ABHA: La réduction des effectifs militaires des États-Unis présents en Arabie saoudite n'affectera pas les capacités de défense du Royaume: telle a été ce dimanche la position de la coalition dirigée par Riyad après l'interception du plus grand nombre de drones lancés en une seule journée par les rebelles au Yémen.
En effet, Washington a fait part vendredi dernier de sa volonté de réduire le nombre de soldats et d'unités de défense aérienne déployés au Moyen-Orient, y compris les batteries de Patriot et le système antimissile Thaad installés en Arabie saoudite.
«Cela n'affectera pas les défenses aériennes de l'Arabie saoudite. Nous nous entendons parfaitement avec [...] nos alliés au sujet de la menace qui plane sur la région. Nous sommes tout à fait capables de défendre notre pays», assure devant les journalistes le porte-parole de la coalition, Turki al-Maliki.
Le retrait des troupes américaines intervient dans un contexte où l'administration du président Joe Biden cherche à atténuer les tensions avec l'Iran, qui se sont exacerbées en 2019 en raison de la campagne de «pression maximale» menée contre Téhéran par le prédécesseur de Biden, Donald Trump.
Au mois d’avril dernier, la Grèce a annoncé qu'elle serait disposée à prêter une batterie Patriot à l'Arabie saoudite afin qu’elle protège ses infrastructures de production d'énergie stratégiques.
Samedi dernier, les défenses aériennes de l'Arabie saoudite ont intercepté dix-sept drones houthis au total, le nombre le plus élevé en une seule journée depuis le début du conflit, indique Al-Maliki.
Au début de ce mois, la milice houthie a lancé un drone chargé de bombes qui a frappé une école de filles dans la province d'Asir, dans le sud du Royaume, selon les médias officiels saoudiens. Cette frappe n'a pas fait de blessés.
Dimanche dernier, les médias ont visité l'école en question, dont le toit, qui a été balayé par les éclats d'obus, est couvert de morceaux de verre, de roulements à billes et de métal tordu. À cette occasion, des responsables ont signalé que certains parents, terrorisés, avaient refusé de laisser leurs enfants retourner en classe.
L'Arabie saoudite «ne peut pas couvrir tout le pays avec des batteries de Patriot», explique un responsable local, qui ajoute: «Aucune cible militaire ne se trouve ici... Il est clair que les Houthis visent délibérément les civils.»
Cette escalade de violence se produit alors que les efforts diplomatiques déployés par les Nations unies, les États-Unis et les pays de la région en faveur d'un cessez-le-feu au Yémen, après plus de six ans d'un conflit dévastateur, se sont soldés par un échec.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.