Josep Borrell à Beyrouth sur fond de crise économique menaçante

Une femme passe devant une succursale fermée de la banque «Crédit Libanais» à Beyrouth, au Liban. (Photo, Reuters)
Une femme passe devant une succursale fermée de la banque «Crédit Libanais» à Beyrouth, au Liban. (Photo, Reuters)
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Publié le Samedi 19 juin 2021

Josep Borrell à Beyrouth sur fond de crise économique menaçante

  • Le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission, entame des pourparlers avec des responsables libanais
  • La pénurie des produits premiers provoque des heurts dans les stations-service et les supermarchés. Des roquettes RPG découverts dans une benne à ordure dans la capitale

BEYROUTH : Josep Borrell, haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, entame samedi une série de pourparlers avec des responsables libanais à Beyrouth.

Cela intervient quelques jours avant une réunion de hauts fonctionnaires de l'UE à Bruxelles, convoqués par la France, afin de décider des sanctions contre des responsables politiques libanais accusés de corruption et d'entrave à la formation d’un gouvernement.

Le général de division Abbas Ibrahim, directeur général de la Sûreté générale, a souligné «la volonté constante de la Russie de se tenir aux côtés du Liban et de le soutenir sur les plans économique et sécuritaire».

Ibrahim a fait ses commentaires à la suite d'entretiens avec des responsables russes.

Il a ajouté : «On doit avoir un gouvernement, quelle que soit sa forme, afin de trouver des solutions à tous les problèmes au Liban».

C'est une figure éminente au Liban, qui est souvent chargé de mener des négociations à l'étranger.

Pendant ce temps-là, la crise économique s'aggrave, entraînant des affrontements armés.

Les gens attendent encore de longues heures pour faire le plein d'essence dans un contexte de pénurie de carburant subventionné par l'État. La subvention devrait être annulée prochainement.

Mais cela dépend de la carte de rationnement pour les personnes nécessiteuses, qui fait encore l’objet d’un débat par les commissions parlementaires.

La crise du carburant a déclenché vendredi un affrontement devant une station-service à Tripoli, où des coups de feu ont été tirés, sans faire de victime.

Toujours à Tripoli, un affrontement devant un supermarché a donné lieu à des échanges de coups de feu, faisant deux blessés.

La ville compte le plus grand pourcentage de Libanais ayant des difficultés financières, qui se sont encore appauvris en raison de l'effondrement de la monnaie locale.

Pour la deuxième journée consécutive, les salariés du secteur public ont maintenu leur grève revendiquée par l'Association des employés de l'administration publique pour protester contre la chute de leur pouvoir d'achat et la dégradation des conditions économiques et de vie.

Les contacts et les consultations liés à la formation du nouveau gouvernement sont au point mort après l'échec de l'initiative du président du Parlement Nabih Berri, qui a insisté sur le fait qu'«il existe toujours un espoir».

De son côté, Walid Joumblatt, président du Parti socialiste progressiste (PSP) a souligné : «Il est impossible pour certains responsables de continuer à attendre pendant que les conditions du pays se détériorent chaque jour».

Joumblatt a également ajouté : «Il est temps de trouver solution loin des intérêts personnels».

Au cours des deux derniers jours, Berri s'était joint au Premier ministre désigné Saad Hariri pour accuser le président Michel Aoun et son parti politique d'essayer d'obtenir le tiers de blocage du gouvernement, contrairement à la constitution.

Pendant ce temps-là, les forces de sécurité intérieure libanaises ont annoncé avoir «saisi 16 grenades propulsées par fusée de type RPG et cinq grenades d'autres types jetées dans des conteneurs à déchets près de la Maison de la communauté druze au Liban à Beyrouth».

La Sécurité intérieure a de plus révélé que les «anciennes munitions» avaient été retirées après avoir été examinées par ses experts en explosifs.

L'identité du groupe qui s’est débarrassé de ces munitions reste toutefois inconnue.

La section anti-narcotiques de la douane libanaise a saisi une grande quantité de comprimé de Captagon cachées dans un conteneur chargé de pierres, destinées à être introduites en contrebande en Arabie saoudite via le port de Beyrouth.

«Plusieurs personnes impliquées dans l'opération ont été arrêtées», a signalé le ministre de l'Intérieur par intérim Mohammed Fahmi.

S'exprimant au port de Beyrouth, Fahmi a révélé que la cargaison était destinée à Djeddah.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.