KHARTOUM: Le Soudan, l’Egypte et l’Ethiopie ont échoué à se mettre d'accord sur un texte commun concernant la gestion du mégabarrage construit par Addis Abeba sur le Nil, a annoncé vendredi le ministre soudanais de l'Irrigation
« Après un examen des travaux des groupes d’experts au cours des derniers jours, il est devenu clair que le processus de fusion des trois projets est au point mort », a déclaré dans un communiqué le ministre soudanais Yasser Abbas à l'issue d'une visioconférence avec ses collègues égyptien et éthiopien sous les auspices de l'Union africaine (UA).
Durant dix jours, les experts des trois pays ont cherché en vain à fusionner les projets d'accord préparés par les trois pays. Vendredi, ils ont présenté aux ministres de l'Irrigation et de l'Eau un rapport sur leurs travaux sans aboutir à un accord unifié.
Ces tractations, entamées il y a plusieurs mois, ont été suspendues deux semaines à la suite de l'exigence par Addis Abeba de lier la gestion du barrage à une renégociation sur le partage des eaux du Nil bleu.
Addis Abeba estime que le Grand barrage de la Renaissance (Gerd) est essentiel à son développement économique et à son électrification tandis que Khartoum et Le Caire craignent que le futur plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique, haut de 145 mètres, ne restreigne leur accès à l'eau.
Le Soudan et Egypte insistent également sur le fait qu'un accord « doit inclure un mécanisme pour résoudre les disputes qui pourraient surgir » entre les trois pays.
Jusqu'à présent Adis Abeba refuse un éventuel mécanisme, considérant que le barrage -dont la construction a commencé en 2011- lui appartient.
« Parvenir à un accord exige une volonté politique », a dit vendredi le ministre soudanais, soulignant que la « poursuite des négociations dans leur forme actuelle ne conduira pas à des résultats pratiques ».
Il s'est toutefois dit prêt à reprendre les négociations à tout moment.