L'UE fixe des critères potentiels pour des sanctions contre les politiciens libanais

La chancelière allemande Angela Merkel recevant vendredi le président français Emmanuel Macron à Berlin. L'UE a établi un critère potentiel pour les sanctions prévues pour les politiciens corrompus. (Photo, AFP)
La chancelière allemande Angela Merkel recevant vendredi le président français Emmanuel Macron à Berlin. L'UE a établi un critère potentiel pour les sanctions prévues pour les politiciens corrompus. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 19 juin 2021

L'UE fixe des critères potentiels pour des sanctions contre les politiciens libanais

  • Conduite par la France, l'UE cherche à intensifier la pression sur les politiciens qui empêchent la formation d’un gouvernement au Liban
  • Un haut responsable européen a déclaré à Reuters que Paris avait pour objectif de sanctionner l’influent politicien chrétien Gebran Bassil

PARIS/BRUXELLES : Les critères des sanctions de l'Union européenne en cours de préparation à l’encontre des politiciens libanais sont la corruption, l'entrave aux efforts pour former un gouvernement, la mauvaise gestion financière et les violations des droits de l’homme, selon une note diplomatique consultée par Reuters.

Dirigée par la France, l'UE cherche à intensifier la pression sur les politiciens qui se disputent et empêchent ainsi de former un nouveau gouvernement, après 11 mois de crise qui a laissé le Liban confronté à un effondrement financier, à une hyperinflation, à des pannes d'électricité ainsi qu’à des pénuries de carburant et de nourriture.

L’UE, qui a tenu des discussions techniques sur des sanctions possibles le mois dernier, n'a pas encore décidé de l'approche à adopter, mais le haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, doit se rendre au Liban ce week-end et fera son rapport aux ministres des Affaires étrangères lundi.

Comme de nombreux hauts responsables politiques libanais ont des résidences, des comptes bancaires et des investissements au sein de l'UE, et ils envoient leurs enfants étudier dans des universités européennes, le retrait de cet accès pourrait aider à faire pression sur eux.

Paris affirme qu'il a déjà pris des mesures punitives pour restreindre l'entrée de certains responsables libanais qu'il considère comme responsables du blocage des efforts pour lutter contre la crise, qui est enracinée dans des décennies de corruption et de dette de l'État, bien qu'il n'ait nommée aucune personne publiquement.

L'UE doit d'abord mettre en place un système de sanctions qui pourrait imposer des interdictions de voyager et des gels de biens de certaines personnes, comme elle peut également décider de n'inscrire personne immédiatement.

La note diplomatique, qui souligne aussi les forces et les faiblesses de la prise d'une telle mesure, se concentre sur quatre critères. Elle commence par l’entrave à la formation d'un gouvernement, le processus politique ou la réussite de la transition politique, puis se transforme en obstruction à la mise en œuvre des réformes urgentes nécessaires afin de surmonter la crise politique, économique et sociale.

La mauvaise gestion financière, qui prend pour cibles des personnes, des entités ou des organismes soupçonnés d'être responsables de la mauvaise gestion des finances publiques et du secteur bancaire, est de plus un critère essentiel, tout comme la violation des droits de l'homme résultant de la crise économique et sociale.

«On pourrait soutenir que le manque de responsabilité politique des leaders libanais est au cœur d'une implosion accablante de l'économie», lit-on dans la note, faisant référence aux critères possibles des droits de l'homme.

«Cela a entraîné des souffrances considérables et a affecté les droits humains de la population au Liban».

De telles notes diplomatiques sont courantes dans l'élaboration des politiques de l'UE, diffusées parmi les diplomates et les fonctionnaires de l'UE, malgré qu'elles ne soient pas rendues publiques.

La note indique en outre qu'une « stratégie de sortie » qui propose des repères pour déterminer si le système de sanctions a atteint son objectif ainsi que pour renouveler ou lever les sanctions individuelles devrait aussi être mise en place.

La rapidité avec laquelle les sanctions pourraient être imposées n'est toujours pas claire, mais avec les divisions politiques qui continuent de s'aggraver, l’UE devra aller de l'avant avant la période des vacances estivales.

Il y a d’ailleurs des divisions parmi les 27 États de l'UE sur le bien fondé des sanctions de l'UE, mais les deux principales puissances, la France et l'Allemagne, y sont favorables, ce qui devrait s'avérer crucial. Un groupe plus large de nations doit encore préciser son approche.

La Hongrie a publiquement dénoncé les tentatives de l'UE de faire pression sur les politiciens libanais.

Un haut responsable européen a déclaré à Reuters que Paris avait l'intention de sanctionner l’influent politicien chrétien Gebran Bassil, qui est déjà sous des sanctions américaines.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.