Les femmes, victimes collatérales de la pandémie?

C’est en 1984 que cette notion fait son apparition pour la première fois et qu’elle est définie avec précision. La sociologue Monique Haicault la définit en effet à l’époque comme le «fait de devoir penser simultanément à des choses appartenant à deux mondes séparés physiquement». (Photo Shutterstock).
C’est en 1984 que cette notion fait son apparition pour la première fois et qu’elle est définie avec précision. La sociologue Monique Haicault la définit en effet à l’époque comme le «fait de devoir penser simultanément à des choses appartenant à deux mondes séparés physiquement». (Photo Shutterstock).
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Publié le Lundi 21 juin 2021

Les femmes, victimes collatérales de la pandémie?

  • En 1984, la sociologue Monique Haicault définit la charge mentale comme le «fait de devoir penser simultanément à des choses appartenant à deux mondes séparés physiquement»
  • Si l’impact négatif de la Covid-19 sur l’ensemble de la population mondiale reste indéniable, les experts sont toutefois formels: ce sont les femmes qui ont payé le plus lourd tribut pendant les confinements successifs

ATHÈNES: Commander les courses entre deux e-mails, ça vous parle? Passer l’aspirateur entre deux coups de fil pro, vous avez déjà fait?

Si la réponse à ces questions est positive, il y a de fortes chances que votre charge mentale soit assez… chargée.

Bien avant la Covid-19, les femmes ont souvent noté – quelque fois avec un soupçon de haine mal dissimulée – la répartition déséquilibrée des tâches au sein des ménages. En 2017, la féministe Emma publiait une bande dessinée dans laquelle elle choisit d’aborder avec humour la problématique de la charge mentale, sous le titre Fallait demander.

C’est en 1984 que cette notion fait son apparition pour la première fois et qu’elle est définie avec précision. La sociologue Monique Haicault la définit en effet à l’époque comme le «fait de devoir penser simultanément à des choses appartenant à deux mondes séparés physiquement».

Parce qu’invisible, la charge mentale est facilement minimisée. Son existence, elle, est bien réelle. La pandémie l’a clairement rappelé aux femmes.

Si l’impact négatif de la Covid-19 sur l’ensemble de la population mondiale reste indéniable, les experts sont toutefois formels: ce sont les femmes qui ont payé le plus lourd tribut pendant les confinements successifs.

Leur charge mentale, déjà assez conséquente, a littéralement explosé pendant la pandémie. Et pour cause. Qu’elles soient arabes ou européennes, elles ont pu se rendre compte qu’en réalité, elles sont loin d’être l’égale de leur conjoint masculin.

Catherine Saurel – infirmière-anesthésiste spécialisée dans la douleur – indique à Arab News en français que durant la gestion de la pandémie, elle a pu observer une problématique qui a pesé de tout son poids sur le personnel soignant féminin. «Personnellement, je n’ai plus d’enfants à la maison, mais pour celles dont les enfants sont encore dans le foyer parental, c’était terrible.

En temps de crise, «ce sont toujours les femmes qui prennent», souligne Catherine Saurel,  infirmière-anesthésiste.

Pour protéger leurs enfants, nombreuses sont celles qui ont délibérément choisi de ne plus rentrer chez elles. Dans le même temps, leurs enfants ont été éparpillés dans plusieurs écoles différentes de celles où ils se rendaient avant la pandémie.» Pour Catherine, et grâce à son expérience dans le social, il ne fait pas de doute qu’en temps de crise, «ce sont toujours les femmes qui prennent».

Depuis Beyrouth, le médecin psychiatre Elio Sassine affirme à Arab News en français que, par nature, et «quoi qu’on en dise, les enfants sont plus à la charge des femmes dans les sociétés orientales». «Avec le confinement, le nombre de tâches ont augmenté en flèche, sans parler du fait qu’elles se sont retrouvées à plein temps avec leurs enfants et leur conjoint, conjoint qui, soit dit en passant, n’a pas toujours été choisi pour les bonnes raisons», relève Elio Sassine.

Mais au-delà de certains cas extrêmes de maltraitance physique, il n’en reste pas moins que les femmes se sont vues en train de réorganiser leur vie pendant le confinement, et rarement pour le mieux.

