouillages. En réalité, je faisais de l'art tout seul. Aucun de mes amis ne partageait cet intérêt avec moi et il n'y avait aucun institut de calligraphie pour encourager ce talent. La situation était très difficile. »

Mais en 1993, Al-Rashedi a appris qu’il existait en effet un maître calligraphe saoudien vivant à Médine : Ahmad Dia. Ce dernier a gentiment accepté de lui enseigner les bases de la calligraphie arabe. Et, peut-être tout aussi important, il l’a fait dans sa maison, qu'Al-Rashedi compare à une école, un musée et un lieu de rencontre pour calligraphes.

« J'étais jeune, mais il me traitait comme un homme », se souvient l'artiste. « Pour nous, les calligraphes, il était comme un père spirituel, qui a planté en nous une graine de détermination. Il nous a toujours encouragés et ne nous a jamais réprimandés si notre écriture n'était pas parfaite. »

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Al-Rashedi est resté en contact avec son mentor jusqu'à la mort de Dia en 2022, lors de la pandémie de COVID. « Lorsqu'il est mort, c'est comme si la lumière s'était éteinte », confie-t-il.

Al-Rashedi s'est également formé en recopiant les œuvres d'une autre figure importante : Hashem Al-Baghdadi, le calligraphe et éducateur irakien influent, qui a publié des ouvrages sur les règles de la calligraphie arabe. Al-Rashedi décrit l'époque avant les réseaux sociaux comme une « période véritablement sombre », où il n'y avait aucune opportunité d'organiser des expositions ou de partager son travail avec les autres.

« Les gens ne communiquaient pas entre eux. C’était une période qui manquait (d’opportunités) et même de bons matériaux, comme des stylos et du papier », se souvient-il.

Mais avec l’avènement des réseaux sociaux, notamment Facebook, et l’ouverture de quelques galeries d’art, dont Athr Gallery à Djeddah en 2009, les choses ont considérablement changé. Aujourd’hui, Al-Rashedi peut partager ses œuvres sur Instagram et d’autres plateformes, montrant les compétences qu’il a perfectionnées au cours de trois décennies de pratique.

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Sa fascination pour l'écriture a commencé à l'école primaire, dans les années 80, dans sa ville natale de Madinah. (Fourni)

La calligraphie arabe est une forme d’art respectée à l’échelle internationale, existant depuis des milliers d’années, utilisée dans les textes islamiques et présente sur des monuments à travers le monde. Quel est donc son secret de longévité ?

« Je me demande souvent pourquoi les courbes de la calligraphie arabe fascinent les gens depuis si longtemps, et je pense que cela a inévitablement un lien avec sa sainteté », explique-t-il. « Allah a été une source d’inspiration pour les calligraphes et leur innovation dans l’écriture. Je ressens une lumière sacrée dans les lettres de la calligraphie arabe. »

Mais Al-Rashedi pense également que, pendant de nombreuses années, la calligraphie est restée figée dans une ornière, sans être touchée par l’innovation ou la créativité modernes.

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3punt 6. (Fourni)

« Beaucoup de calligraphes ont littéralement affirmé que la calligraphie arabe avait atteint sa limite et que personne ne pouvait y ajouter quoi que ce soit de nouveau », dit-il. « Une telle idée est incorrecte. »

En effet, Al-Rashedi a inventé sa propre forme de calligraphie arabe, qu’il appelle « 3punt ». (Il explique que le nom fait référence à la taille des lettres, qui sont écrites à l’aide de trois stylos différents.)

« Cela repose sur l’idée de réduire l’épaisseur des lettres. Habituellement, un seul stylo est utilisé en calligraphie arabe. Mais j’ai découvert que l’épaisseur traditionnelle de l’écriture arabe et l’utilisation d’un seul stylo empêchent l’ajout de nouvelles formes d’écriture au système. »

Basée sur un ensemble de règles strictes, la calligraphie 3punt d’Al-Rashedi contient 55 « sous-types d’écriture », explique-t-il. Elle possède une légèreté et une élégance propres, avec des lignes fluides et soigneusement chorégraphiées en écriture arabe fine.

En fin de compte, Al-Rashedi estime que la calligraphie arabe est une question de liens.  

« Si nous regardons l’écriture latine ou chinoise, sur des lettres comme ‘n’, ‘e’ ou ‘r’, elles se composent de parties distinctes. Mais avec la calligraphie arabe, vous pouvez connecter six ou sept lettres d’un seul trait », dit-il. « Sans aucun doute, l’écriture arabe — en tant que forme d’art — est supérieure à d’autres types d’écriture. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Inauguration d'une exposition Christian Dior à Riyad

Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
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  • «Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite
  • L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit

RIYAD: Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du créateur de mode Christian Dior est désormais ouverte au Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année.

«Christian Dior: couturier du rêve», une exposition couvrant plus de 75 ans de créativité et de design, ainsi que les œuvres qu'il a inspirées, est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite.

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«Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite. (Photo fournie)

L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit spécialement conçu pour l'exposition par l'historienne de l'art Florence Muller et la scénographe Nathalie Crinière.

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L'exposition couvre plus de 75 ans de créativité et de design et le travail que Dior a inspiré. (Photo fournie)

Parmi les points forts de l'exposition figurent des hommages à certains des grands classiques de Dior, tels que Miss Dior et J'adore, ainsi qu'un hommage au sac Lady Dior, sous la forme du projet Dior Lady Art.

Faisal Bafarat, directeur général de l'Autorité générale pour le divertissement, a officiellement inauguré l'exposition mercredi. Les billets sont disponibles sur la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.