ALEXANDRIE: Le gouvernement yéménite a affirmé dimanche que l'escalade des opérations militaires des Houthis dans la province de Marib et les attaques de drones contre l'Arabie saoudite menacent les efforts de paix au Yémen.
Dans un communiqué diffusé par l'agence de presse officielle SABA, le ministère yéménite des Affaires étrangères a fustigé les Houthis. Le document reproche notamment aux milices d’intensifier le pilonnage des secteurs résidentiels dans la ville centrale de Marib, de poursuivre offensives terrestres dans la province, et de lancer des drones armés et des missiles balistiques en Arabie Saoudite.
Le ministère accuse de plus les Houthis de mettre à exécution les politiques «destructrices» de l'Iran au Yémen, et de tenter de faire dérailler les efforts qui visent à arrêter la guerre.
«Ces attaques terroristes et ces escalades militaires en cours envoient des messages et des réponses clairs aux efforts régionaux et internationaux pour rétablir la paix et mettre fin à la guerre au Yémen», déclare le ministère.
Il a de plus réitéré le soutien du gouvernement aux mesures prises par Riyad pour défense son territoire contre les frappes des Houthis.
L'avertissement survient alors que les combats entre les Houthis et le gouvernement yéménite font rage depuis deux jours à Marib. Les miliciens redoublent d’efforts pour prendre le contrôle de la ville stratégique.
Le ministre de la Défense a annoncé que des dizaines de Houthis ont trouvé la mort dans des champs de bataille stratégiques à l'extérieur de la ville, quand les troupes de l'armée et les tribus alliées ont repoussé une vaste offensive menée par la milice pro-iranienne.
Dans un entretien dimanche avec Arab News, un responsable militaire local affirme que les Houthis ont lancé la veille un assaut «massif» contre les forces de l’ordre à Al-Kasara, à l'ouest de la ville. Ils se seraient retirés après avoir subi de lourdes pertes, humaines et matérielles.
« Nous avons écrasé leurs vagues de combattants, brûlé deux véhicules armés et capturé un chef militaire clé des Houthis avec son unité», a déclaré le responsable.
Des milliers de combattants et de civils ont été tués à Marib depuis février, quand une offensive majeure a été entamée pour prendre le contrôle de la région riche en pétrole et en gaz, et dernier bastion du gouvernement yéménite dans le nord du pays.
Des dizaines de civils dans la ville densément peuplée ont péri dans les dernières semaines, lors de campagnes acharnées de missiles, d’obus mortels et de drones contre les secteurs résidentiels.
La semaine dernière, le ministre yéménite des Affaires étrangères Ahmed Awad a déclaré à Arab News que son gouvernement «ne permettrait pas aux Houthis de capturer Marib», et qu’il fait tout son possible pour gagner cette bataille décisive.
Cette dernière série de combats donne le ton à la navette de médiateurs régionaux et internationaux entre Riyad, Mascate et Sanaa, un manège diplomatique qui espère une percée vers un accord de paix.
Awad confie que la délégation omanaise qui s'est rendue au début du mois à Sanaa, la capitale contrôlée par les Houthis, n'a pu convaincre les Houthis d'accepter l'initiative de paix proposée par l'ONU.
Le ministre rappelle que le gouvernement yéménite est favorable à l'arrêt immédiat des combats pour atténuer la crise humanitaire au pays.
«Nous estimons que la première étape humanitaire nécessite un cessez-le-feu global sur tous les fronts, sur le terrain et dans les airs. C'est l'étape la plus importante, car elle va arrêter l'effusion de sang et ouvrir les couloirs (d’assistance) », explique le ministre. Il ajoute qu'en plus de l'arrêt des violences, le plan de paix prévoit la réouverture de l'aéroport de Sanaa, la levée des restrictions sur les activités du port de Hodeidah, et la reprise des pourparlers de paix.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com