Car au Liban, les mariages dits «de raison» abondent. «Il y a celles qui ne se sont pas mariées de leur plein gré mais par pression sociale, et aussi celles qui voyaient en leur union, avant tout, un projet financier.» Difficile donc de se retrouver nez à nez et à plein temps avec une personne que l’on n’a pas sciemment choisie. Le psychiatre ajoute que les violences conjugales sont montées en flèche durant cette période, un avis partagé par Catherine Saurel qui rappelle qu’en France, le dispositif mis en place en pharmacie pour protéger les femmes battues «n’a pas vraiment fonctionné».

«Pendant le confinement, il y a eu une montée énorme de la maltraitance», note Mme Saurel. «Les femmes se sont retrouvées avec leur compagnon, celui-là même qui au quotidien représente un danger pour elles. Un système de code qui devait être donné en pharmacie a été instauré pour signaler qu’elles sont en danger. Mais cela a été un échec car très peu d’entre elles ont réussi à sortir de chez elles pendant cette période.» Et de noter: «La maltraitance chez la femme, c’est tellement difficile, il y a énormément de difficultés à faire quelque chose malgré la plainte.»

Emmanuel Le Guen, psychiatre en région parisienne, dresse le même constat. «Pendant le confinement, on a pu noter une nette recrudescence de la violence conjugale», confirme-t-il à Arab News en français.

Mais au-delà de ces cas extrêmes de maltraitance physique, il n’en reste pas moins que les femmes se sont vues en train de réorganiser leur vie pendant le confinement, et rarement pour le mieux. Elles qui jonglaient déjà pour la plupart entre vie professionnelle et gestion des tâches ménagères ainsi que des enfants, elles ont vu leur qualité de vie tout bonnement s’étioler. Pour Elio Sassine, le confinement a empêché les femmes de se donner les moyens de lutter contre la charge mentale: «Soudain, il faut tout assumer d’un coup», affirme-t-il. «Tous les facteurs d’atténuation du stress n’étaient plus disponibles» pendant la durée du confinement et cela a eu pour effet d’augmenter les cas de troubles psychiques chez les femmes, des troubles qui dans le monde arabe ne sont pas toujours reconnus par la société.

Elio Sassine ne peut s’empêcher de souligner que «chez l’homme oriental, la perception de la femme va de la potiche à une certaine vision plus élaborée et plus égalitaire. Mais dans le fond, il y a toujours dans la tête de l’homme une vision inégalitaire de la femme, dans laquelle cette dernière n’est pas prioritaire. Le machisme reste prédominant. Il a beaucoup de mal à disparaître.»

Emmanuel Le Guen estime de son côté que globalement, la charge mentale a nettement augmenté pour les ménages en règle générale mais que cela a été «au détriment des femmes de façon plus accentuée». «Il a fallu s’occuper en même temps des enfants, de leurs cours en distanciel, du télétravail et des tâches ménagères dites classiques.» Pour l’heure en France, «les mentalités n’ont pas encore assez évolué pour qu’il y ait un réajustement» de cette charge entre hommes et femmes.

Un constat étonnamment  similaire à celui dressé au Liban par Elio Sassine. Ce dernier estime qu’un rééquilibrage est impossible à faire au sein d’un couple sans que celui-ci ne soit menacé d’implosion. «Pour les hommes qui sont déjà mariés, c’est trop tard. C’est aux mamans d’éduquer les garçons de façon à leur apprendre qu’il n’y a pas de différence entre les deux sexes. C’est une question d’éducation. Dès que l’on est déjà adulte, c’est trop tard pour corriger.» Même son de cloche du côté d’Emmanuel Le Guen qui estime qu’il faut faire participer «autant les petits garçons que les petites filles sur les tâches ménagères» pour espérer venir à bout de comportements socialement ancrés.

Le confinement a permis aux hommes de «voir» en quoi consiste vraiment les tâches ménagères et ils ont eu une «prise de conscience», affirme Emmanuel Le Guen, psychiatre en région parisienne.

Ce qui est sûr, ajoute M. Le Guen, c’est que le confinement a permis aux hommes de «voir» en quoi consiste vraiment les tâches ménagères et ils ont eu une «prise de conscience». M. Sassine va plus loin quant à lui en soulignant qu’avant la Covid-19, «les hommes étaient bien contents d’être cantonnés à leur rôle de pilier financier au sein du foyer». Obligés de rester à la maison, ils ont été confrontés à la réalité et aux impératifs du bon fonctionnement du foyer. Ils se sont rendu compte que les tâches habituellement reléguées aux femmes et perçues comme subalternes étaient non seulement essentielles mais souvent épuisantes, et nombre d’entre eux ont été ravis de regagner la quiétude de leurs bureaux une fois le déconfinement venu.


Focus Tripoli à l’IMA: mettre en valeur une ville jadis rayonnante

Le programme de « Focus Tripoli » est excessivement dense et varié, il démarre par un marché solidaire avec la participation d’un nombre d’artisans qui présentent des créations artisanales, dont ils ont un savoir faire millénaire telles que la poterie, la broderie ou le travail du cuivre et du verre. (Photo IMA)
Le programme de « Focus Tripoli » est excessivement dense et varié, il démarre par un marché solidaire avec la participation d’un nombre d’artisans qui présentent des créations artisanales, dont ils ont un savoir faire millénaire telles que la poterie, la broderie ou le travail du cuivre et du verre. (Photo IMA)
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  • Tripoli, est connue pour ses souks, El Bazerkane et Al-Attarine, Bab el Ramel, et ses vieilles maisons et anciens palais marqués par le temps et des décennies de négligence
  • L’association « PTL » dirigée par Joumana Chahal Timéry se consacre à la promotion, à la mise en valeur et à la préservation de Tripoli, capitale septentrionale et deuxième ville du Liban

PARIS: Jadis prospère et rayonnante par sa position géographique et son patrimoine architectural, la ville de Tripoli (nord du Liban) est au centre d’un évènement organisé par l’Institut du monde arabe à Paris « IMA » en coopération avec l’association Patrimoine Tripoli Liban « PTL ».

Intitulé « Focus Tripoli », l’évènement se déroule sur deux jours (23/24 novembre) avec pour objectif de célébrer la nomination de Tripoli comme capitale culturelle arabe en 2024, et de mettre en valeur à travers une programmation exceptionnelle, cette ville phénicienne et ses trésors culturels.

Tripoli, est connue pour ses souks, El Bazerkane et Al-Attarine, Bab el Ramel, et ses vieilles maisons et anciens palais marqués par le temps et des décennies de négligence.

L’association « PTL » dirigée par Joumana Chahal Timéry se consacre à la promotion, à la mise en valeur et à la préservation de Tripoli, capitale septentrionale et deuxième ville du Liban. 

Par le biais d'actions précises, elle s'attache à protéger les sites emblématiques et organise des événements culturels ainsi que des initiatives de conservation afin de célébrer et de diffuser la richesse de ce patrimoine exceptionnel. 

Interrogée par Arab News en français, Timéry affirme que « Focus Tripoli » a un double objectif, faire découvrir la ville et son patrimoine mais aussi profiter de cette tribune « pour parler du Liban, et soutenir nos compatriotes », dans les circonstances tragiques que vit le pays, sujet à un déluge de feu quotidien de la part d’Israël.

Selon elle, les intervenants « vont forcément parler des souffrances de la population, de ce qui se passe, et du danger que cela implique au niveau du patrimoine qui est en train d'être ravagé par la violence » que subit le pays.

« On ne peut plus ne rien faire » affirme Timéry « il faut recourir aux conférences, au cinéma, à tout ce qui peut mettre en valeur les belles choses » pour montrer « qu'on existe, qu’on reste debout, sans se résigner, mais être dans la résilience et dans l'action réelle pour le Liban »

Le fait que Tripoli ait été désignée comme capitale culturelle arabe constitue pour Timéry « une reconnaissance et une sorte de récompense prestigieuse qui la hausse au rang des grandes villes arabes », et que cela veut dire que son patrimoine « nécessite et justifie qu'on s'en occupe, qu'on s'en préoccupe et qu'on le sauvegarde ».

A regret elle concède, que « cette ville est complètement abandonnée, c’est ça, le vrai problème », en plus de l'absence de l’Etat qui « centralise tous les projets à Beyrouth », ce qui fait que depuis 50 ans « Tripoli n'a pas bénéficié d'un seul projet » de réhabilitation à l’exception de la foire internationale », conçue par le célèbre architecte Oscar niemeyer.

Elle espère par conséquent que les tables rondes qui se tiennent à l’IMA en présence d’experts, de gens de la culture et du patrimoine aboutiront « à proposer des solutions, qu'on va certainement soumettre aux autorités libanaises et aux instances locales afin de voir s'ils acceptent de faire quelque chose ».

Le programme de « Focus Tripoli » est excessivement dense et varié, il démarre par un marché solidaire avec la participation d’un nombre d’artisans qui présentent des créations artisanales, dont ils ont un savoir faire millénaire telles que la poterie, la broderie ou le travail du cuivre et du verre.

Le savoir-faire culinaire sera également à l’honneur, dans le cadre d’une rencontre et dégustation de la gastronomie tripolitaine à travers une rencontre avec le chef étoilé Alain Geaam lui-même originaire de Tripoli.

Ensuite place aux tables rondes qui aborderont différents sujets tel que le patrimoine de Tripoli et son histoire, et les défis et perspectives d’une ville multiculturelle, ainsi qu’un intermède photographique portant le titre de Tripoli face à la mer, et la projection du film « Cilama » du cinéaste Hady Zaccak.

L'événement rend aussi hommage à des personnalités du monde de l’écriture et de l’érudition.


Des luttes à l'innovation : Comment le calligraphe saoudien Abdulaziz Al-Rashedi a révolutionné l'écriture arabe

3punt 5. (Fourni)
3punt 5. (Fourni)
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  • « Je ressens une lumière sacrée dans les lettres », déclare Abdulaziz Al-Rashedi

DUBAÏ : La première passion du calligraphe saoudien et professeur d'arts Abdulaziz Al-Rashedi a toujours été le stylo. Son intérêt pour l'écriture a commencé à l'école primaire dans les années 1980, dans sa ville natale de Médine.

Al-Rashedi parle de tenir un stylo comme un musicien pourrait parler de son instrument. Aux yeux du calligraphe, l'écriture est un acte artistique, comme une danse, qui possède sa propre magie.

« Ce que j'aimais dans le stylo, c'était la façon dont l'encre en coulait », confie-t-il à Arab News. « Le stylo m'a conduit à mon amour pour la calligraphie arabe. »

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Al-Rashedi parle de la tenue d'un stylo comme un musicien parlerait de la tenue de son instrument. (Fourni)

Cependant, il a dû faire face aux défis posés par l'environnement social conservateur du Royaume dans les années 1980 et 1990.

« Les gens ne considéraient pas l'art comme quelque chose d'important. À cette époque, ils pensaient que l'art ne rapportait pas d'argent. Pour eux, c'était une perte de temps », explique-t-il. « Dans un tel environnement déprimant, je souffrais du manque d'intérêt des gens. Ils disaient que l'écriture me distrairait de mes études. Mais en réalité, cela m'encourageait à étudier. »

Son intérêt pour la calligraphie n'a pas échappé à tout le monde. Le père d'Al-Rashedi, aujourd'hui décédé, l'a toujours soutenu.  

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3punt 2. (Fourni)

« Il croyait en l'écriture et en sa préservation », déclare Al-Rashedi. « Il pensait que je faisais quelque chose d'important de ma vie, même si d'autres pensaient le contraire. Ils comparaient cela à des gribouillages. En réalité, je faisais de l'art tout seul. Aucun de mes amis ne partageait cet intérêt avec moi et il n'y avait aucun institut de calligraphie pour encourager ce talent. La situation était très difficile. »

Mais en 1993, Al-Rashedi a appris qu’il existait en effet un maître calligraphe saoudien vivant à Médine : Ahmad Dia. Ce dernier a gentiment accepté de lui enseigner les bases de la calligraphie arabe. Et, peut-être tout aussi important, il l’a fait dans sa maison, qu'Al-Rashedi compare à une école, un musée et un lieu de rencontre pour calligraphes.

« J'étais jeune, mais il me traitait comme un homme », se souvient l'artiste. « Pour nous, les calligraphes, il était comme un père spirituel, qui a planté en nous une graine de détermination. Il nous a toujours encouragés et ne nous a jamais réprimandés si notre écriture n'était pas parfaite. »

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3punt 4. (Fourni)

Al-Rashedi est resté en contact avec son mentor jusqu'à la mort de Dia en 2022, lors de la pandémie de COVID. « Lorsqu'il est mort, c'est comme si la lumière s'était éteinte », confie-t-il.

Al-Rashedi s'est également formé en recopiant les œuvres d'une autre figure importante : Hashem Al-Baghdadi, le calligraphe et éducateur irakien influent, qui a publié des ouvrages sur les règles de la calligraphie arabe. Al-Rashedi décrit l'époque avant les réseaux sociaux comme une « période véritablement sombre », où il n'y avait aucune opportunité d'organiser des expositions ou de partager son travail avec les autres.

« Les gens ne communiquaient pas entre eux. C’était une période qui manquait (d’opportunités) et même de bons matériaux, comme des stylos et du papier », se souvient-il.

Mais avec l’avènement des réseaux sociaux, notamment Facebook, et l’ouverture de quelques galeries d’art, dont Athr Gallery à Djeddah en 2009, les choses ont considérablement changé. Aujourd’hui, Al-Rashedi peut partager ses œuvres sur Instagram et d’autres plateformes, montrant les compétences qu’il a perfectionnées au cours de trois décennies de pratique.

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Sa fascination pour l'écriture a commencé à l'école primaire, dans les années 80, dans sa ville natale de Madinah. (Fourni)

La calligraphie arabe est une forme d’art respectée à l’échelle internationale, existant depuis des milliers d’années, utilisée dans les textes islamiques et présente sur des monuments à travers le monde. Quel est donc son secret de longévité ?

« Je me demande souvent pourquoi les courbes de la calligraphie arabe fascinent les gens depuis si longtemps, et je pense que cela a inévitablement un lien avec sa sainteté », explique-t-il. « Allah a été une source d’inspiration pour les calligraphes et leur innovation dans l’écriture. Je ressens une lumière sacrée dans les lettres de la calligraphie arabe. »

Mais Al-Rashedi pense également que, pendant de nombreuses années, la calligraphie est restée figée dans une ornière, sans être touchée par l’innovation ou la créativité modernes.

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3punt 6. (Fourni)

« Beaucoup de calligraphes ont littéralement affirmé que la calligraphie arabe avait atteint sa limite et que personne ne pouvait y ajouter quoi que ce soit de nouveau », dit-il. « Une telle idée est incorrecte. »

En effet, Al-Rashedi a inventé sa propre forme de calligraphie arabe, qu’il appelle « 3punt ». (Il explique que le nom fait référence à la taille des lettres, qui sont écrites à l’aide de trois stylos différents.)

« Cela repose sur l’idée de réduire l’épaisseur des lettres. Habituellement, un seul stylo est utilisé en calligraphie arabe. Mais j’ai découvert que l’épaisseur traditionnelle de l’écriture arabe et l’utilisation d’un seul stylo empêchent l’ajout de nouvelles formes d’écriture au système. »

Basée sur un ensemble de règles strictes, la calligraphie 3punt d’Al-Rashedi contient 55 « sous-types d’écriture », explique-t-il. Elle possède une légèreté et une élégance propres, avec des lignes fluides et soigneusement chorégraphiées en écriture arabe fine.

En fin de compte, Al-Rashedi estime que la calligraphie arabe est une question de liens.  

« Si nous regardons l’écriture latine ou chinoise, sur des lettres comme ‘n’, ‘e’ ou ‘r’, elles se composent de parties distinctes. Mais avec la calligraphie arabe, vous pouvez connecter six ou sept lettres d’un seul trait », dit-il. « Sans aucun doute, l’écriture arabe — en tant que forme d’art — est supérieure à d’autres types d’écriture. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Inauguration d'une exposition Christian Dior à Riyad

Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
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  • «Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite
  • L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit

RIYAD: Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du créateur de mode Christian Dior est désormais ouverte au Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année.

«Christian Dior: couturier du rêve», une exposition couvrant plus de 75 ans de créativité et de design, ainsi que les œuvres qu'il a inspirées, est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite.

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«Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite. (Photo fournie)

L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit spécialement conçu pour l'exposition par l'historienne de l'art Florence Muller et la scénographe Nathalie Crinière.

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L'exposition couvre plus de 75 ans de créativité et de design et le travail que Dior a inspiré. (Photo fournie)

Parmi les points forts de l'exposition figurent des hommages à certains des grands classiques de Dior, tels que Miss Dior et J'adore, ainsi qu'un hommage au sac Lady Dior, sous la forme du projet Dior Lady Art.

Faisal Bafarat, directeur général de l'Autorité générale pour le divertissement, a officiellement inauguré l'exposition mercredi. Les billets sont disponibles sur la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com